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Le Maroc prévoit d'exporter 3 000 véhicules par an vers l'Égypte


Rédigé par Youssef Benkirane Lundi 19 Mai 2025

​Le Maroc vise à exporter 3 000 véhicules par an vers l'Égypte dans le cadre d'un plan visant à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, marquée récemment par un important déficit en faveur du Caire. Détails.



Le Maroc prévoit d'exporter 3 000 véhicules par an vers l'Égypte
Dans une interview accordée au média égyptien "AlBorsa" , Nizar Abu Ismail, président du Conseil d'affaires égypto-marocain, a révélé que le nouvel accord signé pour résoudre les différends commerciaux récents engage l'Égypte à augmenter les importations en provenance du Maroc à 500 millions de dollars sur trois ans.

« Pour atteindre cet objectif, l'Égypte propose de comptabiliser les revenus annuels des investissements égyptiens au Maroc, qui dépassent les 700 millions de dollars, dans la balance commerciale bilatérale, promouvant ainsi un partenariat économique global plutôt qu'un simple échange de marchandises.» a affirmé Abu Ismail.

D'après les données de l'Autorité centrale égyptienne pour la mobilisation publique et les statistiques, les exportations égyptiennes vers le Maroc ont atteint environ 896,5 millions de dollars durant les onze premiers mois de 2024, tandis que les importations en provenance du Maroc n'ont pas dépassé 41,9 millions de dollars, reflétant ainsi un déséquilibre significatif dans la balance commerciale entre les deux pays.

Vers un nouvel équilibre des échanges

Les récentes tensions commerciales entre l'Égypte et le Maroc ont conduit à la suspension de l'entrée d'environ 4 500 conteneurs de marchandises égyptiennes dans les ports marocains avant mars 2025, provoquant une vive inquiétude chez les exportateurs égyptiens. Abu Ismail a expliqué que les autorités marocaines ont justifié cet arrêt par un « dumping » de produits égyptiens sur le marché marocain, suite à un déséquilibre commercial en faveur de l'Égypte. Le Maroc estime que le secteur automobile constitue un pilier majeur de ses exportations et que maintenir un équilibre dans les échanges avec les pays partenaires est essentiel.

Abu Ismail a précisé que les relations économiques entre l'Égypte et le Maroc ont débuté prudemment au milieu des années 1990, avec un volume d'échanges inférieur à 100 millions de dollars. La signature de l'Accord d'Agadir en 2004, entré en vigueur en 2006, a marqué un tournant en établissant une zone de libre-échange entre l'Égypte, le Maroc, la Jordanie et la Tunisie, offrant aux produits égyptiens un avantage concurrentiel sur le marché marocain par rapport aux produits chinois et turcs.

Bien que cet accord revête une importance certaine, sa mise en œuvre initiale a été partielle et entravée par divers obstacles, notamment des restrictions douanières et le non-respect de certaines clauses exécutoires par certaines parties, entraînant ainsi des échanges de plaintes sur les barrières commerciales. Le responsable a précisé que ces défis ont conduit à la mise en place du Conseil d'affaires égypto-marocain pour surmonter ces obstacles, bien que son impact initial ait été limité, jusqu'à ce que l'évolution des conditions économiques et politiques contribue à redéfinir les relations.

« Les tensions commerciales récentes sont également dues aux restrictions d'importation imposées par l'Égypte lors de la crise des devises étrangères, ce qui a suscité l'irritation du Maroc » a poursuivi le responsable égyptien. Et d’ajouter : « avec l'amélioration de la situation économique en Égypte, les relations ont repris progressivement leur cours normal, et un calendrier a été établi pour accroître les importations marocaines et lever les obstacles au commerce. »
 
Le Maroc exportera 3 000 véhicules par an vers l’Égypte, tandis que 30 entreprises égyptiennes s’implanteront au Maroc d’ici trois ans

Le chef du Conseil d'affaires égypto-marocain a souligné que le Maroc a réalisé des avancées significatives dans le développement de son industrie automobile et cherche à associer ses importations en provenance d'Égypte à l'exportation de véhicules vers le marché égyptien.

Abu Ismail a indiqué également que les importations de voitures marocaines par l'Égypte oscillent actuellement entre 15 et 20 millions de dollars par an, avec un plan visant à porter ce volume à 3 000 véhicules par an dans le cadre des récents accords.

En revanche, 30 entreprises égyptiennes prévoient de créer de nouvelles usines au Maroc au cours des trois prochaines années. Selon Abu Ismail, cette initiative s'inscrit dans une stratégie visant à renforcer les investissements égyptiens en Afrique du Nord, en tirant parti des atouts du marché marocain, notamment sa proximité géographique avec l'Europe et l'existence d'accords de libre-échange favorisant l'expansion vers les marchés occidentaux et africains.

« Ces entreprises couvrent divers secteurs, notamment l'agroalimentaire, les industries manufacturières, les compléments alimentaires, les pièces détachées automobiles, ainsi que la pêche et la construction de navires de pêche. Certaines d'entre elles envisagent de former des partenariats avec des investisseurs marocains pour réduire les coûts de création et faciliter les démarches d'exploitation. » précise la même source.

Il a également annoncé l'organisation d'une délégation commerciale égyptienne de grande envergure qui se rendra au Maroc en septembre prochain, avec la participation de nombreuses entreprises égyptiennes de divers secteurs économiques, afin d'explorer de nouvelles opportunités de coopération économique.

Abu Ismail a par ailleurs souligné l'importance de mettre en place de nouveaux mécanismes pour soutenir les investissements communs, notamment en facilitant l'accès des investisseurs marocains au marché égyptien par le biais d'incitations fiscales et de l'accélération des procédures d'attribution des terrains industriels et d'enregistrement des entreprises.

Il a ajouté que des comités spécialisés sont en cours de formation pour renforcer les relations bilatérales et développer les investissements communs, notamment dans les secteurs de l'industrie, de l'automobile, de l'énergie, de la logistique et du transport maritime, des technologies et du financement, ainsi que de la formation professionnelle et des ressources humaines.

Abu Ismail a également mentionné que le comité du sport est dirigé par l'homme d'affaires Adel Sami, qui envisage d'étendre les clubs « Wadi Degla FC » au Maroc, en vue de la Coupe du monde et pour exploiter les opportunités dans le secteur des clubs sportifs privés, encore peu développés dans le pays.

Enfin, il a souligné que le comité des technologies, dirigé par Jack Bazil Marco, a lancé en partenariat avec la partie marocaine la plateforme « Raqami », visant à faciliter les transactions financières entre les deux pays. Cette initiative constitue un pas important vers le soutien de l'économie numérique et le renforcement des échanges commerciaux à travers les paiements électroniques.







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