
L’Hôpital militaire d’Instruction Mohammed V mobilisé au service des citoyens dans la lutte contre la propagation du Covid-19. Ph. MAP
Au lendemain du signalement d’un premier cas confirmé de coronavirus au Maroc, le 3 mars dernier, les autorités sanitaires du pays se sont engagées dans une politique de communication tout azimut. L’objectif étant de donner un gage de transparence à une population marocaine en proie à une inquiétude somme toute compréhensible. Dès lors, le ministère de la santé entame son cycle quotidien de conférences de presse et de diffusion de tableaux chiffrés sur la progression de la pandémie.
Nets et détaillés, ces tableaux présentent au public un certain nombre d’indicateurs dont le nombre de cas confirmés, le nombre de décès, le nombre de cas par régions et par villes. Parmi ces indicateurs, celui relatif aux cas exclus suite à un résultat négatif du laboratoire revêt une importance capitale qui n’a pas échappée aux observateurs avertis. Additionné à celui du nombre de cas confirmés, il révèle en effet le nombre de tests effectués.
Nets et détaillés, ces tableaux présentent au public un certain nombre d’indicateurs dont le nombre de cas confirmés, le nombre de décès, le nombre de cas par régions et par villes. Parmi ces indicateurs, celui relatif aux cas exclus suite à un résultat négatif du laboratoire revêt une importance capitale qui n’a pas échappée aux observateurs avertis. Additionné à celui du nombre de cas confirmés, il révèle en effet le nombre de tests effectués.
Un chiffre plus parlant que les autres
Dimanche 12 avril, lors de son passage sur le plateau de l’émission télévisée de 2M «Confidences de Presse», le docteur Mohamed Lyoubi interrogé par le journaliste Abdellah Tourabi sur le nombre de tests effectués au Maroc, répond : «Ce nombre est évident, il résulte de l’addition du nombre de cas confirmés avec celui des cas exclus suite à un résultat négatif du laboratoire. Le dépistage précoce concerne aujourd’hui même les contacts des cas confirmés. Pour ce faire, nous avons élargi notre réseau de laboratoires agréés dont chacun peut effectuer jusqu’à trois cent tests par jour, sachant que la méthode adoptée au Maroc est celle qui est la plus rigoureuse et la plus précise».
Le point le plus marquant de cette intervention du directeur de l’épidémiologie est sans nul doute l’élargissement des dépistages aux contacts des malades confirmés. Si au début de la pandémie, ceux-ci étaient uniquement soumis à un suivi médical quotidien et priés de rester confinés chez eux pour éviter tout risque de propagation, ne subissant de tests de diagnostics qu’en cas de symptômes évidents de la maladie, ils sont désormais de plus en plus dépistés avant même l’apparition de ces signes. Lors du même passage sur 2M, le Dr Lyoubi révèle que sur une population totale de 11.608 contacts de malades confirmés répertoriés depuis le début de la pandémie, 759 se sont avérés positifs, tandis qu’un total de 5108 contacts restent sous surveillance et devront également être soumis à dépistage.
Lundi 13 avril, à l’occasion de sa conférence de presse quotidienne de suivi de l’épidémie, le Dr Lyoubi insiste encore une fois sur les proches et contacts qui ont côtoyés des malades du coronavirus. Selon lui, ceux-ci composent l’essentiel des 16% de cas asymptomatiques détectés jusqu’à aujourd’hui. Ce qui confirme encore une fois le changement d’approche des autorités sanitaires vis-à-vis de cette importante population à risque qui était auparavant seulement confinée.
Un changement d’approche qui a eu des répercussions évidentes sur le nombre de tests effectués, mais également sur le nombre de cas détectés.
Le point le plus marquant de cette intervention du directeur de l’épidémiologie est sans nul doute l’élargissement des dépistages aux contacts des malades confirmés. Si au début de la pandémie, ceux-ci étaient uniquement soumis à un suivi médical quotidien et priés de rester confinés chez eux pour éviter tout risque de propagation, ne subissant de tests de diagnostics qu’en cas de symptômes évidents de la maladie, ils sont désormais de plus en plus dépistés avant même l’apparition de ces signes. Lors du même passage sur 2M, le Dr Lyoubi révèle que sur une population totale de 11.608 contacts de malades confirmés répertoriés depuis le début de la pandémie, 759 se sont avérés positifs, tandis qu’un total de 5108 contacts restent sous surveillance et devront également être soumis à dépistage.
Lundi 13 avril, à l’occasion de sa conférence de presse quotidienne de suivi de l’épidémie, le Dr Lyoubi insiste encore une fois sur les proches et contacts qui ont côtoyés des malades du coronavirus. Selon lui, ceux-ci composent l’essentiel des 16% de cas asymptomatiques détectés jusqu’à aujourd’hui. Ce qui confirme encore une fois le changement d’approche des autorités sanitaires vis-à-vis de cette importante population à risque qui était auparavant seulement confinée.
Un changement d’approche qui a eu des répercussions évidentes sur le nombre de tests effectués, mais également sur le nombre de cas détectés.
Nette mais insuffisante progression
Le dernier tableau chiffré de la pandémie présenté lundi par le Ministère de la santé révèle que le nombre de tests effectués depuis le début de la pandémie atteignait un total de 9128 examens. Soit une augmentation de 524 tests par rapport à la veille. Avant d’arriver à ce total relativement bas lorsqu’on le compare à ce qui se fait dans d’autres pays proches ou lointains, comme l’Espagne, la France et surtout la Corée du Sud où les tests atteignent 15.000 par jour, le Maroc a longtemps tâtonné, ne dépassant guère la trentaine de tests par jour durant la première semaine de l’épidémie, avant de passer à une centaine de tests par jour lors de la deuxième semaine, puis 200 au cours de la troisième et une moyenne de 500 tests aujourd’hui.
Cette évolution traduit la volonté des autorités sanitaires d’élargir le spectre des diagnostics en fonction des moyens dont dispose le pays. L’inclusion récente des contacts des malades parmi les populations ciblées par cette stratégie constitue une étape intermédiaire et ultime avant de passer à une politique de dépistage massif.
Lilya EL ALLOULI
Cette évolution traduit la volonté des autorités sanitaires d’élargir le spectre des diagnostics en fonction des moyens dont dispose le pays. L’inclusion récente des contacts des malades parmi les populations ciblées par cette stratégie constitue une étape intermédiaire et ultime avant de passer à une politique de dépistage massif.
Lilya EL ALLOULI
3 questions à Idrissa DIAWARA

Idrissa DIAWARA
«Il faut varier les techniques de tests afin de garantir des résultats fiables»
Professeur de microbiologie et de biologie moléculaire, Idrissa Diawara, nous livre ses réflexions sur le dépistage massif.
-Quel est l’intérêt du dépistage massif si les tests affichent des résultats rapidement ?
-Le dépistage massif a donné des résultats prometteurs dans plusieurs pays. Cela permettra de tester plusieurs cas et de limiter la propagation du virus. Le temps d’hospitalisation sera également réduit et les services d’urgence seront désengorgés. En revanche, il faut varier les techniques de tests afin de garantir la fiabilité des résultats.
-Quel est le degré d’efficacité de la méthode de dépistage utilisée par le Maroc ?
-Le Maroc utilise principalement la technique du test RT-PCR (Reverse Transcriptase-Polymerase Chain Reaction). Elle permet de détecter la présence de l’acide ribonucléique (ARN), à travers des prélèvements naso-pharyngés sur les personnes.
La sensibilité de ce test est évaluée à 60% et sa spécificité à 75%. Si le pays commence à effectuer un dépistage massif, d’autres techniques de dépistage seront utilisées comme les tests antigéniques par exemple. Leur sensibilité est évaluée à 60,2% et leur spécificité à 99,2%.
-Quel est l’effet du dépistage massif sur le contrôle de la situation pandémique ?
-Le dépistage massif permet de détecter les personnes atteintes en peu de temps et donc de contrôler plus la situation, en attendant de trouver une solution. En l’absence de vaccination, une chimioprophylaxie à base de chloroquine pourrait être envisagée.
Jusque-là, les laborantins et experts s’accordent sur le fait qu’un dépistage massif et facilement accessible est la meilleure solution face à ce virus.
Receuillis par H. L.
Professeur de microbiologie et de biologie moléculaire, Idrissa Diawara, nous livre ses réflexions sur le dépistage massif.
-Quel est l’intérêt du dépistage massif si les tests affichent des résultats rapidement ?
-Le dépistage massif a donné des résultats prometteurs dans plusieurs pays. Cela permettra de tester plusieurs cas et de limiter la propagation du virus. Le temps d’hospitalisation sera également réduit et les services d’urgence seront désengorgés. En revanche, il faut varier les techniques de tests afin de garantir la fiabilité des résultats.
-Quel est le degré d’efficacité de la méthode de dépistage utilisée par le Maroc ?
-Le Maroc utilise principalement la technique du test RT-PCR (Reverse Transcriptase-Polymerase Chain Reaction). Elle permet de détecter la présence de l’acide ribonucléique (ARN), à travers des prélèvements naso-pharyngés sur les personnes.
La sensibilité de ce test est évaluée à 60% et sa spécificité à 75%. Si le pays commence à effectuer un dépistage massif, d’autres techniques de dépistage seront utilisées comme les tests antigéniques par exemple. Leur sensibilité est évaluée à 60,2% et leur spécificité à 99,2%.
-Quel est l’effet du dépistage massif sur le contrôle de la situation pandémique ?
-Le dépistage massif permet de détecter les personnes atteintes en peu de temps et donc de contrôler plus la situation, en attendant de trouver une solution. En l’absence de vaccination, une chimioprophylaxie à base de chloroquine pourrait être envisagée.
Jusque-là, les laborantins et experts s’accordent sur le fait qu’un dépistage massif et facilement accessible est la meilleure solution face à ce virus.
Receuillis par H. L.