Objets non-identifiés dans le ciel : Visites célestes ou manœuvres locales et terre-à-terre ? [intégral]

D’abord, c’était l’histoire d’un ballon chinois qui a été détecté le 2 février, puis détruit par l’armée américaine. Pour cette fois, Pékin avait fait son mea-culpa en prétextant qu’un aéronef civil «utilisé à des fins de recherches météorologiques» aurait tout simplement «dérivé». Tout aurait pu s’arrêter là si une succession d’incidents, plus ou moins similaires, n’avaient pas continué à défrayer la chronique. Le 10 février, l’armée américaine annonce la destruction d’un autre «objet» volant au-dessus de l’Alaska. Le 11 février, c’est au président canadien de faire la même déclaration concernant un autre objet abattu dans le ciel de son pays. Le 12, les Américains annoncent encore une fois la destruction d’un quatrième objet au-dessus du lac Huron. Le même jour, la Chine s’y met aussi avec l’annonce de la détection et de la destruction d’un objet non identifié qui se baladait cette fois au large de Qingdao, «non loin d’une base militaire navale», dans la mer de Bohai.
 
Il n’en a pas fallu plus pour que les réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie et que les théoriciens des petits hommes verts y voient «le jour où la terre s’arrêta». En attendant d’y voir plus clair grâce aux résultats des enquêtes des pays concernés par ce déferlement «non identifié», la communication de certains officiels américains a semé encore plus la confusion et encouragé les spéculations, même les plus farfelues. C’était surtout le cas pour le général Glen Van Herck du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), qui a refusé «d'exclure toute possibilité» lorsqu'on lui a demandé si des extraterrestres pouvaient être impliqués dans ces derniers incidents. Si les journalistes et les scientifiques (les plus sérieux) évitent d’être associés à un travail sur les OVNI, nous avons quand même tenu à tenter de faire la part des choses, en demandant l’avis de Pr Zouhair Benkhaldoun, enseignant-chercheur en astrophysique à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech.  

Existe-t-il dans l’Univers des planètes semblables à la Terre ?
Jusqu’en 1995-1996, aucune planète de ce genre n’avait été découverte. Depuis, parmi les 4000 exoplanètes que les chercheurs ont pu détecter à ce jour, il y a une bonne centaine de planètes qui sont par rapport à leurs étoiles placées à une distance qui leur permet d’avoir une température équivalente à celle de la terre.

Croyez-vous que la Vie dans une de ces planètes pourrait exister ?
Il faut d’abord distinguer la croyance que la Vie existe ailleurs de l’approche scientifique qui cherche et étudie la multitude de planètes qui sont dans des conditions favorables pour l’émergence de la Vie. Cela dit, moi j’y crois en tant que chercheur, car il faut y croire pour que la recherche se développe.  D’ailleurs, on s’approche de plus en plus vers le passage depuis la supposition vers l’observation, puisqu’actuellement, on commence à mieux observer les atmosphères de certaines exoplanètes, ce qui nous permettra bientôt de dire s’il y existe des molécules qu’on appelle des «biomarqueurs», c’est-à-dire des signes indicateurs de la présence de la vie.

Franchirez-vous le pas de croire à la possibilité de l’existence d’une Vie extraterrestre intelligente qui nous dépasse technologiquement ?
- Pourquoi pas. Dans l’univers, il y a des étoiles qui sont beaucoup plus vieilles que notre soleil et qui sont passées par des périodes historiques pendant lesquelles leurs systèmes planétaires auraient pu être capables d’héberger la Vie avant le développement de la Terre. Si cela a été le cas, la possibilité d’une Vie extraterrestre intelligente existe et il est probable qu’elle ait eu tout le temps de nous devancer du point de vue du développement technologique et scientifique.
 

C’est le plus sérieusement du monde qu’un général israélien à la retraite avait annoncé en 2020 qu’une «Fédération Galactique» serait entrée en contact avec Israël et les États-Unis depuis des années. Haim Eshed avait ainsi précisé que les deux pays ont depuis convenu de garder le secret pour empêcher l'hystérie, car «l'humanité n'est pas encore prête». Dans une interview accordée au journal «Yediot Aharonot» et relayée par le site d’information «The Jerusalem Post», le général - qui avait été à la tête du programme de sécurité spatiale israélien pendant près de 30 ans - a indiqué que «cette coopération se traduit par l’existence d’une base secrète sur Mars où des Américains et des représentants extraterrestres travaillent de concert». L’énormité des propos du général israélien n’avait pas manqué de susciter une vague de raillerie et d’incrédulité. Il s’est cependant trouvé plusieurs adeptes des théories du complot pour donner crédit à cette annonce en l’air. «Si j'avais annoncé ce que je dis aujourd'hui il y a cinq ans, j'aurais été hospitalisé», avait par ailleurs expliqué Haim Eshed, avant d’ajouter : «Je n'ai rien à perdre. J'ai reçu mes diplômes et récompenses et je suis respecté dans les universités à l'étranger». Récapitulons donc : un contact du troisième type aurait eu lieu, et a même donné suite à une convention-cadre de collaboration, et une première présence humaine sur Mars… Cinq ans ou pas, il n’est jamais tard pour faire un tour du côté d’un service de psychiatrie.


 

Dans le cadre d'un sondage Ipsos réalisé dans 36 pays fin 2022, 18% des personnes interrogées ont répondu positivement à la question : est-il probable ou non que des extraterrestres visitent la Terre en 2023 ? Comme le montre l’infographie ci-après, les personnes interrogées en Inde et en Chine se sont montrées particulièrement ouvertes d'esprit en ce qui concerne les visiteurs extraterrestres, tandis que les Britanniques et les Japonais comptent parmi les plus grands sceptiques. Si la question et les débats relatifs aux OVNI existent au niveau mondial depuis plusieurs décennies, l’apparition d’Internet et des réseaux sociaux ont favorisé leur diffusion, à l’image de plusieurs autres thématiques liées aux phénomènes paranormaux. Ces échanges et diffusions de contenus sont le plus souvent conditionnés par les spécificités culturelles de chaque région. Ainsi, dans les pays musulmans, le sujet de l’interprétation des phénomènes aérospatiaux non identifiés a le plus souvent tendance à être plutôt expliqué par des manifestations de Djinns, d’anges ou même de démons.