Dans une démarche pour le moins surprenante, le Syndicat national des professionnels des établissements de l’enseignement de la conduite et de la sécurité routière a officiellement saisi le ministre du Transport et de la Logistique afin de réclamer l’instauration d’un permis de conduire distinct dédié aux véhicules à boîte automatique. Une requête qui interpelle, tant par son timing que par les implications profondes qu’elle pourrait engendrer dans le modèle actuel de formation à la conduite au Maroc.
Le syndicat justifie cette proposition par les profondes mutations que connaît l’industrie automobile à l’échelle mondiale, marquée par une montée en puissance des véhicules à transmission automatique. Selon lui, cette tendance impose une révision des standards de formation afin de rester en phase avec les réalités technologiques et industrielles du moment.
Il souligne que de plus en plus de constructeurs privilégient désormais ce type de motorisation, ce qui se traduit aussi par des changements notables dans les infrastructures routières. Face à ce bouleversement, l’Organisation estime qu’il est nécessaire d’anticiper une transition progressive vers un modèle où les véhicules à boîte manuelle seraient relégués au second plan, et où les conducteurs devraient être formés spécifiquement à l’usage des transmissions automatiques.
À cet égard, le syndicat met en avant plusieurs avantages pratiques. Le document présente une série d’arguments techniques, pédagogiques et sécuritaires en faveur de la création d’un permis de conduire spécifique aux véhicules à boîte automatique. Tout d’abord, le syndicat souligne que la conduite de ce type de véhicule est plus simple et plus intuitive, notamment dans les zones urbaines où la circulation dense et les arrêts fréquents exigent une grande réactivité. Cette simplicité réduit les marges d’erreur chez les conducteurs débutants, leur permettant ainsi de se concentrer davantage sur leur environnement routier plutôt que sur la gestion manuelle des vitesses.
Le syndicat souligne également que l’usage de véhicules automatiques contribuerait à diminuer le stress au volant et à améliorer la fluidité du trafic, notamment pour les conducteurs souffrant de handicaps légers ou de difficultés de coordination. Par ailleurs, il rappelle que cette catégorie de véhicules permettrait d’élargir l’accès au permis de conduire à des profils jusqu’ici freinés par la complexité de l’épreuve technique, rendant ainsi l'examen plus inclusif. En termes de sécurité routière, la transmission automatique limite le risque d’accidents liés aux erreurs de changement de vitesse, souvent observées chez les conducteurs peu expérimentés.
Enfin, le syndicat rappelle que plusieurs pays, tant au niveau régional qu’international, ont déjà adopté cette approche, invitant ainsi les autorités marocaines à mettre en place un cadre juridique clair et une offre de formation adaptée pour accompagner l’évolution vers un permis de conduire automatique.