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Manifeste de l'Indépendance : que reste-t-il de l'héritage du 11 janvier ?


Rédigé par Anass Machloukh Mardi 11 Janvier 2022

Après soixante-dix-huit ans du Manifeste de l'Indépendance, qui a ébranlé le colon français, quel héritage gardons-nous de cette épopée patriotique où le Mouvement national et le Sultan Mohammed V s'enhardirent à amorcer la marche inversible vers l'indépendance ? Anis Balafrej, fils de l'icône du nationalisme marocain, Ahmed Balarej, nous confie les souvenirs de la lutte de son père pour l'émancipation du Royaume du joug colonial. Détails.




11 janvier, une date si chère aux Marocains qui célèbrent aujourd'hui le soixante-dix-huitième anniversaire du Manifeste de l'Indépendance. Un événement marquant dans l'Histoire du Royaume et le prélude de l'émancipation du joug colonial. Il a suffi que 66 illustres personnalités du Mouvement national s'enhardissent à signer un manifeste revendiquant légitimement, en pleine deuxième guerre mondiale, l'indépendance du pays pour déstabiliser la Résidence générale du colonisateur français, subordonnée au gouvernement de Vichy.

Indépendance et démocratie furent les deux aspirations formulées par les signataires du manifeste qui a bouleversé le cours du protectorat français au Maroc, lequel a fini par succomber à la volonté du peuple marocain et de son Sultan à disposer du destin de leur propre pays. Tout le monde s'accorde sur le caractère décisif du manifeste dans l'indépendance du Royaume bien qu'elle n'eut lieu que 12 ans après (1956). L'arrestation par le colonisateur des signataires du manifeste avait eu pour effet de déclencher une colère sans précédent chez le peuple marocain qui ne se laissa pas dissuader par la répression des manifestations.

"La commémoration du 11 janvier 1944, jour de la proclamation du Manifeste de l’Indépendance, est une reconnaissance des immenses sacrifices consentis par le peuple marocain pour sortir de l’emprise étrangère et recouvrer son indépendance nationale", rappelle Anis Balafrej, fils d'Ahmed Balafrej, l'un des signataires du fameux et glorieux manifeste et une des icônes du nationalisme marocain et l'un des fondateurs du Parti de l'Istiqlal, dont il fut le Secrétaire général de 1943 à 1960.

"Le Manifeste réclamait l’Indépendance et la réalisation des réformes pour faire du Maroc un Etat de Droit constitutionnel, assurant à ses citoyens dignité, liberté et justice sociale", ajoute le fils aîné de l'illustre résistant qui fut également le fondateur de la diplomatie marocaine dont il fut le premier chef dans l'Histoire moderne du Maroc.

Selon notre interlocuteur, Ahmed Balafrej a plaidé la cause de l'émancipation du Royaume dans les coulisses des Nations Unies alors que le pays était encore sous domination française. Au sein des Nations Unies, Ahmed Balafrej "se faufilait" moyennant un passeport diplomatique pakistanais pour faire connaître la cause nationale au monde entier, du haut de la tribune de l'instance onusienne. En dépit des récriminations des représentants de la France au Conseil de Sécurité, il continua, sous protection pakistanaise, à plaider l'indépendance du pays au sein de l'ONU, et ses efforts ont été couronnés en 1952, lorsqu'il parvint à inscrire la Cause nationale à l'ordre du jour de l'Assemblée générales des Nations Unies pour la première fois.

Aujourd’hui, 78 ans après la proclamation du Manifeste, que reste-t-il des idéaux qui y sont portés ? S'interroge M. Balafrej. Dans un monde où les identités nationales se diluent dans l'océan de la mondialisation culturelle et l'occidentalisation des mœurs, le patriotisme ne saurait subsister sans garder la mémoire des ancêtres qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre en liberté. Faire des fêtes nationales de simples jours fériés ne suffit pas et le plus important est de transmettre les mémoires et le sens des sacrifices des ancêtres aux générations futures.  








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