Le tumultueux journaliste-écrivain-essayiste français Jean-François Kahn (ancien, entre autres, de Paris-Presse, de L’Express, des Nouvelles), que nous avons eu en interview il y a quelques mois au lendemain de la sortie de son beau pavé «Mémoires d’outre-vies», vient de remettre le couvert en signant le deuxième tome de cette saga à multiples révélations, sous-titrée «Malgré tout, on l’a fait on l’a dit».
En dehors du fait qu’il y présente des excuses à son éditrice parce qu’il égratigne «la terre entière» pour que ce deuxième volet soit aussi bien accueilli que son prédécesseur, il raconte l’incroyable genèse de son premier hebdomadaire, L’Evènement du Jeudi, créé grâce à une souscription publique inédite. Cela se passe en 1983 et l’agitateur n’a pas d’alliés puisqu’il a, auparavant, dézingué dans différents écrits ceux susceptibles de lui venir en aide. Kahn n’a pas le sou pour mener pareille entreprise, mais il est têtu. Il essaie le possible sans succès, s’achemine vers l’improbable. De grosses approches lui claquent la bise (promesses sans lendemain) et d’inattendus ralliements le poussent à ne pas renoncer.
Seulement, l’entreprise dans laquelle il se jette corps (coeur) et âme est truffée d’embuches. Kahn qui croit séduire, est confronté à l’incompréhensible. Le journaliste qu’il est n’est pas gestionnaire, encore moins expert en chiffres. Pourtant il se bat, histoire de rendre muets ceux qui l’ont viré ou qu’il a quitté. La souscription est son arme et il l’utilise jusqu’au bout, jusqu’à la naissance en 1984 d’un magazine bancal à ses débuts et troublant de révélations à l’endroit de ceux qui ont tout essayé pour que cette publication ne voie jamais le jour.
Chaloupe de secours
Etapes compliquées vont émailler la mise en place de cette souscription, notamment au niveau des banques sollicitées pour la prendre en charge. «Pas de banque, pas de souscription possible ! Aucun moyen d’échapper à ce dilemme. Or, les banques se refusent à cautionner, même passivement, une opération qui véhicule, à leurs yeux, le concept, proprement démoniaque, de mobilisation directe de l’épargne. De ‘capitalisme populaire’, en somme», raconte Jean-François Kahn.
A l’arrivée, un Souiri et influent employé d’une grande banque croit en le projet et décide de le défendre auprès de ses patrons. «Le coeur, heureusement, va suppléer à la raison défaillante : l’un des principaux cadres de Paribas, André Azoulay -militant pour une réconciliation israélo-palestinienne, il deviendra un des principaux conseillers du roi du Maroc-, motivé par l’originalité de notre démarche, va défendre notre cause auprès de sa direction et obtenir que l’établissement prenne en charge l’organisation technique de notre souscription. Il est l’homme qui, à quelques minutes de la noyade, est arrivé avec la chaloupe de secours», dit Kahn qui croise plus tard un autre Marocain, l’homme d’affaires rbati Robert Assaraf, pour le tour de table de l’hebdomadaire Marianne créé en 1997.
En dehors du fait qu’il y présente des excuses à son éditrice parce qu’il égratigne «la terre entière» pour que ce deuxième volet soit aussi bien accueilli que son prédécesseur, il raconte l’incroyable genèse de son premier hebdomadaire, L’Evènement du Jeudi, créé grâce à une souscription publique inédite. Cela se passe en 1983 et l’agitateur n’a pas d’alliés puisqu’il a, auparavant, dézingué dans différents écrits ceux susceptibles de lui venir en aide. Kahn n’a pas le sou pour mener pareille entreprise, mais il est têtu. Il essaie le possible sans succès, s’achemine vers l’improbable. De grosses approches lui claquent la bise (promesses sans lendemain) et d’inattendus ralliements le poussent à ne pas renoncer.
Seulement, l’entreprise dans laquelle il se jette corps (coeur) et âme est truffée d’embuches. Kahn qui croit séduire, est confronté à l’incompréhensible. Le journaliste qu’il est n’est pas gestionnaire, encore moins expert en chiffres. Pourtant il se bat, histoire de rendre muets ceux qui l’ont viré ou qu’il a quitté. La souscription est son arme et il l’utilise jusqu’au bout, jusqu’à la naissance en 1984 d’un magazine bancal à ses débuts et troublant de révélations à l’endroit de ceux qui ont tout essayé pour que cette publication ne voie jamais le jour.
Chaloupe de secours
Etapes compliquées vont émailler la mise en place de cette souscription, notamment au niveau des banques sollicitées pour la prendre en charge. «Pas de banque, pas de souscription possible ! Aucun moyen d’échapper à ce dilemme. Or, les banques se refusent à cautionner, même passivement, une opération qui véhicule, à leurs yeux, le concept, proprement démoniaque, de mobilisation directe de l’épargne. De ‘capitalisme populaire’, en somme», raconte Jean-François Kahn.
A l’arrivée, un Souiri et influent employé d’une grande banque croit en le projet et décide de le défendre auprès de ses patrons. «Le coeur, heureusement, va suppléer à la raison défaillante : l’un des principaux cadres de Paribas, André Azoulay -militant pour une réconciliation israélo-palestinienne, il deviendra un des principaux conseillers du roi du Maroc-, motivé par l’originalité de notre démarche, va défendre notre cause auprès de sa direction et obtenir que l’établissement prenne en charge l’organisation technique de notre souscription. Il est l’homme qui, à quelques minutes de la noyade, est arrivé avec la chaloupe de secours», dit Kahn qui croise plus tard un autre Marocain, l’homme d’affaires rbati Robert Assaraf, pour le tour de table de l’hebdomadaire Marianne créé en 1997.
A.H.