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Sport

Mohamed Timoumi, l’artiste qui parlait football !


Rédigé par La rédaction le Lundi 17 Février 2020

Mohamed Timoumi, le patron et stratège de l’ASFAR, à la belle époque, celle de la deuxième partie des années 80, a été récemment un sujet d’actualités.



Il venait d’être victime d’un grave problème de santé. Des complications consécutives à une opération chirurgicale urgente au niveau du genou ont failli lui couter la vie. Des problèmes de santé qu’il traine depuis le fameux match des FAR face au Zamalek dans le cadre des compétitions africaines interclubs.

Timoumi, à l’époque, au sommet de son rendement, était une menace pour les adversaires. Les Egyptiens, violement, méchamment, délibérément, volontairement, intentionnellement, avec préméditation, lui ont brisé le genou pour le mettre définitivement hors d’état de nuire sans aucune considération pour la carrière du valeureux Timoumi. Tels ces guerriers trop dopés et trop stimulés par leurs chefs avant de les envoyer au front, un certain guerrier égyptien, et non pas joueur, un Magdi Abdelghani n’y est pas allé de pieds doux pour brutaliser le genou de Si Mohamed, pour le lui « casser » comme on le dit dans notre langage, nous les Marocains.

Ce jour-là, cette action de jeu dangereux et antisportive était vécue telle un drame par tout le peuple footballistique marocain, et non pas seulement celui de l’ASFAR. Timoumi faisait déjà partie du patrimoine sportif de toute une nation.  Il avait déjà intégré le club très fermé des meilleurs footballeurs marocains de tous les temps. Il avait rejoint le panthéon des Faras, Dolmy, Pitchou…

Ces footballeurs très sympathiques qui font l’unanimité non pas seulement pour leurs qualités de joueurs mais surtout pour leurs qualités humaines. Ces footballeurs qu’on apprécient dans leur globalité. Parcourir le Maroc du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, il n’y aura pas de voix discordantes ou contestataires. Pas un seul Marocain, intéressé par le fait footballistique, ne remettra en cause les qualités de Timoumi l'homme et de Timoumi le footballeur. On ne pouvait qu’apprécier Timoumi sur le champ du jeu et en dehors de ce champ.

Pudique à la limite de la timidité, discret, modeste. Même dans les moments difficiles de sa vie, il est resté humble et fier protégeant sa dignité et son orgueil.

Timoumi, le talentueux, régalait sur les champs du jeu. Timoumi c’était un artiste avant d’être un joueur de foot, un coéquipier influenceur sur les partenaires et les adversaires, un meneur altruiste au service du groupe, un passeur et finisseur à la fois, un pivot régulateur et animateur, un gaucher au pied magique et au large coup d’œil. Ses prestations nationales, africaines et mondiales sont inscrites dans la mémoire sportive collective marocaine. Mohamed Timoumi est la version marocaine des Pelé, Maradona et Messie… Ces joueurs artistes hors classement. Ces génies qui pratiquent un football naturel, un football inné avant d’être acquis, un football qui se joue non pas seulement au pied mais également au cerveau.

 Timoumi, malheureusement, pour lui, était arrivé avant ce temps présent où beaucoup d’argent circule dans le milieu et où des joueurs simples et "ordinaires" brassent des sommes colossales par rapport au niveau de vie au Maroc. Mais ainsi est la vie, à chaque temps ses hommes; et à chaque temps ses moyens et spécifités. On ne peut pas refaire le monde avec des « si ».

Mais ce qui est sûr et certain, c’est que Timoumi était un grand joueur et il le restera. Il a marqué son temps par son pied gaucher magique, par son légendaire sourire. Prompt rétablissement à SiMohamed Timoumi !
 
Abderrahmane KITABRI

Timoumi Ballon d’or

Après Faras, il fallut attendre 10 ans pour voir un autre marocain remporter le Ballon d’Or africain. Et c’est Mohamed Timoumi qui est désigné Ballon d’Or en 1985. Timoumi faisait partie de la génération dorée qui permet au Maroc de devenir le premier pays africain à passer le premier tour, lors d’une phase finale de Coupe du Monde. C’était à Mexico, en 1986. On retrouve dans cette «dream team», entre autres, Mery Krimau, mais surtout, Badou Ezzaki, qui remporte le Ballon d’or juste après Timoumi.