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Actu Maroc

Maroc-UE: 500 millions d’euros pour faire barrage aux harragas


Rédigé par Mohamed Elkorri Lundi 15 Août 2022

Les relations entre le Maroc et l'Union Européenne (UE) vont bon train, après des vicissitudes constatées auparavant. Selon des sources espagnoles, l'UE prépare une enveloppe financière de 500 millions d'euros au profit du Maroc, dédiée au contrôle des frontières du Royaume.



Le Maroc devra recevoir prochainement une aide financière de 500 millions d'euros de l'Union Européenne (UE). Cette aide est destinée à soutenir le Maroc dans le contrôle de ses frontières, apprend-on du quotidien espagnol El Pais. "Bruxelles est en train de finaliser une enveloppe d'au moins 500 millions d'euros pour financer les efforts de Rabat déployés pour contrer l'immigration irrégulière", fait savoir le média espagnol.

Cette nouvelle enveloppe financière couvre la période 2021-2027, et dépasse largement (près de 50%) les 343 millions d'euros du total de l'ancienne aide, selon El Pais qui ajoute que ceci s'inscrit dans le cadre du rôle grandissant du Maroc en tant que partenaire "très important", non seulement de l'Espagne ou de la France, mais de l'ensemble de l'UE. "Ce montant donne une idée du degré d'ambition de Bruxelles qui dément les craintes qu'avait l'Espagne que le Sud du continent soit délaissé".

L'accord a été donné et la subvention se concrétisera à l'automne, d’après la même source. La dépense de ce montant sera répartie en différents postes. Elle couvrira notamment des projets d'intégration et de protection des réfugiés vivant au Maroc, également des retours forcés, la coopération policière et la lutte contre les réseaux de mafias, selon des sources proches du dossier.

Notons que le Maroc ne sera pas le seul bénéficiaire des financements européens. En effet, l'UE prévoit des plans d'action dans le domaine de la migration avec tous les pays d'Afrique du Nord, à l'exception de l'Algérie, précise la même source. Le financement qui ira au reste des pays impliqués dans le contrôle de l'immigration irrégulière vers l'Europe comprend les principaux partenaires africains de l'Espagne, en l'occurrence la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie.

La négociation de cette subvention de l'ordre de 500 millions avec Rabat a duré de longs mois, car le Maroc a maintenu ses attentes et ses exigences élevées concernant la répartition des fonds européens, tandis que Bruxelles a souhaité un engagement plus important que jamais du Maroc, notamment dans la réadmission des Marocains entrés irrégulièrement en Europe. Selon des sources diplomatiques, la Commission Européenne a clairement indiqué que le Maroc devrait gagner en importance au sein du Conseil des migrations de l'UE.

"L'accord n'a pas été décroché facilement", fait savoir El Pais, ajoutant que les fonds ont été suspendus en mai 2021, lorsqu’un afflux de 10.000 migrants, dont des enfants, ont pu entrer à Sebta. Ceci a provoqué la suspension de ce genre d’aides européennes au profit du Maroc. En outre, le drame de Mellilia du 24 juin, au cours duquel les forces de l'ordre marocaines ont déjoué une tentative de traversée en masse de ressortissants subsahariens, pourrait occasionner un financement supplémentaire de l’effort marocain, indiquent des sources diplomatiques au sein de la Commission Européenne.

D'après El Pais, Madrid relève que la coopération avec le Maroc en termes de sécurité frontalière a connu une amélioration inédite, après le nouveau positionnement de l'Espagne à son profit en soutenant la proposition d'autonomie pour le Sahara, soulignant que le rétablissement des liens diplomatiques entre les deux pays n'a pas encore conduit à une baisse significative de l'arrivée d'immigrants. Or, différentes sources relevant de la sécurité frontalière espagnole assurent que l'efficacité de la police marocaine jugule un grand nombre de départs depuis le Maroc.

Par ailleurs, depuis que l'Algérie a rompu ses liens d'amitié et de commerce avec l'Espagne, en raison de la nouvelle proximité de celle-ci avec le Maroc, le nombre d’immigrés en provenance des côtes algériennes vers les îles des Baléares s'intensifie. Ceci constitue une violation des engagements d'Alger avec l'Union Européenne qui mérite, d'après El Pais, un sévère reproche de la part de la Commission au gouvernement algérien.