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Les maladies causées par la perte de la biodiversité préoccupent l’ONU

L’ONU tire la sonnette d’alarme


Rédigé par Oussama ABAOUSS le Dimanche 27 Septembre 2020

Un récent rapport de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les risques de propagation de maladies à cause de la dégradation continue de l’environnement.



Les maladies causées par la perte de la biodiversité préoccupent l’ONU
Le cinquième rapport sur les Perspectives mondiales de la diversité biologique, publié mardi 15 septembre par l’ONU, sonne comme l’aveu d’un cuisant échec. Ce bilan officiel vient clôturer un cycle d’efforts entamés depuis dix ans par les pays signataires de la Convention sur la diversité biologique. Réunis en 2010 au Japon, 168 pays –dont le Maroc- s’étaient engagés à lutter contre la destruction des habitats, la surexploitation des ressources naturelles et l’extinction des espèces. Une série d’objectifs –les fameux 20 objectifs d’Aichi- avait alors vu le jour et fixé un cap optimiste et ambitieux qui, depuis, n’a manifestement mené nulle part. « Alors que la nature se dégrade, de nouvelles opportunités se présentent pour la propagation aux humains et aux animaux de maladies dévastatrices comme la Covid-19. La fenêtre de temps disponible est courte, mais la pandémie a également démontré que des changements transformateurs sont possibles lorsqu’ils doivent être effectués », a précisé Maruma Mrema, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique.

Garder espoir, un devoir …

Le rapport sur les Perspectives mondiales de la diversité biologique constate pourtant qu’en 10 ans, aucun des objectifs d’Aichi -qui concernent la sauvegarde des écosystèmes et la promotion de la durabilité- n’a été entièrement atteint. Bien que l’absence de succès dans la réalisation des objectifs soit préoccupante, les auteurs des Perspectives se sont efforcés de garder espoir en soulignant que « pratiquement tous les pays prennent actuellement des mesures pour protéger la biodiversité, sans lesquelles l’état de la biodiversité mondiale serait bien pire ». Les auteurs rappellent par ailleurs que six objectifs d’Aichi sont considérés comme « partiellement atteints ». Parmi les points positifs : « la baisse des taux de déforestation, l’éradication des espèces exotiques envahissantes dans un plus grand nombre d’îles et une meilleure sensibilisation à la biodiversité et à son importance en général ».

Transition vers le statu quo ?

Le rapport de l’ONU ne manque pas d’émettre plusieurs recommandations, que les auteurs ont formulées comme des « transitions », qui dessinent un scénario pour un monde dans lequel « le statu quo » est mis en place et où la dévastation de l’environnement est inversée. Si ces propositions sont prises en compte, « les écosystèmes seraient restaurés et conservés, les systèmes alimentaires seraient repensés pour améliorer la productivité tout en minimisant leurs effets négatifs, et les océans seraient gérés de manière durable ». La conception des villes est également mise en relief dans les recommandations du rapport à travers des appels à la réduction de l’empreinte environnementale dans les zones urbaines et à la mise en place d’« infrastructures vertes », qui font de la place à la nature dans les paysages bâtis. La vision verte et optimiste dépeinte par les auteurs n’est pas sans rappeler celui que promettait la réalisation des objectifs d’Aichi en 2010. Les leçons de la pandémie que beaucoup de scientifique lient à la dégradation de la biodiversité permettront- ils d’engager une véritable dynamique mondiale vertueuse ?

« Reconstruire en mieux »

Le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, pour sa part, y croit. Réagissant au rapport, il a déclaré que les transitions représentent une occasion sans précédent de « reconstruire en mieux », alors que le monde émerge des impacts immédiats de la pandémie de la Covid- 19. De nouveaux dés seront jetés lorsque les conclusions des Perspectives mondiales de la biodiversité seront discutées par les chefs d’État lors du Sommet des Nations Unies sur la biodiversité, qui se tiendra le 30 septembre, sous les auspices de l’Assemblée Générale. Le Sommet qui aura lieu en ligne –pandémie oblige- mettra en lumière la crise que la dégradation de la biodiversité fait peser sur l’humanité et l’urgence d’accélérer les actions en faveur de la biodiversité pour un développement durable. Une nouvelle série d’objectifs, pour la période comprise entre 2021 et 2030, est actuellement en cours de négociation, et devrait être examinée lors de la 15ème Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, qui devrait se tenir à Kunming, en Chine, en mai 2021. Qui vivra verra.

Oussama ABAOUSS







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