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Le tabac électronique et chauffé, nouveau dada du fisc


Rédigé par Hajar LEBABI Mardi 1 Décembre 2020

Déjà taxée il y a une année, la cigarette électronique vient de subir une nouvelle hausse d’impôt. Au menu titre que le tabac normal et le tabac à chauffer qui vient de faire son entrée sur les listes des produits imposables.



La Commission chargée des Finances à la Chambre des Conseillers a adopté, à l’unanimité, le mercredi 25 novembre 2020, le projet de loi relatif aux tabacs brut et manufacturé, et ce, en présence du ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohammed Benchaâboun.
 
Le projet de loi n°66.20, modifiant et complétant la loi n°46.02, élargit le champ d’application de l’article 10 pour y inclure également le tabac chauffé qui fait son entrée sur le marché marocain alors qu’il est déjà inclus dans la Taxe Intérieure à la Consommation (TIC) telle que prévue dans le PLF 2021. A savoir 1.500 DH pour 1.000 milligrammes.

Souvent confondu avec la cigarette électronique, le « tabac chauffé » est du vrai tabac, mais à la différence d’une cigarette traditionnelle, il n’y a pas de combustion de tabac ou de papier. En ce qui concerne la cigarette électronique, qui connaît un changement depuis le PLF 2020, l’e-liquide importé est soumis à une taxe de 3 Dhs par millilitre sur les produits sans nicotine, ainsi qu’une taxe de 5 Dhs sur les liquides qui en contiennent.

Cette mesure intervient suite à une proposition de taxe formulée par la majorité parlementaire et votée au sein du parlement. Une décision qui divise le grand public, entre forts opposants qui considèrent « l’e-clope » comme un moyen de sevrage et ceux qui appellent à plus de mesures contre ce produit «aussi nocif que la cigarette».

Quid de la cigarette électronique au Maroc
Alors que l’objectif initial était de créer un substitut à la cigarette traditionnelle et d’inciter les fumeurs à arrêter, l’usage de la cigarette électronique a été détourné au fil des années. Elle est devenue un objet de mode. Elle se présente sous différentes formes, et propose une grande variété de goûts. En 2013, la cigarette électronique est apparue pour la première fois au Maroc. Une année plus tard, les magasins d’e-cigarettes ont commencé à s’installer sur le marché marocain et le nombre de consommateurs a été estimé à 10.000 personnes. 

Contrairement à l’heure actuelle (où le nombre de vapoteurs est remarquablement plus élevé), l’accueil n’était pas si chaleureux au début. Le ministère de la Santé avait même publié un communiqué, en avril 2014, qui dénonce ses effets néfastes. Pourtant, aucune étude n’a été menée sur ce «phénomène», chose qui s’impose quand on prend position dans un sujet qui concerne la santé publique. Même le nombre de consommateurs et les chiffres d’importation ne sont pas communiqués. Nous avons tenté de contacter l’Office des Changes, qui est le seul organe habilité à communiquer ces chiffres, mais aucune suite n’a été faite à notre demande.

Même les professionnels de la vape n’arrivent pas à cerner le nombre exact de consommateurs. Mais, ils s’accordent tous sur le fait que cette taxe pourrait pousser les gens à reprendre la cigarette traditionnelle. Pour MyCig, seule chaîne de vapeshops qui est présente dans les plus grandes villes du Maroc, le souci d’importer des liquides de qualité et de grandes marques était au cœur même du projet de départ en 2014. «Très vite, après l’ouverture de notre 3ème enseigne en 2016, nous nous sommes vus dans l’obligation d’importer des quantités conséquentes», nous déclare le Directeur Général de l’enseigne, TerenceBrocorens. Sans le vouloir, les fondateurs de My-Cig se sont retrouvés parmi les principaux importateurs au Maroc. Beaucoup de boutiques se sont tournées vers eux, suite à la complexité liée aux importations.

C’est ainsi que VapeDistro est née. «La politique n’a jamais été de vendre des produits de mauvaise qualité à des prix bradés, mais plutôt de mettre à disposition des liquides et du matériel de qualité», insiste Brocorens.

Dans ce sens, des partenariats et des contrats d’exclusivité ont été signés avec beaucoup de grandes marques. De fil en aiguille, certaines marques fabriquées par des laboratoires américains ont été élaborées exclusivement pour Vapedistro. Toujours en mettant un point d’honneur sur la qualité des composants et des recettes proposés, Vapedistro a organisé une logistique, un service clientèle prévus pour répondre aux besoins et aux attentes de tous les partenaires.

Hajar LEBABI 

3 questions à Terence Brocorens :

Terence Brocorens
Terence Brocorens
« Notre objectif est que la clientèle puisse profiter de produits de marques à des prix abordables »

Le Directeur Général de MyCig et Vapedistro, TerenceBrocorens, nous livre ses réflexions sur le marché de la Vape au Maroc.

- Comment jugez-vous l’évolution du marché de la Vape dans un milieu qui connaît une forte consommation de la cigarette ?

 - Le marché de la Vape est en réelle croissance, depuis un peu plus de 6 ans. La Vape se popularise et touche toutes les classes sociales. En plus de l’aspect médical que de moins en moins de professionnels de la santé contestent, la Vape devient un véritable phénomène sociétal.

De plus en plus de médecins, pneumologues, cardiologues et autres spécialistes des maladies cardio-vasculaires, reconnaissent que l’utilisation de la cigarette électronique est la solution la plus adaptée pour consommer de la nicotine de manière saine. La glycérine et le propylène sont des produits que l’on retrouve partout dans l’alimentaire et le cosmétique, et de plus en plus de fumeurs s’en rendent compte.

La Vape permet de conserver le geste, de gérer sa consommation de nicotine, et l’amélioration de l’état de santé d’un ancien fumeur devenu vapoteur est visible après quelques semaines.

- De quelle manière est-ce que la taxe d’importation à la consommation a impacté le comportement des professionnels de la Vape?

- En novembre 2019, les membres du parlement ont décrété à l’unanimité que les produits du vapotage seront désormais imposables de la même manière que le tabac et l’alcool, (5 dhs HT / 10 ml de liquide nicotiné). Ce qui n’était pas le cas avant. Cette taxe (TIC) a fortement changé le comportement des professionnels de la Vape, qui se sont vus obligés de limiter au maximum les importations de liquides.

Presque tous se sont mis à la recherche d’autres solutions dont la production locale avec, bien sûr, différentes qualités. Et pour d’autres, cette taxe étant lourde, elle présentait malgré tout un intérêt considérable ou du moins un avantage concurrentiel ...Seules resteraient debout les grandes enseignes bien structurées ayant les moyens financiers et un réseau de vente développé.

- Quelles sont vos perspectives concernant le marché de la Vape dans le pays ?

- Continuer à développer le marché de la distribution, afin de permettre aux différentes enseignes de vapeshops d’avoir accès à des liquides de qualité, à des prix qui offrent la possibilité, même aux petites enseignes, de s’y retrouver. Le but étant que la clientèle puisse profiter de produits de grandes marques à des prix abordables.

Recueillis par H. L.
 

Repères

Quels sont les composants du liquide ?
La composition des e-liquides contient peu d’éléments. Il s’agit du propylène glycol qui présente 90% du liquide. Il est autorisé comme additif alimentaire et est également utilisé dans le domaine de la cosmétique et des médicaments. Il permet de produire de la vapeur et de rendre plus puissants les arômes. Le glycérol, additif alimentaire et additif dans des médicaments, a la même fonction et est également utilisé. Les liquides de cigarettes contiennent tous des arômes, naturels ou artificiels. Ils peuvent contenir de la nicotine, qui permet de reproduire l’expérience que l’on a quand on fume une vraie cigarette.
Une invention chinoise
Le concept d’une cigarette électronique est élaboré par Herbert A. Gilbert en 1963. Plusieurs cigarettes électroniques sont apparues par la suite, avec différentes formes de vaporisation. Comme celui de Hon lik, un ancien pharmacien et ingénieur chinois qui a rendu public, en 2003, une cigarette électronique qui exploitait la technologie de vaporisation par ultrason. La cigarette électronique qui existe aujourd’hui et qui utilise la vaporisation par résistance chauffante, a été inventée en 2009 par le chinois David YunqiangXiu.








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