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Le Temps du Maroc


Rédigé par Jihan El Gaabouri le Mardi 4 Novembre 2025

« Le Sahara n'est pas une question politique, c'est une question d'âme et de fidélité. » Feu Sa Majesté Hassan II



Jihan El Gaabouri, doctorante à Harvard.
Jihan El Gaabouri, doctorante à Harvard.

Il y a des phrases qui traversent les décennies sans perdre leur éclat. Celle-ci en fait partie. Elle résonne aujourd'hui avec une intensité nouvelle, à la lumière du 31 octobre 2025, jour où le Conseil de sécurité des Nations unies a reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Ce moment n'est pas un simple tournant diplomatique, c'est une respiration historique, un acte de continuité, une victoire de l'intelligence et de la patience sur le bruit et la confrontation. Le Maroc n'a jamais eu besoin de prouver son lien au Sahara, car ce lien précède même la mémoire écrite. Le Sahara n'est pas une conquête à revendiquer, mais une part de l'âme nationale, une vérité transmise avant d'être comprise.

Le génie marocain a toujours résidé dans sa capacité à transformer la complexité en cohérence. Depuis un demi-siècle, le Royaume a mené une stratégie sans éclat de slogans mais d'une profondeur rare : celle du temps long. Là où d'autres ont voulu le tumulte, le Maroc a choisi la patience; là où d'autres ont cherché la confrontation, il a construit la reconnaissance. Ce choix n'est pas faiblesse, mais clairvoyance. Il découle d'une intelligence politique héritée d'Hassan II et sublimée par Mohammed VI : celle qui comprend que le vrai pouvoir n'est pas de contraindre, mais de convaincre. Cinquante ans après la marche verte, c'est par la diplomatie que le Maroc accomplit ce que d'autres auraient cherché par la guerre. La reconnaissance onusienne est la victoire tranquille d'un royaume sûr de lui, enraciné dans le droit et la légitimité.

Et si le monde a fini par reconnaître la marocanité du Sahara, c'est parce que le Maroc, lui, n'a jamais cessé de l'incarner. Sa diplomatie n'a pas seulement défendu une cause, elle a inspiré une méthode : parler peu, agir juste, persévérer toujours. Ce style marocain, fait de retenue, de dignité et d'endurance, a redonné à la diplomatie un modèle de maturité. Là où d'autres ont cherché la visibilité, le Maroc a choisi l'efficacité. Là où d'autres se sont épuisés en déclarations, il a avancé en réalisations. C'est cela, le véritable miracle du 31 octobre: la victoire du calme sur le chaos, de la stratégie sur la réaction, de la civilisation sur la polémique.

Le Royaume a avancé avec une cohérence inédite: ancrer la cause nationale dans la réalité du terrain, renforcer la présence de l'État dans le Sud, bâtir des infrastructures, former des élites, ouvrir le Sahara au monde. Les autoroutes, les ports, les écoles, les universités et les zones industrielles de Dakhla et Laâyoune ne sont pas que des projets de développement; ce sont des actes politiques, des arguments silencieux, des démonstrations de souveraineté concrète. Pendant que d'autres parlaient de guerre, le Maroc bâtissait la paix. Pendant que certains réclamaient, le Maroc réalisait.

La reconnaissance internationale du Sahara n'est pas une concession du monde, c'est un hommage au temps long, à la cohérence d'un peuple et à la sagesse d'un roi. Mais cette reconnaissance n'est pas une fin: elle est un commencement. L'histoire ne s'arrête pas aux applaudissements. L'unité du royaume doit désormais se traduire en développement, en justice, en ouverture. Le Sahara ne doit pas seulement être une cause, mais un modèle, un territoire où se conjuguent tradition et modernité, culture et progrès. Chaque port construit, chaque école ouverte, chaque enfant éduqué dans le Sud est un prolongement de la Marche Verte. Car la souveraineté ne se résume pas à un drapeau hissé: elle s'incarne dans la dignité de chaque citoyen, dans la présence de l'État au service de tous, dans le rêve partagé d'un avenir commun.

Aujourd'hui, nous entrons dans un nouvel âge de notre souveraineté celui de la construction, de l'équilibre, de la mémoire apaisée. Nous devons être dignes de la paix que nos parents ont marchée, et de la clairvoyance de notre Roi. Nous devons bâtir un Maroc à la hauteur de la promesse du Sahara, un Maroc qui regarde le monde non comme un élève, mais comme un exemple. La marche continue, invisible mais invincible, dans chaque regard fier, dans chaque geste de paix, dans chaque pas de cette nation qui a choisi de marcher vers l'éternité. Marcher pour bâtir, pour unir, pour honorer. Marcher avec la même ferveur que nos parents et grand parents, avec la même foi, mais avec les outils d'aujourd'hui. Marcher non pas pour reconquérir un territoire, mais pour mériter une histoire. Nous sommes le Maroc. Nous sommes la Marche qui ne s'arrête jamais.