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Actu Maroc

«Omar m’a tuer» : Nouvel épisode dans la saga judiciaire Omar Raddad


Rédigé par Yassine Elalami Mardi 11 Octobre 2022



Bien des années après le jugement en France de Omar Raddad, puis sa grâce, l’affaire du meurtre de Ghislaine Marchal, employeuse du jardiner marocain, n’a pas encore livré tous ses secrets. Après la présentation par sa défense d’ «éléments nouveaux», l’ex-jardinier marocain doit être fixé jeudi sur les suites de sa requête en révision, vingt-huit ans après sa condamnation pour ce meurtre dont il se dit innocent.

Le 24 juin 1991, le corps de Ghislaine Marchal, 65 ans, est retrouvé baignant dans son sang dans les sous-sols de sa villa de Mougins. La riche veuve de l’équipementier automobile a été massacrée à coups de chevron et lardée de coups de couteau.

Désigné par deux graffitis, Omar Raddad, le jardinier marocain de Ghislaine Marchal, est interpellé et condamné à 18 ans de réclusion criminelle en 1994, avant de bénéficier, en 1996, d’une grâce présidentielle partielle. Depuis, ses avocats n’ont cessé de réclamer une réouverture de l’enquête ou la révision du procès. En vain. Cette affaire est restée célèbre en raison du mystère entourant le scénario du crime. Le corps de Ghislaine Marchal avait en effet été retrouvé dans la cave de sa villa, dont la porte d’accès était bloquée de l’intérieur.

La condamnation de Raddad a soulevé une vive controverse, en France comme au Maroc, la défense critiquant la manière dont l’instruction a été conduite et contestant notamment les conclusions de l’autopsie et des analyses graphologiques.

Demande de révision

Une première demande avait été rejetée il y a vingt ans, mais Omar Raddad a déposé une nouvelle requête en révision de son procès le 24 juin 2021, trente ans jour pour jour après la découverte du corps de Ghislaine Marchal. Aujourd’hui, Omar Raddad fonde ses espoirs sur les progrès scientifiques en matière d’ADN et une loi qui assouplit les critères permettant d’obtenir la révision d’un procès.

Dans le long processus judiciaire vers une hypothétique saisine de la Cour de révision, son avocate Sylvie Noachovitch se targue d’avoir franchi un premier «pas» après avoir obtenu, en décembre, de la commission d’instruction, que soient diligentées des investigations complémentaires.

Ce supplément d’information visait à déterminer la portée des conclusions d’un expert en génétique sollicité par Noachovitch, concernant quatre ADN masculins non identifiés, retrouvés en 2015 sur des scellés de la scène de crime et qui ne correspondent pas au profil génétique de l’ex-jardinier.

Dans des notes de 2019 et 2020, l’expert en génétique avait relevé la présence de 35 traces d’un ADN masculin inconnu sur l’inscription “Omar m’a t” et a conclu en faveur de l’hypothèse d’un dépôt de ces empreintes au moment des faits et non d’une “pollution” ultérieure, notamment par les enquêteurs.