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Notations souveraines : Fitch Ratings confirme la note « BB+ » du Maroc


Rédigé par A. CHANNAJE Dimanche 15 Mai 2022

Fitch Ratings confirme la note de défaut émetteur en devises étrangères à long terme du Maroc à "BB+" avec une perspective stable.



Notations souveraines : Fitch Ratings confirme la note « BB+ » du Maroc
Dans sa nouvelle notation, l’agence de notation internationale souligne que la note "BB+" du Maroc est soutenue par « une composition favorable de la dette, y compris une part modérée de devises étrangères dans la dette totale des administrations publiques  et le soutien des créanciers officiels ; des coussins de liquidité externes raisonnablement confortables ; et un bilan de stabilité macroéconomique, reflété par une inflation et une volatilité du PIB relativement faibles avant la pandémie. »

Ces atouts sont contrebalancés par la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, une dette publique élevée et des déficits budgétaires et courants plus importants que ceux des pays comparables, explique Fitch dans une note, publiée ce vendredi 15 mai.
 
Coup dur pour la reprise 
 
Fitch Ratings souligne, par ailleurs, que la croissance du PIB a rebondi à 7,4 % en 2021, après s'être contractée de 6,4 % en 2020. Pour 2022, l’agence de notation prévoit le ralentissement de la croissance à 1,1 %, « en raison de la pire sécheresse depuis des décennies, entraînant une contraction de la production agricole, et la environnement international défavorable ». 

Pour 2023, elle s’attend à une croissance économique à 3 % (pour se rapprocher de la médiane « BB » projetée à 3,5 %). Une reprise qui serait due à l'amélioration des précipitations, à la reprise du secteur du tourisme et aux solides performances industrielles. 

Fitch s’attend également à ce que la politique budgétaire reste accommodante pour soutenir la reprise économique. « Les répercussions du conflit en Ukraine et les perturbations prolongées des chaînes d'approvisionnement mondiales représentent les principaux risques à la baisse pour nos perspectives de croissance », précise l’agence de notation internationale.
 
Finances publiques
 
Autre élément soulevé par Fitch : baisse du déficit de l'administration centrale en 2021 à 5,3 % du PIB contre 7,5 % en 2020. « Les recettes fiscales se sont redressées (en hausse de 9 % par rapport à 2020), en ligne avec une activité économique plus forte », explique Fitch.

Cette dernière prévoit, toutefois,  que les pressions sur les dépenses liées aux problèmes sociaux, combinées aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières et à la sécheresse, pèseront sur les finances publiques en 2022.

Pour atténuer l'impact de la hausse des prix, Fitch note que le gouvernement augmentera les dépenses consacrées aux subventions pour l'alimentation, le gaz butane et les transports. secteur. 

D’après cette agence, les subventions devraient représenter 2,6 % du PIB en 2021, contre 1,1 % en 2021. Une partie de cela sera compensée par une augmentation des recettes de TVA, d'importation et d'impôt sur les sociétés en raison de la forte inflation. 

Fitch s'attend à aussi à ce que le déficit budgétaire publique reste important à 6,6 % du PIB en 2022 et 6 % en 2023, dépassant la prévision médiane « BB » de 3,8 % en 2023.

Lenteur de la mise en œuvre du NMD

Fitch rappelle, à ce titre, que le Nouveau Modèle de Développement (NMD) vise à augmenter les dépenses publiques de 4 % du PIB d'ici à 2025 pour améliorer l'éducation et la santé et étendre les prestations sociales. « Cela comprend un système de protection sociale plus large qui augmenterait progressivement les dépenses annuelles à mesure que la couverture s'élargit, et de nouveaux personnels éducatifs et médicaux, ce qui représente une augmentation permanente des dépenses », explique Fitch. 

Et de poursuivre qu’une partie du coût sera financée par une réduction des subventions, une compression progressive de la masse salariale ainsi que des recettes supplémentaires provenant de l'élargissement de l'assiette fiscale et d'une croissance plus forte ». 

Néanmoins, Fitch estime que les dépenses actuelles resteront inférieures à l'objectif d'ici 2025, en raison de la lenteur de la mise en œuvre du NMD.
 
Dette publique
 
La même source fait remarquer, d’autre part, que le déficit budgétaire importants et le ralentissement économique entraîneront une augmentation de la dette publique en 2022 à 79 % du PIB et 81,6 % en 2023, contre 74,2 % en 2021.

« Cependant, la flexibilité du financement budgétaire est étayée par l'accès à une large base d'investisseurs nationaux et un solide soutien des créanciers publics (71,5 % de la dette extérieure), contenant les risques de financement budgétaire », estime Fitch. 

Au volet du commerce extérieur, l’agence de notation indique que les exportations marocaines de phosphates compenseront en partie l'augmentation des importations. Et ce, pour cause : les prix des engrais ont encore augmenté en raison d'une pénurie mondiale résultant des sanctions imposées à la Russie.

A l’inverse, Fitch s’attend à ce que les recettes touristiques seront probablement plus élevées en 2022, mais inférieures au niveau d'avant la pandémie. 

En revanche, elle prévoit une chute du stock de réserves de Bank Al-Maghrib cette année de 34,4 milliards de dollars, « mais restera au-dessus de cinq mois de paiements extérieurs actuels ».
 
Pressions inflationnistes
 
Fitch fait remarquer, en outre, que l'inflation a été en moyenne de 1,4% en 2021. Pour 2022, elle s’attend, par contre, à une inflation moyenne de 4,7 % en 2022, reflétant la hausse des prix de l'alimentation, de l'énergie et des transports, avant de redescendre à 2,0 % en 2023.

 « En mars, BAM a décidé de maintenir son taux directeur à 1,5 % pour soutenir l'économie et atténuer les effets de l'environnement international défavorable. Si les pressions inflationnistes persistent, BAM pourrait resserrer sa politique monétaire en 2022 », rappelle Fitch.




A. CHANNAJE