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Le numérique sur le continent à l’horizon 2030 : Allier investissement et formation pour booster le secteur


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 26 Décembre 2022

Le dernier rapport du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG) relève que quelque 650 millions d’Africains devraient bénéficier d’une formation initiale ou de recyclage aux compétences numériques d’ici 2030 pour que le continent puisse tirer pleinement profit de l’énorme potentiel de l’économie digitale, tandis que la taille de l’économie numérique sur le continent devrait atteindre 180 milliards de dollars d’ici à 2025 et 712 milliards de dollars d’ici à 2050.



« C’est bien connu que, dans les prochaines années, l’économie mondiale va être portée par l’économie numérique. Je crois que les dirigeants ont bien vu que l’économie africaine dans ses horizons sera portée par le numérique. Donc, on se rend compte que l’Afrique, dans sa grande majorité, n’est pas encore entrée dans l’économie numérique. Elle est sous la phase de la transformation numérique parce qu’il faut avoir un marché local. Donc, pour le moment, nous n’avons pas encore de contenu, nous n’avons pas encore un écosystème densifié pour pouvoir permettre à la population africaine de créer de la valeur ajoutée en matière d’économie numérique ».

Cette analyse est de Sam Adambounou, Expert en Nouvelles Technologies au Togo. Et le dernier rapport du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), en la matière, lève le voile sur l’impérieuse nécessité pour l’Afrique d’investir massivement dans ce secteur.

En effet, souligne le document du BCG, la demande des services numériques est en plein boom en Afrique, où la pénétration d’Internet a été multipliée par dix depuis 2010, soit un taux de croissance trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Abondant en chiffres, le rapport souligne que la taille de l’économie numérique en Afrique devrait atteindre 180 milliards de dollars d’ici à 2025 et 712 milliards de dollars d’ici à 2050. Toutefois, fait-il remarquer, l’offre des compétences numériques n’a pas suivi le rythme de la digitalisation.

A ce sujet, environ 87% des chefs d’entreprise africains citent le développement des compétences numériques comme un domaine prioritaire nécessitant des investissements supplémentaires. Cependant, les pays africains ont obtenu, ces dernières années, des scores compris entre 1,8 et 5 points dans l’édition 2021 de l’Indice des compétences numériques publié par Wiley, loin de la moyenne mondiale (6 points). Douze pays africains figurent parmi les 20 pays du monde ayant les compétences numériques les plus faibles, selon ce même indice. De plus, 11% seulement des diplômés de l’enseignement supérieur sur le continent ont reçu une formation numérique conforme aux standards internationaux.

Atouts indéniables

Et l’annonce américaine du nouveau programme de transformation numérique avec l’Afrique, lancé à l’occasion du Sommet des dirigeants Afrique-Etats-Unis devrait permettre de booster l’activité numérique sur le continent. Puisque la nouvelle initiative des USA consiste en un investissement de plus de 350 millions USD et une facilité de plus de 450 millions USD pour l’Afrique afin d’élargir l’accès et l’alphabétisation numériques.

A ce sujet, rappelle-t-on, l’Afrique a de grandes ambitions en termes de transformation numérique et dispose d’atouts indéniables. Alors le financement de la transformation numérique représente un enjeu majeur pour le continent. Dans ce cadre, l’écosystème numérique de l’Afrique va bénéficier d’un financement de 800 millions USD des Etats-Unis. Du côté de la Banque Mondiale on indique que l’économie numérique du continent a un potentiel de 180 milliards de dollars supplémentaires de PIB de l’Afrique d’ici 2025.

Par ailleurs, l’accès à Internet est un pilier de la transformation numérique en Afrique. Pour connecter chaque citoyen du continent à Internet d’ici 2030, les besoins sont estimés à 100 milliards de dollars. Pour ce qui de la formation, le BCG estime que quelque 650 millions d’Africains devraient bénéficier d’une formation initiale ou de recyclage aux compétences numériques d’ici 2030 pour que le continent puisse tirer pleinement profit de l’énorme potentiel de l’économie digitale.

Puissant accélérateur

Dans le même temps, des écosystèmes d’innovation très dynamiques ont été déjà développés dans plusieurs domaines tels que les services financiers mobiles, la télémédecine et le commerce électronique. En 2019, l’Afrique comptait aussi plus de 600 hubs technologiques, incubateurs et accélérateurs qui accompagnent les start-up innovantes à tous les stades de leur développement, note le rapport.

Dans ce cadre, la pandémie du Covid-19 a constitué un puissant accélérateur de la transformation digitale dans plusieurs secteurs d’activité. Boston Consulting Group note d’autre part que la formation aux compétences numériques devrait cibler prioritairement les jeunes qui arriveront sur le marché de l’emploi durant les prochaines années.

Qu’elle soit initiale ou de recyclage, la formation aux métiers du numérique nécessitera, d’après le cabinet de conseil, des partenariats entre plusieurs acteurs locaux et internationaux. Il s’agit notamment du secteur privé local, des incubateurs actifs sur le terrain en Afrique, des entreprises technologiques mondiales comme Cisco et IBM et les établissements d’enseignement supérieur, qui devraient renforcer leurs relations avec les universités internationales de renom.

Enfin, le rapport souligne la nécessité pour les pays africains d’investir dans la formation de compétences spécialisées dans l’analyse des données climatiques afin de renforcer la résilience du continent au dérèglement du climat. Il rappelle dans ce cadre que 16 pays africains sont classés parmi les 20 pays les plus vulnérables au changement climatique à l’échelle mondiale, tandis que 8 Etats africains seulement ont élaboré des plans nationaux d’adaptation (PNA) dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.



Wolondouka SIDIBE


Bon à savoir

Fort de 25.000 employés, Boston Consulting Group est une société de conseil mondiale qui s’associe à des leaders du monde des affaires et de la société pour relever leurs défis les plus importants et saisir leurs plus grandes opportunités. Son succès dépend d’un esprit de collaboration profonde et d’une communauté mondiale d’individus divers déterminés à rendre le monde et les uns les autres meilleurs chaque jour.

BCG, fondé en 1963, c’est aussi un employeur garantissant l’égalité des chances. Tous les candidats qualifiés seront pris en considération pour un emploi sans distinction de race, de couleur, d’âge, de religion, de sexe, d’orientation sexuelle, d’identité/d’expression de genre, d’origine nationale, de statut d’ancien combattant protégé ou de toute autre caractéristique protégée par la loi fédérale, étatique ou locale, où applicable, et ceux qui ont des antécédents criminels seront pris en compte conformément aux lois nationales et locales applicables. Il agit conformément aux règles finales de transparence dans la couverture (85 FR 72158) établies aux États-Unis par les départements du Trésor, du Travail et de la Santé et des Services sociaux.

 








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