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Le groupe sanguin O, est-ce un rempart contre le Covid-19 ?


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 28 Février 2021

Une nouvelle étude de chercheurs français affirme que les groupes sanguins pourraient avoir un impact sur une contamination au Coronavirus. Les personnes du groupe sanguin O seront moins infectées par le virus.



Le groupe sanguin O, est-ce un rempart contre le Covid-19 ?
Les personnes de groupe sanguin O auraient-elles moins de risque d’être infectées par le Covid-19 ? Dès le mois de mars 2020, des chercheurs chinois avançaient l’hypothèse. Leur étude, menée sur 2100 malades, concluait que les personnes du groupe sanguin O présentaient 33% de risques en moins d’être contaminées. À l’inverse, ils identifiaient un surrisque d’infection de 20% pour les personnes du groupe sanguin A.

Depuis cette toute première étude sur le lien entre groupe sanguin et positivité au Coronavirus, de nombreux scientifiques ont travaillé sur le sujet au Danemark, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Belgique. En effet, les donneurs universels semblent moins touchés par la crise sanitaire que les autres groupes sanguins. Réalité ou fantasme ? Cette tendance est confirmée par les conclusions d’une étude française publiées dans la revue scientifique Viruses par l’immunologue Jacques Le Pendu, directeur de recherche à l’Inserm et à l’Université de Nantes.

« 25% de risque d’infection en moins pour le groupe O »

La principale conclusion de cette étude montre que les patients du groupe sanguin O sont mieux protégés face au Covid-19. Pour cela, les chercheurs se sont basés sur des milliers de données issues de nombreux pays. « Le groupe sanguin O semble protecteur par rapport aux types non O », explique, dans sa conclusion, cette étude de chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Nantes.

« Généralement, l’incidence de la maladie était inférieure chez les patients du groupe O et parmi les personnes infectées, les chercheurs ont constaté qu’un nombre significativement supérieur avait un rhésus négatif, contrairement à ce qui avait été publié au préalable», détaille Dr. Ilham Adouane, médecin infectiologue.

Des risques d’infections diminués mais pas inexistants

Sur la quarantaine d’études menées depuis le début de la crise sanitaire, « il y a un quasi-consensus que le groupe sanguin O est moins à risque que les autres », relève Jacques Le Pendu, directeur de recherche. Mais moins à risque vis-à-vis de quoi ? « La majorité des études regardent les risques d’infection ». Toutes convergent vers une même conclusion : les personnes du groupe sanguin O ont moins de risque d’être testées positives au Covid-19. Mais rien ne prouve qu’elles ne puissent pas contracter le virus.

« Pour moi, la relation entre le groupe sanguin et le risque de contracter le virus est aujourd’hui établie. Si le lien de causalité n’est pas encore démontré, toutes ces études convergent dans leurs résultats sur le fait que les groupes sanguins O sont moins à risque que les autres », indique Jacques Le Pendu.

À l’échelle d’une population

Pour le chercheur Jacques Le Pendu, le risque moindre d’être contaminé quand on est du groupe O, prend réellement sens à l’échelle d’une population, si elle jouait sur la transmission d’un groupe sanguin à l’autre. En effet, les anticorps de chaque personne se développent en fonction de son groupe sanguin : une personne du groupe A fabrique des anticorps anti B, une personne du groupe B, des anti A, et une personne du groupe O, des anti A et des anti B. « Si je suis de groupe O infecté par une personne de groupe A, mes anticorps anti A pourraient me permettre d’éliminer le virus », envisage, en vulgarisant, Jacques Le Pendu, qui tient à utiliser le conditionnel, faute de preuve scientifique définitive.

« Cette hypothèse permettrait par ailleurs d’expliquer en partie la différence de progression en fonction des pays : plus une population est homogène en termes de groupe sanguin, plus le virus a de chance d’y circuler activement. Et inversement », explique Dr. Adouane.

Moins de cas graves chez les membres du groupe O

Pour autant, tous ces spécialistes se veulent prudents et emploient encore le conditionnel pour ce qui « n’est qu’une hypothèse ». « Toutes les études réalisées jusqu’à présent ne sont que des observations sur des échantillons. Nous menons, à l’Institut Pasteur de Lille, une étude pour tenter de reproduire le mécanisme biologique et tenter d’expliquer ces risques moindres », dévoile les chercheurs français. Les résultats ne sont pas attendus avant 2022.

Meryem EL BARHRASSI
Les gestes barrières toujours à respecter
Une autre hypothèse mise en avant dans l’étude souligne que « les individus O sont moins sujets à la thrombose (formation d’un caillot sanguin dans une veine) et au dysfonctionnement vasculaire que les individus non O et pourraient donc être moins exposés en cas de dysfonctionnement pulmonaire sévère ». Ces avancées majeures dans la compréhension de l’interaction du Coronavirus avec notre organisme ne sont pas un totem d’immunité pour les personnes du groupe O. Si leurs chances d’attraper le virus semblent moins importantes, elles sont toujours capables d’être infectées, et de développer des formes graves de la maladie, il n’est donc pas question d’arrêter d’observer les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale.



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