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International

La guerre des prix du pétrole

Arabie-Russie


Jeudi 12 Mars 2020

Petit geste d’ouverture de Moscou envers Ryad, évoquant le renouvellement de sa coopération après la décision saoudienne d’inonder le marché d’or noir.



La guerre des prix du pétrole
La Russie, deuxième producteur pétrolier mondial mais qui n’est pas membre de l’Opep, a refusé vendredi une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour (bpj) pour soutenir les cours du brut mis à mal par le coronavirus, les compagnies pétrolières russes craignant pour leurs parts de marché et voulant concurrencer le pétrole de schiste américain.

L’Arabie saoudite a dès lors répliqué en annonçant la plus importante réduction de ses prix de brut en 20 ans afin de gagner des parts de marché, mais entraînant une chute des prix massive et une dégringolade sur les marchés financiers à travers le monde.

«La porte n’est pas fermée», a déclaré mardi le ministre de l’Energie russe Alexandre Novak.

Si l’actuel accord de réduction de la production entre l’Opep et ses alliés n’a pas été prolongé au-delà de fin mars, cela «ne signifie pas qu’à l’avenir nous ne pourrons plus coopérer entre pays Opep et non-Opep» pour stabiliser le marché, a-t-il dit.

Les mots plutôt conciliants de M. Novak surviennent juste après un second coup tiré par Ryad dans cette guerre de prix. Son géant pétrolier Saudi Aramco a annoncé vouloir porter sa production à 12,3 millions de bpj à partir d’avril. Cette décision inonde un marché affaibli par la crise du nouveau coronavirus qui a frappé le plein fouet la Chine, premier consommateur de pétrole au monde.

Plus grand exportateur de brut au monde, l’Arabie saoudite pompe actuellement quelque 9,8 millions de bpj.

Cela «montre que les Saoudiens ont quelque chose à prouver», estime Bill Farren-Price, directeur du centre de recherche britannique spécialisé RS Energy. «C’est une prise de parts de marché», a-t-il déclaré à l’AFP.

Alexandre Novak, qui a insisté lundi sur la solidité de la Russie dans cette tempête des prix grâce à de copieuses réserves, a également souligné que Moscou était prêt à prolonger au deuxième trimestre l’actuel accord de réduction de la production en vigueur jusqu’à fin mars, soit une réduction d’1,7 million de barils par jour par rapport au niveau d’octobre 2018.

Mais le ministre russe a aussi prévenu qu’»à court terme, (la Russie) peut augmenter sa production de 200/300.000 bpj, avec un potentiel de 500.000 bpj dans un avenir proche».