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Culture

Points de vue 2022 : A la Galerie Ababou, la photographie reprend son élan


Rédigé par Badr SELLAK le Mercredi 22 Juin 2022



Points de vue 2022 : A la Galerie Ababou, la photographie reprend son élan
Depuis la reprise des évènements et manifestations artistiques, une attention particulière se prête aux photographes marocains. Cette sensibilité se reflète désormais dans la variété éclectique d’expositions photographiques.

Dans cette vision de présenter les diverses sensibilités de cette génération émergente, la galerie Abla Ababou organise du 26 mai au 31 juillet une exposition collective intitulée Points de vue 2022, mettant à l’affiche l’oeuvre de photographes marocains contemporains aux côtés de quelques jeunes photographes d’ailleurs. Les 13 photographes réunis « livrent leur vision du monde sans thématique précise ».

L’absence de thématique précise permet d’illustrer la variété des questions explorées par ces oeuvres, et leur approche aux motifs récurrents dans l’oeuvre de photographes marocains pionniers ; une révision des sensibilités qui leur deviennent propres.

À travers des anciens portraits jaunis, Rafour Essafi juxtapose la mémoire et l’oubli, en quête des limites de l’image, la mémoire qu’elle préserve, et les fantômes qui lui sont inaccessibles. Pour Karim Achalhi et Amine Houari, l’espace recèle la mémoire d’un passé révolu. L’imagerie des endroits abandonnés et les ruines urbaines produit un effet temporel ; une suspension entre passé et présent, mémoire et oubli.

En parallèle, les oeuvres d’autres artistes de l’exposition éprouvent une affinité pour le symbolisme et les compositions rendues possibles par l’incorporation de nouvelles techniques. Notamment, les sculptures de Karim Alaoui, d’une curieuse ressemblance à la vie réelle, mettant en avant la notion de l’échelle humaine et la dichotomie entre le gigantesque et le minutieux, et les collages de corps enchevêtrés, indiscernables du reste, revisitant les rapports entre l’individu et le collectif, dans les images de Nizar Lajaali.

Depuis sa genèse au Maroc, la production photographique éprouvait une affinité pour l’espace public et l’esthétique urbaine, la mémoire, la particularité de la culture et les clivages résultant d’un monde en transformation. La documentation d’une « expérience marocaine » ou, selon un papier de Jaâfar Akil, la représentation des « multiples mutations que connait ou a connu la société marocaine », façonna largement les antécédents de cette pratique, et donna lieu à certaines icônes et motifs assez reconnaissables et récurrents.

L’avènement des photographes émergents s’est caractérisé par une révision des codes et des clichés, désormais identifiables dans l’oeuvre photographique au Maroc. Si certains tropes, comme la portraiture et le charme des rues pavées de la médina sont surreprésentés, ou comme l’indique un article de The Art Newspaper, « une tendance au témoignage plutôt qu’une réflexion sur la plasticité de l’image », le potentiel de cette scène se démontre déjà par l’induction de la photographie dans des processus multidisciplinaires, un penchant pour les concepts inédits et la recherche nouvelles formes.

Pour la scène artistique locale, ce regain de souffle de la photographie s’annonce prometteur. L’oeuvre photographique au Maroc s’enrichit désormais, et prend son élan d’un intérêt particulier aux productions de la scène artistique locale, qui s’est accru au cours des dernières années. Le changement des dynamiques du marché de l’art atteste d’un climat favorable aux nouveaux concepts et créations photographiques, de plus en plus prisées auprès des commissaires d’exposition.



Badr SELLAK







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