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Lutte contre le blanchiment d’argent : Malgré ses efforts, le Maroc épinglé par le GAFI


Rédigé par Anass Machloukh Dimanche 28 Février 2021

Le Groupe d'action financière (GAFI) a placé le Maroc sous surveillance en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. En dépit des efforts consentis, l'organisme estime que le Royaume a un long chemin à parcourir pour se conformer aux normes internationales en la matière, et ce dans un contexte où le projet de loi N°12.18 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux traîne toujours à la Chambre des représentants.



Lutte contre le blanchiment d’argent : Malgré ses efforts, le Maroc épinglé par le GAFI
Après quelques jours de sa sortie de la liste grise de l’Union Européenne sur les paradis fiscaux, le Maroc s’est vu à nouveau épingler sur des questions de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Le blâme est venu cette fois-ci du « Financial Action Task Force » (GAFI), une organisation intergouvernementale d'action financière, qui a placé le Maroc dans sa liste des pays présentant des déficiences stratégiques en la matière.

Le Royaume est considéré ainsi comme un pays soumis à une surveillance accrue.  Bien que la Task force reconnaisse l’engagement du Maroc dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette nouvelle classification du Royaume signifie qu’il lui est enjoint de fournir davantage d’efforts, en collaboration avec le GAFI, dans le but de renforcer ses mécanismes législatifs de lutte contre ces deux fléaux, souvent indissociables. L’objectif est de se conformer aux normes internationales, notamment celles des conventions des Nations Unies. À cet égard, un projet de loi est en cours de discussion à la Commission parlementaire de Justice et de Législation, et peine à être voté à cause des divergences manifestes entre les députés quant à l’interprétation du texte proposé par le ministère de la Justice. Les discussions ont été reportées à maintes reprises. Le retard de sortie de cette loi est interprété par plusieurs observateurs comme derrière ce classement défavorable du Maroc, qui devra appliquer 40 recommandations adressées par le GAFI.

Rappelons que le projet de loi en question vise à renforcer les pouvoirs des procureurs et des juges d’instruction en matière d’investigation, de contrôle et de poursuite des personnes soupçonnées de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme, avec de nouvelles sanctions. La décision du GAFI, à l’instar de la liste grise de l’Union européenne sur les paradis fiscaux, pose plusieurs interrogations du moment que ses reproches restent focalisés sur des pays en développement, sans s’attaquer aux vrais circuits de blanchiment d'argents par le biais de places financières  tels que le Luxembourg, Panama, Londres et la Suisse. Bien qu’étant en retard en matière législative, le Maroc dispose d’un système bancaire assez contrôlé et réglementé pour qu’il soit débordé par le flux d’argent illicite, destiné aux financements des projets terroristes. Plusieurs observateurs ont vu dans la décision du GAFI des reproches à géométrie variable, avec une tendance excessive à donner des leçons à des pays comme le Maroc. Un sentiment qui se fait de plus en plus sentir, sachant que le ministre des Affaires étrangères lui-même a appelé l’Union européenne à sortir de la logique du professeur et de l’élève dans ses relations avec son voisinage du sud. 








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