
Lorsqu’en 2016, Rabat et Abuja annonçaient le lancement d’un projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc via la façade atlantique, nombreux étaient les observateurs, notamment en France et en Algérie, à douter de sa viabilité. Le scepticisme portait moins sur la logique géopolitique du projet que sur sa soutenabilité économique et financière. Au moment où d’aucuns y voyaient un simple effet d’annonce, Rabat et Abuja se voulaient pourtant rassurants en lançant une étude de faisabilité, accompagnée du tracé du pipeline, qui devait parcourir initialement près de 4.000 km. Aujourd’hui, le projet non seulement prend forme, mais s’élargit également pour couvrir quelque 6.900 km, dans l’ambition de répondre aux besoins énergétiques de près de 400 millions de personnes dans 13 pays sur la côte Atlantique et 3 pays enclavés du Sahel.
Somme toute, le chantier est non seulement porteur d’un fort potentiel, avec une capacité estimée entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, mais encore les études de faisabilité et d’ingénierie préliminaires indiquent un coût de mise en œuvre inférieur aux prévisions initiales (20 milliards de dollars au lieu des 25 milliards annoncés, selon une interview d’Amina Benkhadra à Médias 24).
Une succession de signaux positifs pour le Maroc, qui érige ce pipeline en épine dorsale d’un vaste projet Atlantique, fondé sur une coopération régionale élargie, articulée autour de dynamiques structurelles de connectivité, d’interdépendance et de développement durable. Des avancées qui suscitent néanmoins des crispations à l’Est du Royaume, où des généraux algériens voient dans le projet de gazoduc transsaharien une initiative tuée dans l’œuf, surtout après les annonces du retrait du Niger, sur fond de tensions croissantes entre Alger et les pays du Sahel. Et si, durant les dernières années, les sources d’investissements étaient le grand point d’interrogation qui planait sur le projet, les annonces de financement viennent désormais de tous bords. La plus récente évoque un soutien possible des États-Unis, venant renforcer l’engagement déjà affirmé des Émiratis, sans oublier la contribution stratégique du NNPCL (Nigerian National Petroleum Corporation Limited), prête à couvrir 50% du coût global du gazoduc.
Mais si le Maroc entend véritablement capitaliser sur ce méga-chantier pour s’ériger en plaque tournante gazière, il lui faudra aller bien au-delà de l’investissement physique. Il s’agit de lever plusieurs verrous structurels qui freinent encore son évolution vers une économie pleinement libérale, telle que l’autorisation des crypto-actifs, dont le potentiel économique demeure sous-exploité. Il s’agira aussi de repenser les grilles fiscales, nonobstant les résistances de l’OCDE, et de stimuler le marché des capitaux, malgré les risques inhérents à la volatilité boursière. Des choix lourds de conséquences, certes, mais inévitables pour tout État qui ambitionne, comme le Maroc, de s’imposer comme un acteur majeur de l’économie régionale.
Somme toute, le chantier est non seulement porteur d’un fort potentiel, avec une capacité estimée entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, mais encore les études de faisabilité et d’ingénierie préliminaires indiquent un coût de mise en œuvre inférieur aux prévisions initiales (20 milliards de dollars au lieu des 25 milliards annoncés, selon une interview d’Amina Benkhadra à Médias 24).
Une succession de signaux positifs pour le Maroc, qui érige ce pipeline en épine dorsale d’un vaste projet Atlantique, fondé sur une coopération régionale élargie, articulée autour de dynamiques structurelles de connectivité, d’interdépendance et de développement durable. Des avancées qui suscitent néanmoins des crispations à l’Est du Royaume, où des généraux algériens voient dans le projet de gazoduc transsaharien une initiative tuée dans l’œuf, surtout après les annonces du retrait du Niger, sur fond de tensions croissantes entre Alger et les pays du Sahel. Et si, durant les dernières années, les sources d’investissements étaient le grand point d’interrogation qui planait sur le projet, les annonces de financement viennent désormais de tous bords. La plus récente évoque un soutien possible des États-Unis, venant renforcer l’engagement déjà affirmé des Émiratis, sans oublier la contribution stratégique du NNPCL (Nigerian National Petroleum Corporation Limited), prête à couvrir 50% du coût global du gazoduc.
Mais si le Maroc entend véritablement capitaliser sur ce méga-chantier pour s’ériger en plaque tournante gazière, il lui faudra aller bien au-delà de l’investissement physique. Il s’agit de lever plusieurs verrous structurels qui freinent encore son évolution vers une économie pleinement libérale, telle que l’autorisation des crypto-actifs, dont le potentiel économique demeure sous-exploité. Il s’agira aussi de repenser les grilles fiscales, nonobstant les résistances de l’OCDE, et de stimuler le marché des capitaux, malgré les risques inhérents à la volatilité boursière. Des choix lourds de conséquences, certes, mais inévitables pour tout État qui ambitionne, comme le Maroc, de s’imposer comme un acteur majeur de l’économie régionale.