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La gestion de l’eau, un catalyseur du développement économique et social du Maroc


Rédigé par Ibrahim HATIM le Jeudi 20 Octobre 2022



La gestion de l’eau, un catalyseur du développement économique et social du Maroc
« L'eau est la force motrice de la nature » - Léonard de Vinci, cette citation qui traverse le temps met en évidence l’importance de l’eau pour la civilisation humaine. La ressource hydrique est un besoin vital à la vie. Tout développement est conditionné par la présence de cette richesse naturelle.

En raison de la surconsommation et des effets du réchauffement climatique, l’eau devient de plus en plus rare. Partout dans le monde, nous sommes témoins d’événements de sécheresses qui affectent négativement l’économie et la géopolitique mondiale.

À l’occasion de l’ouverture de la première session parlementaire de la deuxième année législative de la 11eme législature, Sa majesté le Roi Mohammed VI que dieu l’assiste a adressé un discours aux représentants de la nation mettant la question de l’eau comme une priorité nationale.

La vision royale se décline en 4 axes :  Le premier axe porte sur le recours à l’innovation et des technologies nouvelles dans l’économie de l’eau. Le deuxième consiste à la rationalisation de l’exploitation de la ressource hydrique souterraine et à la sauvegarde de la nape phréatique. Un troisième axe mettant en avant l’aspect transverse de la question de l’eau et un dernier axe sur la tarification de l’eau.

La protection de la ressource hydrique et son recyclage sont des enjeux majeurs pour être en mesure de répondre aux exigences de sécurité et de continuité des services. Pour y parvenir, il existe deux leviers opérationnels :
  • La sensibilisation des citoyens pour optimiser la consommation.
  • La modernisation de l’infrastructure pour réduire les fuites dues au manque d’entretien ou vieillissement des équipements.

La data au service de la gestion durable de la ressource hydrique :

Au niveau européen, il existe plusieurs solutions digitales permettant d’obtenir un relevé en temps réel de la consommation. Cette data précieuse permet aux usagers de suivre et de maitriser leur consommation et leurs factures d’eau en temps réel. 

Ces innovations technologiques facilitent le dépistage des fuites d’eau et des fraudes.  Ce qui implique une réduction des coûts financiers associés à la fraude et à la maintenance de l’infrastructure.

Préserver l’eau est une responsabilité collective. Les secteurs public et privé devraient conjuguer leurs efforts pour favoriser l’émergence d’un écosystème innovant doté d’une approche territoriale.

La création d’un centre d’innovation dédié au secteur de l’eau pourrait avoir le rôle de catalyseur de manière à fédérer l’ensemble des parties prenantes. Ce centre devrait avoir une approche territoriale pour favoriser le développement et le déploiement de solutions numériques – à l’aide de l’intelligence artificielle, la blockchain, IoT- dans le secteur de l’eau.

À moyen terme, il convient de préparer et mobiliser les compétences pour répondre aux besoins du développement technologique dans le secteur de l’eau. Pour atteindre cet objectif, les enjeux liés à l’eau et au changement climatique devraient être intégrés dans l’ensemble des cursus universitaires et professionnelles.

La sensibilisation des usagers et des décideurs aux enjeux de la question de l’eau par le biais des solutions digitales permettrait l’émergence d’une dynamique citoyenne en faveur d’une gestion durable et respectueuse de cette ressource.

Dans son allocution devant le Parlement, Sa Majesté a parlé à la fois de la question de l’eau et des investissements. Ces deux thèmes sont apparentés.

En effet, selon un rapport des nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, plus de 78% des emplois dans le monde dépendent directement ou indirectement de l’eau.  La ressource hydrique est un paramètre attrayant pour les investissements privés dans divers secteurs et industries.

Encourager les investissements dans la filière de l’eau permettrait de répondre à la fois à un défi environnemental, économique et sociale pour le royaume. D’après la même étude citée précédemment, l’investissement dans des projets à petite échelle donnant accès à l’eau potable et à l’assainissement de base en Afrique pourrait avoir un retour sur l’investissement de près de 28,4 milliards de dollars par an soit l’équivalent d’un quart du PIB du Maroc.

La préservation de l’eau est une question fondamentale, nous devons tous prendre part individuellement et collectivement pour participer à ce chantier d’importance stratégique pour le pays.
 
 


Ibrahim HATIM
Chef de projet data (Paris) & membre de l’alliance des économistes istiqlaliens