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International

Les Journées de la CESAM : L’employabilité des jeunes au centre de la coopération académique


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 6 Septembre 2021

C’est une visioconférence qui est venue à point nommé. Organisée par la Confédération des élèves, étudiants, stagiaires africains étrangers au Maroc, elle a porté sur la coopération académique et le marché de l’emploi. Le débat a révélé l’impérieuse nécessité pour le continent d’une requalification de la formation pour éviter le chômage massif des jeunes, lequel constitue une bombe à retardement mais aussi et surtout un frein au développement du continent.



Le sujet est d’actualité et préoccupe à plus d’un titre. Car qui dit formation parle forcément de l’emploi et l’adéquation entre les deux débouche forcément sur une solution durable et contribue, sans aucun doute, à un développement harmonieux.

En plaçant ses Journées Portes Ouvertes (JPO) sous le thème : « La coopération Sud-Sud, vivier incontournable au développement de notre continent : Cas type de la coopération académique », la Confédération des élèves, étudiants, stagiaires africains étrangers au Maroc (CESAM) a vu juste.

D’autant plus que le Maroc est devenu le hub de la formation académique en Afrique Subsaharienne à travers l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ces JPO, qui se tiennent du 4 au 12 septembre, comprennent une série de manifestations dont la conférence inaugurale qui a eu lieu samedi, en mode virtuel.

Pour comprendre l’importance du choix du thème, il faut rappeler que pour l’année académique 2019-2020, plus de 14.500 Étudiants internationaux sont présentement au Maroc, dont plus de 12.500 étudiants africains venant de plus de 47 pays africains représentés. Et ce n’est pas tout puisque plus de 85 % des étudiants africains bénéficient des bourses du Royaume du Maroc.

Sans compter que dans le cadre de ses prérogatives, l’AMCI intervient dans une dynamique de co-développement et de partage à travers des partenariats de natures différentes avec 119 pays dans le Monde, dont 47 pays africains. D’où il a été question de « L’impact de la Covid-19 sur la coopération académique » ; « La situation des boursiers de la coopération de l’année académique 2020-2021 » ; « La nouvelle année académique et ses perspectives » et « La formation académique dans le cadre de la stratégie Sud/Sud à l’aune de la ZLECAf ». Des thématiques qui ont intéressé à plus d’un titre la communauté estudiantine à la veille de la rentrée universitaire.

De nouveaux contingents

Pour débattre de ces questions, les organisateurs ont fait appel à deux spécialistes. L’un du sérail de l’AMCI et l’autre de la sphère économique. Il s’agit respectivement de M. Abdelhak Benrais, Chef du Département de la Coopération Académique de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), et M. Jouahri Abdou, prof d’Université, Spécialisé en Finance et Commerce International.

Dans son intervention, M. Benrais, qui participe et préside plusieurs Comités inter-Etats chargés de l’examen et la sélection des candidatures des étudiants étrangers désireux de poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur public au Maroc, s’est appesanti sur les dispositions et les mesures prises par l’Agence pour la nouvelle rentrée.

Dans cette optique, le Maroc s’apprête à accueillir deux contingents d’étudiants dont ceux de 2020-2021 et de 2021-2022. Un effectif qui pourra avoisiner quelque 6000. Ce cumul est lié à Coronavirus, lequel a impacté tous les secteurs d’activité.

Revenant sur les actions de l’AMCI, ce cadre de l’Agence depuis plus d’une vingtaine d’années a évoqué notamment la coopération académique en passant par la formation jusqu’à la gestion de la cité universitaire, en soulignant que depuis l’apparition de la pandémie au Maroc, l’AMCI a pris l’initiative d’inviter les différents universités et établissements du Maroc à héberger les étudiants étrangers et à continuer à assurer la restauration.

De même, l’AMCI est venue en aide à un grand nombre d’étudiants se trouvant en situation financière difficile depuis la crise sanitaire. Elle a également procédé, en coordination avec l’Office national des oeuvres universitaires, sociales et culturelles, à la distribution de denrées alimentaires au profit des étudiants qui sont restés dans les universitaires et ne bénéficiant pas de service de la restauration. D’autres mesures liées à la pandémie ont été prises, notamment la distribution de bavettes et des solutions alcoolisées pour le lavage des mains. La volonté affichée de l’AMCI est de permettre à ces étudiants de suivre les cours en présentiel dans les meilleures conditions une fois sur place au Maroc.

En effet, il a été constaté que l’année académique n’a pas connu le succès escompté dans beaucoup de pays africains, lié à la difficulté de connexion mais aussi au décalage horaire. Sur un autre plan, un nouveau prestataire en assurance est entré en lice en vue d’améliorer la prise en charge des soins médicaux. Une nouvelle qui a été ovationnée par les centaines de participants en ligne, bien que cette assurance existe depuis de nombreuses années.

Aussi, il y a la plateforme appelé Marocalumin, le trait d’union entre les entreprises et les étudiants pour un éventuel recrutement. C’est aussi le lien de la communauté estudiantine.

Aides et assistance

Pour ce qui est de « la formation académique dans le cadre de la stratégie Sud/Sud à l’aune de la ZLECAf », M. Jouahri a été on ne peut plus clair : « Il faut qu’il y ait adéquation entre la formation et le marché ». Dans ses explications, l’Afrique ne peut pas pleinement profiter de la ZLECAf si elle n’a pas suffisamment une main d’oeuvre qualifiée, donc des jeunes formés aux métiers nouveaux et innovants.

Or, quand on voit le nombre de jeunes chômeurs sur le continent, on ne peut que lui donner raison. Car si le Maroc octroie des bourses d’études, il appartient aux Etats bénéficiaires de cibler les secteurs clés de son développement en vue d’orienter leurs étudiants dans des filières répondant à ces besoins spécifiques.

Ancien président de l’ASMEX/ Fès-Meknès et ancien DG du groupe SOMAGAZ relevant du secteur des IMME, M. Jouahri a vu juste en interpellant les gouvernants africains à prendre à bras le corps la qualification des jeunes en se focalisant sur les métiers de base du développement.

Toujours est-il que ce débat a révélé l’impérieuse nécessité pour le continent d’une requalification de la formation par rapport au marché de l’emploi pour éviter le chômage massif des jeunes, lesquels constituent une bombe à retardement mais aussi et surtout un frein au développement du continent.

D’ailleurs, Abdoulaye Barry, Président de la CESAM, entend mettre les bouchées doubles en élaborant un mémorandum et un guide pratique à cet effet. Un vaste programme en perspective.
 
Wolondouka SIDIBE
 


Bon à savoir

La Confédération des Élèves, Étudiants et Stagiaires Africains Étrangers au Maroc (CESAM) est une organisation amicale qui regroupe en son sein tous les élèves, étudiants et stagiaires africains étrangers au Maroc. C’est une association de droit commun marocain apolitique et à but non lucratif.

Avec plus de 60.000 membres répartis dans les 62 communautés membres et amis, la CESAM est née le 07 Février 1981 à Rabat et a pour devise « Union - Solidarité - Fraternité ».

Elle est reconnue par la Wilaya de Rabat-Salé-Azemmour-Zaer et son siège est sis à la Cité Universitaire Internationale (CUI) de Rabat. Elle a pour mission fondamentale d’organiser et d’animer des activités culturelles, intellectuelles, sociales et sportives pour l’ensemble de ses membres ; de promouvoir la solidarité entre les Marocains et les Césamiens.
 








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