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Lekjaa et la vaporeuse immunité fiscale de la Vape


Rédigé par Saâd JAFRI le Mercredi 12 Novembre 2025



Lekjaa et la vaporeuse immunité fiscale de la Vape
Chaque année, les mesures fiscales et douanières ravivent les débats au sein de l’Hémicycle. Certaines provoquent un véritable tollé dans l’opinion publique, comme la hausse des droits d’importation sur les appareils électroménagers, appelés à passer de 2,5 % à 17,5 % et dont le surcoût sera supporté principalement par le consommateur. D’autres, en revanche, sont mieux comprises ou jugées acceptables, à l’image de la réforme de la taxation de la TIC applicable aux cigarettes, que même certains fumeurs acceptent, par fatalisme et parfois aussi, par civisme. 

Mais si le tabac traditionnel subit (pour la cinquième année consécutive) les charges de la réforme de la taxation de la TIC applicable aux cigarettes, le gouvernement a, étonnamment, refusé plusieurs amendements visant à relever les taxes sur la consommation des cigarettes électroniques. Cette opposition portée en Commission par Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du budget, repose sur l’argument selon lequel l’augmentation des taxes « ne garantit pas la baisse de la consommation » et pourrait même encourager la contrebande et par ricochet la consommation de produits nocifs pour la santé.

Un argument recevable, certes, mais qui s’applique à la quasi-totalité des produits de cette catégorie, notamment le tabac à narguilé et, plus encore, l’alcool, comme en témoigne le drame de Kénitra, survenu l’an dernier où une centaine de personnes avaient été hospitalisées après une intoxication au méthanol, conséquence directe d’un marché parallèle alimenté par la prohibition et la fiscalité excessive. Le consommateur marocain comme tout consommateur qui se respecte, lorsqu’il est privé de son produit favori ou lorsque celui-ci est surtaxé, trouve dans le marché parallèle un exutoire logique à son manque, et à ses frustrations. 

L’erreur serait évidemment de lire ces lignes comme un plaidoyer en faveur d’une défiscalisation des produits nocifs pour la santé. Car, l’idée est plutôt d’appeler à une rationalisation des décisions fiscales et douanières, à l’image de l’exercice délicat auquel s’est livré le ministre délégué au Budget devant les députés, tentant, tant bien que mal, de démontrer que toute surtaxe n’aboutit pas nécessairement à une baisse de la consommation, mais souvent à l’inverse. Et puisqu’on y est, rappelons aussi que toute hausse de taxe n’encourage pas non plus la consommation de produits locaux… à bon entendeur !



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