L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Le Maroc a mobilisé 38 % de sa capacité électrique pour soutenir l’Espagne face au blackout


Rédigé par L’Opinion Vendredi 2 Mai 2025

Lorsqu’une panne d’électricité majeure a frappé l’Espagne, lundi dernier, le Maroc, via l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE), a mobilisé une part de 38% de sa capacité de production pour venir en aide à son voisin du nord. Une opération d’interconnexion transméditerranéenne qui illustre la solidité et la réversibilité des liens énergétiques entre les deux rives.



Le Maroc a mobilisé 38 % de sa capacité électrique pour soutenir l’Espagne face au blackout

 

 Le lundi après-midi, alors qu’une vaste panne d’électricité touchait le sud de la péninsule ibérique, le Maroc a activement contribué à la reprise du réseau électrique espagnol. Jusqu’à 38 % de sa capacité de production a été mobilisée pour acheminer de l’électricité vers l’Espagne via les deux lignes d’interconnexion situées sous le détroit de Gibraltar.

 

Habituellement importateur net d’électricité depuis l’Espagne, le Maroc a inversé le flux énergétique à la demande du gestionnaire du réseau espagnol. En fin de journée, le pays exportait 519 mégawatts vers le nord, après avoir importé 778 mégawatts plus tôt dans la journée, selon les données de la plateforme Electricity Maps. Ce soutien représentait environ 5 % de l’électricité disponible en Espagne à ce moment-là, mais a été salué comme un geste de solidarité important.

 

L’interconnexion entre les deux pays repose sur un double système de sept câbles sous-marins reliant la station de Fardioua, près de Tanger, à celle de Tarifa, en Andalousie. Ce lien opérationnel depuis 1988, et dont la capacité maximale atteint 1 400 mégawatts, devrait être renforcé à partir de 2028 par deux nouvelles lignes. L’objectif : sécuriser l’approvisionnement énergétique du Maroc tout en consolidant la stabilité des échanges électriques transméditerranéens.

 

Pour répondre rapidement à la demande espagnole, le Maroc a redémarré plusieurs centrales thermiques, alimentées au charbon et au gaz naturel. L’impact sur son propre réseau est resté limité à quelques coupures ponctuelles dans le nord et l’est du pays.

 

Si les perturbations causées par la panne en Espagne, au Portugal et en France n’ont pas affecté le trafic aérien marocain, elles ont néanmoins perturbé certains services numériques, notamment ceux d’un opérateur dont les serveurs principaux sont hébergés en Europe.

 

Les interconnexions électriques entre le Maroc et ses voisins européens ont une fois de plus démontré leur rôle stratégique et leur capacité à fonctionner dans les deux sens. Ce n’est pas une première : en 2022, le gazoduc Maghreb-Europe avait été réactivé dans le sens inverse, permettant au Maroc d’acheminer du gaz regazéifié en Espagne vers ses propres centrales.

 

Dans une vision de transition énergétique, le royaume ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 52 % de sa capacité installée d’ici 2026, contre 42 % aujourd’hui. Le gaz naturel reste une énergie de transition, en attendant le développement du secteur de l’hydrogène vert. Une infrastructure stratégique est d’ailleurs en cours de construction : un terminal de stockage et de regazéification de GNL au port de Nador West Med, prévu pour 2027.

 








🔴 Top News