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Pass vaccinal : Ait Taleb se justifie au Parlement, les députés déplorent le timing de la décision


Rédigé par Anass Machloukh Lundi 25 Octobre 2021

En plein débat public sur le pass vaccinal et ses répercutions sur le quotidien des Marocains, les députés se sont saisis de cette affaire, tout en interpelant le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb. Au moment où ce dernier a plaidé la légalité de cette mesure "préventive", les députés, notament ceux du Parti de l'Istiqlal ont regretté le timing de la décision, tout en appelant au renforcement des capacités de l'hôpital public pour faire face au risque d'éventuelles vagues.



Convié à la Chambre des représentants pour répondre aux interrogations des élus de la Nation sur les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie, Khalid Ait Taleb s'est présenté, lundi, devant les députés pour argumenter les décisions prises par l'Exécutif, et livrer l’état des lieux sur l'avancement de la campagne de vaccination.

Sans surprises, le passeport vaccinal a été au cœur des discussions, et ce dès les premiers instants de la séance hebdomadaire consacrée aux questions orales au gouvernement. Lors de son allocution, Khalid Ait Taleb a tenu à tirer les choses au clair: la décision du pass vaccinal est prise dans le cadre du Décret-loi n° 2-20-292 du 23 mars 2020 édictant des dispositions particulières à l’état d’urgence sanitaire et les mesures de sa déclaration. Il donne la possibilité au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires qu’exige la conjoncture, et ce par le biais de décrets, décisions réglementaires et administratives ou par des circulaires et avis,… afin  d’empêcher l’évolution épidémique de la maladie. 

L'Istiqlal soutient le pass vaccinal sous réserve

En réaction à cette décision qui affole le débat public, le groupe istiqlalien a reconnu l'importance de cette mesure tout en émettant une réserve. Le député Abdelilah Amehdi, a réagi, au nom du groupe istiqlalien,  en indiquant qu'il aurait été plus commode que le gouvernement donne plus de temps aux citoyens avant de décréter officiellement le passeport vaccinal. L'objectif est de leur permettre de s'y adapter et de prendre les précautions nécessaires."Ceci est d'autant plus important que le nouveau gouvernement est venu rétablir  la confiance entre le citoyen et les institutions", a-t-il argué, ajoutant que les marocains ont pris part volontairement à la lutte contre la pandémie depuis son début. Une lutte qui, selon le député, ne tolère aucun risque de grogne sociale dans la conjoncture actuelle. En plus, le député istiqlalien a appelé Khalid Ait Taleb à renforcer la communication auprès des citoyens sur tous les sujets relatifs à la gestion de la pandémie ainsi que sur toutes les décisions qui touchent leur quotidien à l'instar du pass vaccinal.

Prémunir l'hôpital public en cas de nouvelle vague

Si l'instauration du passeport vaccinal vie à accélérer la vaccination pour atteindre le plus rapidement possible l'immunité collective, il est important de veiller à mettre en place des mesures d'accompagnement, par précaution, en cas d'une déconvenue sanitaire.  

A cet égard, au delà du débat sur le pass vaccinal, il est primordial de réformer le système de Santé afin d'améliorer les capacités de l'hôpital public, a plaidé M. Amehdi, ajoutant que le gouvernement a fait preuve de volontarisme dans ce sens, en augmentant le budget alloué à la Santé de manière qui porte à l'optimisme, selon son expression.  "Nous sommes réjouis des effets consentis par notre pays en vue de lutter contre la pandémie et notamment les sacrifices de notre corps médical durant cette épreuve", s'est réjoui le député, appelant le ministère de la Santé à remédier aux dysfonctionnements du système de Santé à savoir le manque d'infrastructures hospitalières, les dispositifs d'accueil, d'équipements et des effectifs. En effet, il faut plus de 97.566 professionnels de Santé pour combler le déficit actuel, il s'agit d'un constat du ministre de la Santé lui-même. D'où la nécessité d'une refonte du système de Santé et la garantie d'un accès des citoyens  aux services de soin, à travers une généralisation efficace et rapide de la couverture sociale.

Pass vaccinal : une alternative aux restrictions qui donne déjà des résultats

Prenant acte des observations des députés, Khalid Ait Taleb a déclaré que le pass vaccinal a été adopté pour éviter l'apparition de foyers épidémiques, tout en le qualifiant d'instrument civilisé pour éviter les restrictions. En effet, à mesure qu'il parlait, le ministre de la Santé a fini par dévoiler la raison principale de cette mesure: la crainte d'un nouveau variant qui risque de saper les efforts consentis par toutes les forces vives du pays, ajoutant que toutes les précautions ont été prises pour faire face à une éventuelle vague. Une série de mesures ont été listées à savoir l'approvisionnement en oxygène et en médicament. Selon Khalid Ait Taleb, le pass vaccinal a d'ores et déjà donné ses résultats, ce que prouve, dit-il, la ruée des non-vaccinées vers les différents centres du Royaume. Près d'un million et demi de personnes se sont fait vacciner en l'espace d'une semaine. 

Situation épidémiologique : les indicateurs rassurent

Par ailleurs, dans son exposé, Khalid Ait Taleb a fait état de l'amélioration Situation épidémiologiqueque les autorités veulent préserver en instaurant le pass vaccinal. Les chiffres présentés sont rassurants avec le recul la mortalité pour la treizième semaine consécutive, et des cas critiques à 1 seul cas pour chaque 100.000 habitant. Ce qui a soulagé les services de réanimation. En effet, 327 patients y sont actuellement pris en charge, selon le ministre, qui a souligné que seulement  6% des 5250 lits disponibles sont occupés. Ce taux avait atteint 60% lors du pic épidémique du mois d'août et septembre. Concernant la campagne de vaccination, près de 77,5% de la population cible est vaccinée (63% de l'ensemble de la population totale), dont 70% a eu la deuxième dose. L'atteinte de l'immunité collective est tributaire de la vaccination de six millions de personnes supplémentaires, a expliqué le ministre.