Dans la matinée du vendredi, de nombreux usagers, principalement situés dans les grandes villes du Royaume, se sont réveillés surpris de voir l’indicateur « 5G » affiché sur leurs smartphones. D’abord, c’est la confusion qui règne, certains pensant à un simple bug de réseau, mais après quelques tests de débit, la joie prend le dessus. La très attendue 5G est enfin là, marquant un tournant majeur pour le Maroc, à quelques semaines du début de la CAN 2025. Un effet locomoteur que nous avons ressenti à plusieurs reprises au cours des cinq dernières années, alors que le Royaume s’est résolument engagé sur la voie de ses ambitions de grandeur, longtemps exprimées dans les discours politiques, mais souvent accueillies avec scepticisme. Ce n’est qu’en voyant, concrètement, les réalisations se multiplier que les Marocains ont commencé à y croire.
Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas ici de tresser des louanges inconditionnelles à l’action publique, mais d’exercer un regard sincère et juste, de « rendre à César ce qui appartient à César ». Un exercice né d’une causerie autour d’un café avec trois sexagénaires évoquant le Maroc d’avant les années 2000, racontant le quotidien de ce pays d’alors, encore incertain de son avenir, et l’étonnement d’une génération qui n’aurait jamais imaginé voir un jour le Royaume se hisser parmi les puissances régionales, capable d’organiser de grands événements sportifs et culturels, de négocier d’égal à égal avec les grandes puissances, et d’imposer son propre modèle de développement, affranchi des pesanteurs héritées du passé.
Oui, l’organisation de la Coupe du Monde a servi de véritable locomotive pour accélérer de nombreux chantiers, et même initier de nouveaux. Mais au-delà de ces échéances prestigieuses, le Marocain lambda attendait depuis plusieurs années cette clé capable d’ouvrir la porte du développement. Aujourd’hui, cette clé semble enfin à portée de main. Car le Mondial, la CAN et les grands projets d’infrastructure ne sont pas les seules explications de ce changement. Ce qui fait réellement la différence, c’est la volonté politique de bien faire, devenue plus lisible et plus ferme que jamais et qui se manifeste autant dans les réalisations concrètes que dans la posture de responsables publics qui n’hésitent plus à appeler les choses par leur nom, à dénoncer la corruption, la cupidité et l’égoïsme. Le réquisitoire du ministre de l’Intérieur, mercredi dernier en commission, et qui s’est propagée comme une traînée de poudre sur la Toile, en est une illustration éclatante. C’est cela, le Maroc auquel nous aspirions toutes et tous…



















