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Oxfam : Les politiques migratoires de l’UE négligent la protection des personnes et le respect de leurs droits.


Lundi 26 Octobre 2020

​L’Organisation non Gouvernementale OXFAM déplore les politiques migratoires de l'Union européenne, soulignant qu’elles favorisent une approche sécuritaire au dépens des droits des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile.



« L’Union européenne doit coopérer avec ses voisins dans l’optique de promouvoir un véritable intérêt commun : la protection des personnes et le respect de leurs droits », indique Oxfam dans son rapport intitulé « Les agendas convergents des politiques migratoires de l’Union européenne et de l’Afrique du Nord : quelle place pour les intérêts des populations ? »

En outre, Oxfam met en avant qu’à partir de 2015, les politiques de migration de l’Union européenne au Maghreb se sont focalisées sur la sécurité et défavorisent la protection des migrants. Dans ce sens, l’ONG ajoute que « L’objectif des politiques de l’Union européenne a été de décourager la migration en direction de ses frontières et de durcir les législations sur la migration et le droit d’asile des pays voisins. Si le nombre de personnes rejoignant chaque année les côtes européennes a diminué, les normes de protection des personnes migrantes et/ou demandeuses d’asile, déjà insatisfaisantes, se sont encore dégradées. »

À ce propos, l’organisation fait remarquer que « depuis trop longtemps, l’Union européenne élabore des politiques migratoires faisant fi des priorités des pays partenaires au profit de ses propres priorités en matière de sécurité aux frontières et de questions nationales ».

De ce fait, la Tunisie et le Maroc ont été contraints de mettre à jour leurs systèmes de migration et d’asile, l’organisation estime que ces derniers sont « dépassés, souffrent d’un manque de réformes et offrent peu de protections juridiques structurelles aux personnes migrantes et/ou demandeuses d’asile ».

Cette réforme a fait du Maroc, aujourd’hui, « le seul pays de la région à disposer d’une vision formellement articulée en matière de migration, reflétée dans sa Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) de 2014 ».

Une stratégie qui a résulté à régularisation et d’intégration, en 2014 et 2017, de près de 50.000 migrants, en grande partie d'origines subsahariennes, qui se trouvaient en situation irrégulière sur le territoire du Royaume.

Les recommandations d’Oxfam

Le rapport en question établit deux grands axes de recommandations. Pour les institutions et les États membres de l’Union européenne, Oxfam préconise un travail de promotion de la conformité au droit international des réfugiés dans toute la région méditerranéenne, en collaboration avec les pays du Maghreb, l’interdiction d’utiliser les fonds de l’Union européenne à des fins allant à l’encontre du droit international relatif aux droits humains et d’enquêter sur toutes les accusations de violations de ce type et les traiter au moyen de mécanismes de supervision et de surveillance perfectionnés.

Oxfam recommande également d’effectuer et de publier régulièrement des évaluations sur l’impact des politiques migratoires européennes sur les populations les plus vulnérables et d’éviter de rendre l’aide aux pays partenaires, conditionnelle à leur coopération avec les demandes de l’Union européenne concernant les retours et réadmissions ou la gestion des frontières, de sorte que les individus et les communautés dans le besoin aient accès à l’aide qui leur est indispensable.

À l’attention des gouvernements Marocain et Tunisien, Oxfam recommande d’entamer de toute urgence une réforme de la législation nationale sur le droit d’asile afin d’établir une procédure de demande d’asile rapide, efficace et conforme au droit international des réfugiés dans chaque pays et de créer des systèmes d’asile nationaux pour favoriser la pleine intégration sociale et économique des réfugiés.

Aussi, l’ONG préconise de réformer la législation migratoire nationale afin d’offrir une protection accrue aux personnes concernées et créer des opportunités d’intégration et d’accès à la citoyenneté et de lutter contre le racisme, la xénophobie et la discrimination à l’encontre des migrants.