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International

Liban : Reprise des braquages de banques


Rédigé par L'Opinion Mercredi 5 Octobre 2022

Le Liban a connu, mardi, trois opérations de prise d’assaut des banques en moins d’une heure. Elles ont été menées par des déposants réclamant la restitution de leur argent épargné.



Ph:  REUTERS/Mohamed Azakir
Ph: REUTERS/Mohamed Azakir
Couronnées de succès ou non, plusieurs opérations contre des banques ont été menées mardi par des déposants à travers le Liban, au lendemain d’une annonce faite par le collectif d’avocats Mouttahidoun d’une série d’actions visant les établissements bancaires, qui bloquent l’accès aux comptes de leurs clients de manière illégale. Un homme désespéré a braqué une banque mardi dans l’Est du Liban, exigeant de transférer de l’argent à son fils étudiant en Ukraine, avant d’être arrêté, tandis que deux incidents similaires se produisaient dans d’autres régions.

Les banques avaient rouvert fin septembre avec des mesures de sécurité draconiennes après avoir fermé pendant une semaine en raison d’une série de braquages commis par des clients voulant retirer leurs économies bloquées dans ce pays ravagé par une crise économique inédite.

Ali Sahili, un retraité des Forces de sécurité intérieure (FSI), a fait irruption dans une banque de Chtaura (45 km à l’est de Beyrouth), exigeant de transférer de l’argent à son fils, expulsé de son logement faute d’avoir payé son loyer, selon un groupe de soutien aux épargnants. L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a retenu des personnes en otages dans l’établissement, a précisé à l’AFP Hassan Mughnié, un porte-parole de l’association «Le cri des épargnants». Selon lui, Ali Sahili, qui possède plus de 24.000 dollars sur son compte en banque, avait supplié en vain à plusieurs reprises l’établissement d’effectuer un virement à son fils, pour qu’il puisse payer ses frais universitaires et son loyer. Dans une déclaration à une chaîne de télévision locale, le policier à la retraite a indiqué avoir même tenté de vendre un rein pour venir en aide à son fils.

Les FSI ont arrêté Ali Sahili après qu’une personne dans la banque est parvenue à le désarmer, a indiqué son frère à un média local, le retraité ayant échoué à obtenir son argent. Depuis trois ans, les banques imposent des restrictions draconiennes, empêchant les clients de retirer leurs économies, en particulier en dollars, ou d’effectuer des virements vers l’étranger. Depuis le début en 2019 de la crise économique, les parents des Libanais étudiant à l’étranger manifestent régulièrement pour obtenir le droit de transférer de l’argent à leurs enfants.

A Tyr, dans le sud du pays, un homme a également fait irruption dans une banque mardi, exigeant de récupérer son argent, selon «Le cri des déposants». Il s’est rendu aux forces de l’ordre après que la banque lui a remis son épargne en livres libanaises, selon un correspondant de l’AFP sur place. Et à Tripoli, dans le nord, deuxième ville du Liban, un groupe d’employés d’une compagnie d’électricité locale ont fait irruption dans une banque pour réclamer le versement de leurs salaires, selon l’Agence nationale d’information.

Depuis une série de braquages spectaculaires le 16 septembre, les banques ont pris des mesures de sécurité extrêmes, laissant passer les clients au compte-goutte et les fouillant pour tenter d’éviter que de tels incidents se reproduisent.

En signe de protestation contre les incursions répétées, les banques ont fermé leurs portes pendant plusieurs jours en septembre dernier et exigé des autorités de leur fournir de la sécurité. Depuis plus de deux ans et demi, les banques libanaises ont imposé des restrictions sur l’argent des déposants en devises étrangères, en particulier le dollar ainsi que des plafonds sévères sur les retraits d’argent en livres libanaises.

Depuis 2019, les Libanais souffrent d’une grave crise économique sans précédent, ayant entraîné un effondrement record de la valeur de la monnaie locale par rapport au dollar, ainsi qu’une pénurie de carburant et de médicaments, outre l’effondrement de leur pouvoir d’achat.
 


La démarcation des frontières maritimes entre pertes israéliennes et exploits libanais.

Dans les médias israéliens, le traitement du dossier sur la démarcation des frontières maritimes avec le Liban tourne à la tragédie. Alors que dans les médias libanais, c’est tout le contraire, jusqu’à l’euphorie. Quoique les observateurs des deux côtés n’ont pas encore pris connaissance des propositions faites par le médiateur américain Amos Hochstein, livrées pour la première fois dans un texte écrit, aux dirigeants libanais la semaine dernière.

Côté israélien, les observateurs constatent le fait de l’accélération des négociations à partir du mois de juin dernier, depuis les menaces contre « Israël » du numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah. De l’autre, ils semblent spéculer sur la teneur du texte américain en question, et tentent de deviner ses clauses à la lumière des réactions libanaises entre autres, dont celles du Hezbollah.

Les dirigeants libanais ont laissé entendre lundi dernier, à l’issue de la rencontre des présidents à Baabda pour en discuter, que le Liban a obtenu ses pleins droits dans le gisement de Qana situé à cheval sur la ligne 23, autour de laquelle se sont axés les pourparlers. Et le chef du Hezbollah Sayed Nasrallah, lors de son discours samedi 1er octobre, au lendemain de la remise du message de Hochstein, semblait plutôt satisfait, mais aussi sur l’expectative, toute en faisant remarquer que « les jours prochain seront décisifs »

Quoi qu’ignorant le contenu des propositions américaines concertées avec les Israéliens, des observateurs israéliens déplorent d’ores et déjà que l’entité sioniste n’ait rien obtenu, alors que le Liban a tout obtenu. Selon le Jerusalem Post, « Israël a renoncé à une zone contestée en échange de promesses théoriques non encore cristallisées ».
 








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