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Maroc-UE : Partenariat migratoire fructueux pour la stabilité régionale


Rédigé par A. CHANNAJE Lundi 3 Novembre 2025

Le Maroc est un partenaire clé de l'UE dans la gestion des flux migratoires, avec des investissements massifs de l'UE pour renforcer la coopération bilatérale, selon l’Institut italien d’études politiques internationales.



Le Royaume du Maroc s'est solidement établi comme le partenaire le plus stratégique et le plus compétent de l'Union Européenne (UE) sur le front de la gestion migratoire. Loin de subir sa position géographique, Rabat a érigé sa place de carrefour entre l'Europe et l'Afrique en un atout géopolitique majeur, négociant un partenariat d'égal à égal qui sert résolument ses objectifs de développement tout en garantissant la stabilité des flux vers le continent européen. Cette réussite notable, fruit d'une diplomatie affirmée, est soulignée dans l'étude «EU-Africa : Dealing with migration ?», fraîchement publiée en l'éminent ISPI (Italian Institute for International Political Studies).
 
Reconnaissance financière inédite 
 
Selon le think-tank italien, cette reconnaissance de la valeur indispensable du Maroc en tant que partenaire de l'UE se traduit concrètement par une confiance financière sans précédent et pérenne, reflétant l'engagement total de l'Europe dans la réussite de cette coopération. En effet, poursuit la même source, l'UE a validé l'efficacité des efforts marocains en investissant massivement sur le long terme. Entre 2014 et 2020, la coopération bilatérale a ainsi bénéficié de près d’1,5 milliard d'euros, un soutien qui a été substantiellement accru par 631 millions d'euros supplémentaires entre 2021 et 2022. En outre, cet engagement financier s'étend au-delà de la décennie, puisqu'une enveloppe de 1,6 milliard d'euros est d'ores et déjà destinée, pour la période allant jusqu'en 2027, non seulement à la gestion des migrations, mais aussi à renforcer la résilience socio-économique et les capacités globales du Royaume. Ce financement soutenu démontre que l'UE considère l'effort marocain comme un investissement stratégique crucial dans la stabilité régionale, et non comme une simple aide.
 
Résultats concrets et leadership souverain
 
De plus, l'efficacité opérationnelle de cette collaboration est remarquée à travers des initiatives concrètes. Selon l’étude, le lancement, en juillet 2022, d'un Partenariat Opérationnel Anti-passeurs (POAP) avec l'UE témoigne de l'alignement mutuel des objectifs et de la robustesse des dispositifs de sécurité marocains. Les autorités marocaines confirment d'ailleurs le succès retentissant de cette collaboration, avec des dizaines de milliers de "traversées illégales" empêchées vers l'Europe depuis début 2023, attestant de la capacité du Royaume à se positionner comme un régulateur des flux migratoires fiable sur la Route de la Méditerranée occidentale (RMO).
 
Néanmoins, poursuit l’étude, l'approche du Maroc est loin d'être unilatérale. Le Royaume exerce un leadership souverain et affirmé, assurant avec brio que cette coopération serve ses priorités nationales de développement.
 
Par conséquent, le Maroc parvient à maîtriser la complexité de cette relation internationale, transformant son rôle stratégique de régulateur des flux en un puissant outil de diplomatie pour garantir des retours d'investissement politiques et économiques substantiels de la part de l'UE, maximisant ainsi la valeur ajoutée et la rentabilité de sa participation. 
 
Approche proactive de la mobilité
 
Selon ce rapport, le Maroc sécurise non seulement ses frontières et celles de l'Europe, mais utilise également cette position pour promouvoir activement une approche plus humaine et équilibrée de la mobilité. 
 
Dans cette optique, le Royaume négocie des accords bilatéraux avec l'UE pour faciliter les voies de migration légale et la mobilité de la main-d'œuvre, garantissant des opportunités d'emploi et de circulation pour ses propres citoyens et pour les migrants subsahariens résidant sur son territoire. Cette démarche proactive positionne le Maroc comme un acteur responsable et visionnaire de la gestion globale des migrations.
 
Conclusion
 
In fine, l'étude de l'ISPI illustre la réussite marocaine : le partenariat avec l'UE est la marque du leadership stratégique de Rabat, qui parvient à concilier avec succès les impératifs de sécurité régionale avec le financement de son propre développement et la promotion de voies de mobilité légales. 
 
Le Maroc s'impose ainsi comme l'exemple phare d'un partenaire africain qui établit et maximise les termes d'une coopération migratoire mutuellement bénéfique et durable.
 
A. CHANNAJE
 

Migration interne : Une réalité qui redessine le Maroc

 
Selon un rapport récent du Haut-Commissariat au Plan (HCP), basé sur les résultats du recensement général de la population et de l'habitat de 2024, la migration interne est devenue un phénomène structurel ayant des implications économiques et sociales croissantes, qui redessine la carte du pays de manière à accentuer le phénomène du «Maroc à deux vitesses». 
 
Le rapport définit la migration interne comme le déplacement d'individus d'une collectivité territoriale à une autre avec une résidence effective d'au moins six mois.
 
Les données statistiques indiquent que près de 40% des Marocains résidents ont migré au moins une fois dans leur vie, contre 59,7% qui sont restés dans leur lieu de naissance. Cette mobilité démographique devant contribuer à une redistribution de la population et des opportunités entre les régions, elle est devenue un facteur d'aggravation des disparités territoriales et sociales, notamment avec l'émergence de deux phénomènes corrélés : la féminisation de la migration et la perte de capital humain jeune pour les régions.
 
Le rapport souligne que la «féminisation de la migration» est l'un des principaux changements dans la structure démographique de la migration interne, avec 55,1% de femmes parmi les migrants, contre 44,9% d'hommes. Cela reflète la recherche par les femmes d'opportunités d'éducation, d'emploi et d'indépendance sociale, dans un contexte de concentration des institutions d'enseignement supérieur et d'opportunités d'emploi dans les grandes villes.
 
Le rapport indique, d’autre part, que les migrations entre villes représentent la plus grande part des flux, avec 45,6%, suivies des migrations rurales-urbaines avec 34,1%, ce qui reflète l'attractivité continue des grands centres urbains au détriment des zones rurales et intérieures.