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La vente en vrac : nouvelle tendance de consommation


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 6 Juin 2021

Fruits secs, céréales, pâtes, farines… le vrac ne cesse de gagner du terrain. Un développement qui passe par la multiplication de boutiques spécialisées, mais surtout par l’implantation de rayons spécifiques dans de très nombreuses grandes surfaces.



Plus économique, plus écologique et meilleure pour la planète, la vente en vrac est en train de devenir une tendance commerciale lourde notamment dans l’alimentaire. L’achat en vrac existe depuis longtemps mais c’est seulement depuis quelques années qu’on voit arriver de plus en plus de boutiques spécialisées dans ce type de commerce.

Plusieurs raisons poussent les consommateurs vers l’achat en vrac : la réduction du gaspillage alimentaire et des déchets mais aussi les économies que l’on peut y faire puisque les produits sont souvent vendus moins chers. « On retrouve des produits somme toute assez classique, comme des amandes, du riz, des pâtes mais aussi des produits alimentaires liquides comme de l’huile d’olive. Les cosmétiques comme les savons ou dentifrices solides font partis des produits très recherchés également », indique Salima, propriétaire d’un magasin de bio spécialisé dans la vente en vrac.

La guerre aux emballages est déclarée. Qu’ils soient en plastique, en carton, en verre, en aluminium, en métal ou en papier, ils envahissent quotidiennement nos poubelles. Les solutions alternatives se multiplient pour se passer de ces contenants encombrants qui représentent 50% en volume et 30% en poids des déchets ménagers. La vente en vrac oblige les consommateurs d’apporter leurs propres contenants et se servent directement en magasin (pâtes, lentilles, fruits, légumes, café, thé, et bien plus). Ils pèsent leurs achats en caisse et payent. Lorsqu’ils viendront la fois suivante, ils apporteront certainement le même contenant en verre et ainsi éviteront de produire les déchets.

L’hygiène, enjeu majeur

Une hygiène irréprochable fait partie des défis à relever. L’industrie conventionnelle attire l’attention sur le rôle protecteur des emballages. Les tests menés par les organisations de consommateurs, dans le monde entier, ne révèlent actuellement « pas de problèmes sanitaires importants. Mais la filière devra confirmer ce savoir-faire lorsque des denrées plus sensibles comme les produits laitiers une fois ils seront proposés », nous confie M. Ahmed, manager au sein d’une chaîne de supermarchés.

On déplore cependant le manque d’affichage, plus que fréquent, sur la valeur nutritionnelle du produit, son origine ou encore sa date de péremption. L’approvisionnement en produits bio et locaux reste limité, hors magasins spécialisés. « Praticité, prix raisonnables, qualité sanitaire : atteindre ces objectifs s’avère indispensable dans une perspective de développement de l’offre », précise le manager.

Impact environnemental mal connu

« Le vrac ne fait pas disparaître l’emballage », nuance M. Ahmed. « Dès lors qu’on ne consomme pas les denrées sur leur lieu de production, il y a forcément des emballages pour les protéger, les transporter ou les stocker ». « Même si le consommateur ne les voit pas, ils existent et ne se recyclent pas toujours. Une réduction oui, mais pas une suppression », estime le manager.
Mais l’impact environnemental dépend également du comportement des clients. Placer ses courses dans des sachets en papier kraft et jeter ces derniers à l’arrivée à la maison manque de cohérence. Pour les sacs en tissu et les bocaux dans lesquels investissent les consommateurs adeptes de la vente en vrac, « ils doivent servir longtemps pour que la démarche reste verte », précise M. Ahmed.

Une offre insuffisante pour séduire le plus grand nombre

Si la grande distribution déploie aujourd’hui le vrac dans la majorité de ses magasins, il reste encore souvent limité à quelques références en épicerie sèche.

Le rayon vrac reste un rayon compliqué à gérer pour les grandes surfaces, exigeant en termes de main d’oeuvre et coûteux en équipement. La grande distribution doit donc adapter son modèle à la vente en vrac. Par ailleurs, l’offre en vrac en grande distribution se positionne sur un niveau de prix élevé, du fait de la présence importante du bio. « La crise économique suscitée par la pandémie, a entraîné un recul des ventes en vrac, qu’il est encore difficile d’estimer aujourd’hui tant les incertitudes sur les conséquences de la crise sont grandes », souligne M. Ahmed.

Covid-19 : de bonnes pratiques d’hygiène pour le vrac

Protocole sanitaire, niveau d’hygiène… le vrac a dû répondre à de nombreuses interrogations tout au long de l’épidémie de Covid-19. Le marché du vrac séduit les consommateurs et connait actuellement une croissance très importante. Avec la crise sanitaire, certains consommateurs ont préféré les produits emballés par crainte du virus, au point que des rayons en vrac dans des grands magasins ont dû rester fermés dans quelques supermarchés. Les grandes surfaces et les magasins spécialisés ont respecté toutes les mesures sanitaires : port du masque, désinfection des mains avant achat, désinfection régulière des points de contacts des équipements de vente en vrac par le commerçant. « Un emballage qui passe de main en main n’est pas plus sûr que l’achat en vrac », déclare Salima, propriétaire d’un magasin de bio.



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