Qui n’a pas lu les chroniques de Najib Refaif n’a pas idée de ce que signifie l’observation de la société dans son quotidien fait de mythes urbains, de traditions, souvent aux origines ignorées, de petits gestes sans significations mais d’une profondeur inouïe… « De peu ou de presque rien, d’aucuns feraient un livre » écrit dès l’abord Najib Refaif, se plaçant dans les pas d’André Gide avec cette citation « D’autres auraient pu en faire un livre ».
Le mot « Mythe » renvoie à la civilisation grecque mais renvoie seulement, car depuis les religions sont venues y mettre de l’ordre … et un sens à la vie de l’homme sur terre. En 1956 déjà, Roland Barthes s’était penché sur le mythe non plus au sens du passé de l’humanité, mais « aujourd’hui », dans le quotidien des sociétés « modernes ». Dans l’avant-propos de « Mythologies », Barthes écrit ainsi « Le matériel de cette réflexion a pu être très varié (un article de presse, une photographie d’hebdomadaire, un film, un spectacle, une exposition), et le sujet très arbitraire : il s’agissait évidemment de mon actualité ». Aussi bien les textes qui composent « Essais critiques » que l’ensemble des « Mythologies », ont été publiés par Roland Barthes dans la presse à qui l’on doit le lumineux « structure du fait divers » qui commence ainsi « Voici un assassinat : s’il est politique, c’est une information, s’il ne l’est pas, c’est un fait divers. Pourquoi ? ». La réponse est apportée par Barthes dans ses nuances et subtilités qui imposent une différenciation « mythologique » dans la parole, avant de préciser que « Le mythe est un système de communication, c’est un message ».
Dans ces « Petites mythologies marocaines », Najib Refaif fait un clin d’oeil appuyé à Roland Barthes, précurseur de cette façon de regarder la société, sous l’angle sémiologique, certes, mais également sociologique dans son appréhension de la doxa, cet « avis général » qui domine et règne sans partage dans les sociétés. « Les petits mythes sont là pour « signifier » au quotidien », au sens de la sémiologie « qui voit du sens là où les autres voient des choses », rappelle Najib Refaif.
Ces « Petites mythologies marocaines » font-elles voeux de lecture sémiologique des « choses, objets, faits divers ou de société » afin de tirer « un constat sociologique, un point historique ou une vue anthropologique » ? Najib Refaif s’en défend et se replie sur son statut de journaliste du quotidien qui en fait une sorte d’historien « du présent » qui ne travaille pas « sur le temps long, sur des documents, des archives, de la pierre et des monuments, sur du vrai et du dur ».
Journaliste depuis le milieu des années 70, Najib Refaif a fait de la chronique son genre de prédilection. Et celle-ci le lui rend bien qui lui a fourni de la matière pour les ouvrages « Un temps marocain », « Carte de presse N° 78 » où la chronique se fait mini-récit - au pluriel !- d’un parcours professionnel et, enfin, « Petites mythologies marocaines ».
Le mot « Mythe » renvoie à la civilisation grecque mais renvoie seulement, car depuis les religions sont venues y mettre de l’ordre … et un sens à la vie de l’homme sur terre. En 1956 déjà, Roland Barthes s’était penché sur le mythe non plus au sens du passé de l’humanité, mais « aujourd’hui », dans le quotidien des sociétés « modernes ». Dans l’avant-propos de « Mythologies », Barthes écrit ainsi « Le matériel de cette réflexion a pu être très varié (un article de presse, une photographie d’hebdomadaire, un film, un spectacle, une exposition), et le sujet très arbitraire : il s’agissait évidemment de mon actualité ». Aussi bien les textes qui composent « Essais critiques » que l’ensemble des « Mythologies », ont été publiés par Roland Barthes dans la presse à qui l’on doit le lumineux « structure du fait divers » qui commence ainsi « Voici un assassinat : s’il est politique, c’est une information, s’il ne l’est pas, c’est un fait divers. Pourquoi ? ». La réponse est apportée par Barthes dans ses nuances et subtilités qui imposent une différenciation « mythologique » dans la parole, avant de préciser que « Le mythe est un système de communication, c’est un message ».
Dans ces « Petites mythologies marocaines », Najib Refaif fait un clin d’oeil appuyé à Roland Barthes, précurseur de cette façon de regarder la société, sous l’angle sémiologique, certes, mais également sociologique dans son appréhension de la doxa, cet « avis général » qui domine et règne sans partage dans les sociétés. « Les petits mythes sont là pour « signifier » au quotidien », au sens de la sémiologie « qui voit du sens là où les autres voient des choses », rappelle Najib Refaif.
Ces « Petites mythologies marocaines » font-elles voeux de lecture sémiologique des « choses, objets, faits divers ou de société » afin de tirer « un constat sociologique, un point historique ou une vue anthropologique » ? Najib Refaif s’en défend et se replie sur son statut de journaliste du quotidien qui en fait une sorte d’historien « du présent » qui ne travaille pas « sur le temps long, sur des documents, des archives, de la pierre et des monuments, sur du vrai et du dur ».
Journaliste depuis le milieu des années 70, Najib Refaif a fait de la chronique son genre de prédilection. Et celle-ci le lui rend bien qui lui a fourni de la matière pour les ouvrages « Un temps marocain », « Carte de presse N° 78 » où la chronique se fait mini-récit - au pluriel !- d’un parcours professionnel et, enfin, « Petites mythologies marocaines ».
Abdallah BENSMAÏN
Najib Refaif : Petites mythologies marocaines – Ed. La Croisée des Chemins