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International

Palestine : faut-il se faire des illusions ?

Moyen-Orient / Etats-Unis


Rédigé par Ali Benadada Jeudi 12 Novembre 2020

Si les quatre années de Trump ont été un désastre pour la Palestine, le retour d’un libéral au bureau ovale ne fera aucun mal à Israël.



Palestine : faut-il se faire des illusions ?
Dès dimanche dernier, le président palestinien Mahmoud Abbas a félicité Joe Biden pour sa victoire à la présidence américaine et l’a appelé à «renforcer» les lies avec les Palestiniens «afin de garantir la liberté, l’indépendance, la justice et la dignité du peuple palestinien». «Le président Abbas a hâte de travailler avec le président élu Joe Biden et son administration pour renforcer les relations afin de garantir la liberté, l’indépendance, la justice et la dignité du peuple palestinien», selon un communiqué diffusé par ses services à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne.

Dès les premiers moments de la proclamation de la victoire du démocrate Biden, d’aucuns ont estimé qu’Israël avait perdu un ami solide avec la défaite de Trump. Mais pourrait-on dire qu’avec Joe Biden les Israéliens se trouvent face à un adversaire ? Que non, au contraire !

Certes, sous le mandat de Donald Trump, l’administration américaine a adopté une politique du « tout pour Israël » et rien pour les Palestiniens. Sous Trump, les Etats-Unis ont considéré El Qods occupée comme «capitale» d’Israël et jugé que les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée n’étaient «pas contraires» au droit international.

L’administration Trump a aussi coupé l’aide aux Palestiniens, fermé le bureau de la représentation palestinienne aux Etats-Unis et coupé les vivres pour l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Sous Donald Trump, on a eu droit au « Deal du siècle » concocté par son gendre Jared Kushner qui fait fi de la solution à deux Etats, qui balaie d’un coup de gomme les frontière de 67 et qui autorise l’annexion de pans entiers de la Cisjordanie dont la vallée du Jourdain, par Israël, et a déplacé l’ambassade US à Al Qods et réduit le projet d’un Etat palestinien à un patchwork éparpillé ça et là et sans capitale Al Qods.

Nourrir l’espoir qu’avec l’avènement de Biden, l’administration US remédierait à tant d’injustice relève du mirage. 

Biden attaché à l’Etat hebreux
Certes Biden n’est pas Trump, mais «Biden appartient au groupe qui soutient le plus Israël au sein du Parti démocrate, et il a dit une fois qu’il était sioniste». Comme le souligne un éditorial du journal israélien «Yediot Aharonot».

D’ailleurs, durant sa campagne électorale, Joe Biden n’a eu de cesse de rappeler son attachement à l’Etat hébreux.

Un prospectus résumant ses promesses en cas de son élection à la magistrature suprême américaine rappelle que « Le viceprésident Joe Biden a toujours fait preuve de solidarité avec Israël, luttant contre l’antisémitisme... Et en tant que président, Joe Biden continuera de veiller à ce que l’État juif, le peuple juif et les valeurs juives bénéficient du soutien indéfectible des États-Unis ».

Et de rappeler « le soutien indéfectible de Joe Biden à Israël et son engagement à protéger la sécurité d’Israël et à renforcer le partenariat de nos deux nations est profondément personnel et s’étend sur toute sa carrière ».

En courtisant l’électorat juif américain
Dans son élan de courtiser l’électorat juif américain, Biden énumère depuis son premier voyage en Israël en 1973, peu de temps avant la guerre du Yom Kippour, son engagement inébranlable envers la sécurité d’Israël, ses luttes au Sénat pour une aide cruciale à Israël et son opposition aux ventes d’armes aux ennemis de l’Etat hébreux. 

Et c’est lui en tant que vice-président qui a contribué à façonner le protocole d’accord sans précédent de 38 milliards de dollars sur dix ans pour l’aide à la défense à Israël, signé en 2016, le plus grand programme d’aide militaire de ce type dans l’histoire des États-Unis.

Et c’est lui aussi qui promet de poursuivre l’œuvre de Trump et d’exhorter les États arabes à prendre des mesures plus audacieuses vers la normalisation avec Israël.

En résumé, « un changement de président américain ne change pas la réalité de l’occupation israélienne. Cela n’empêche pas les oliviers d’être incendiés, les maisons démolies, les terres confisquées, les familles déplacées, les villages rasés ou les colonies de plus en plus nombreuses d’année en année en nombre qui sont depuis longtemps irréversibles. Cela n’empêche pas la patrie des Palestiniens de disparaître sous leurs yeux », a souligné David Hearst dans une Opinion édité sur Middle East Eye.

Ali BENADADA








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