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Le Maroc guetté par une deuxième année de sécheresse

Déjà frappé de plein fouet par Coronavirus


Rédigé par A. CHANNAJE Mercredi 13 Mai 2020

Devant le retard des pluies et la hausse inhabituelle de la température, la FAO prévoit des perspectives défavorables pour la production agricole marocaine en 2020.



Le Maroc guetté par une deuxième année de sécheresse
Dans une récente note sur la situation agricole au Maroc, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souligne, en effet, que les conditions de récolte dans les régions de Marrakech-Safi et Casablanca-Settat ont été fortement touchées par le retard de précipitations restées en-dessous de la moyenne, ainsi que les périodes de sécheresse qui deviennent de plus en plus longues.

« Bien que les semis dans le Nord du Maroc et dans la région orientale se soient déroulés à temps, les conditions météorologiques sèches et les températures élevées de janvier à mars ont affecté la croissance et diminué le potentiel de rendement. Les pluies de fin mars et avril se sont avérées trop tardives pour permettre une reprise de la production de céréales d’hiver déjà en cours de remplissage jusqu’à maturation », souligne l’agence spécialisée de l’ONU.

Ce qui fait que la superficie totale de céréales d’hiver à récolter en 2020 est estimée à 3,8 millions d’hectares seulement, soit environ 20% de moins que la moyenne de 4,7 millions d’hectares. 

Forte baisse attendued e la production céréalière

De l’avis de nombreux agriculteurs, les dernières précipitations, observées du 18 mars au 28 avril, sont néanmoins salvatrices. Ils pensent que le Maroc a enregistré, durant cette période, des épisodes pluvieux importants, impactant ainsi favorablement la situation hydrologique sur une bonne partie du territoire national. Elles ont permis d’améliorer le taux de remplissage des barrages, passant ainsi de 46,2% le 18 mars à 49,7% actuellement, soit une réserve d’eau stockée de 7,75 milliards de m3. Malgré cela, la FAO se montre pessimiste. Elle estime que la production céréalière totale serait seulement de 4,1 millions de tonnes, soit près d’un quart de moins que la récolte déjà battue par l’année précédente et environ 50% inférieure à la moyenne. Idem pour la production de blé qui devrait passer de 4,1 millions de tonnes récoltées l’an dernier à 3 millions de tonnes, soit une baisse de près de 50% par rapport à la moyenne, regrette la FAO. Ceci dit, la situation est vraiment critique pour l’agriculture marocaine. Ce qui a poussé les autorités à lancer, au cours du mois d’avril dernier, une opération pour sauver la campagne agricole actuelle en général et les éleveurs touchés par la sécheresse. Il s’agit en l’occurrence de la distribution de quelque 250.000 quintaux d’orge subventionnée aux éleveurs de la région Casablanca-Settat.  

Hausse prononcée des importations de blé

De même, pour combler la faible récolte nationale de cette saison agricole, le Maroc a augmenté ses importations de blé cette année. « En plus de suspendre les droits de douane sur le blé tendre en réponse à des perspectives de production défavorables, à compter du 1er avril 2020 suspendus jusqu’au 15 juin 2020, le gouvernement a suspendu les droits de douane sur le blé dur, les lentilles, les pois chiches et les haricots pour maintenir les marchés approvisionnés en préparation du Ramadan », explique la FAO, ajoutant qu’ « aucune interruption des chaînes d’approvisionnement agricoles nationales et d’exportation n’a été signalée ».

Sur le même sujet, il est rappelé que le Maroc dépend fortement des importations de blé pour couvrir ses besoins de consommation. « Une deuxième année consécutive de sécheresse a augmenté les besoins d’importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2020/2021 (juillet / juin) à 9,4 millions de tonnes, soit environ 7% de plus qu’en 2019/2020 et près de 30% au-dessus de la moyenne», note l’agence onusienne dans sa note sur la situation agricole au Maroc. 

L’Union européenne et les pays de la mer Noire fournissent la majeure partie du blé tendre commun, tandis que le Canada est le fournisseur traditionnel de blé dur, souligne-t-on.

Malgré le taux élevé de dépendance du pays à l’égard des importations, la FAO estime que l’impact des variations des prix internationaux sur les prix intérieurs est atténué par les subventions publiques. « En 2019, quelque 600 000 tonnes de farine de blé tendre ont été subventionnées, contre 650 000 tonnes en 2018. Le marché du blé dur n’est pas réglementé », estil indiqué.

A. CHANNAJE








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