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L’ambigüité sur le plafonnement des carburants continue


Rédigé par Saad Jafri Mardi 2 Juin 2020

Le ministre de l'Énergie, des mines et de l'environnement, Aziz Rabbah, a mis l’accent, lundi à Rabat, sur le rôle des investissements dans le secteur des carburants pour assurer la sécurité énergétique du Royaume. Mais concernant le plafonnement des prix, il est resté vague.



Le ministre de l'Energie, des Mines et de l'Environnement, Aziz Rebbah, lors de la réunion de la Commission des Infrastructures, de l’énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants.
Le ministre de l'Energie, des Mines et de l'Environnement, Aziz Rebbah, lors de la réunion de la Commission des Infrastructures, de l’énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants.
L’ambiguïté sur le dossier du plafonnement des carburants, est loin d’être levée. Lors de la réunion de la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants, consacrée aux «Répercussions de la chute brutale des cours de pétrole brut sur les marchés internationaux et en début de 2020 sur les prix des produits énergétiques sur le marché national et les mesures adoptées au niveau du stockage et de l'approvisionnement en carburants et gaz», le ministre de l’Energie, Aziz Rabbah, a été questionné sur le très attendu projet de plafonnement, qui date de l’ancien ministre des Affaires générales du gouvernement et de la Gouvernance, Lahcen Daoudi.

Néanmoins, sa réponse fut ambiguë, «le dossier est entre les mains du Conseil de la Concurrence» a-t-il déclaré, ajoutant qu’il  ne peut pas se prononcer sur le sujet, tant que le Conseil n’a pas encore donné son avis sur le sujet. «Je n’ai pas le droit de parler au nom du Conseil», affirme le ministre. Cependant, le gendarme des marchés luttant contre les pratiques anticoncurrentielles, ne semble pas disposé à se prononcer sur ce dossier tant attendu par l’opinion publique. Lors d’une assemblée générale extraordinaire organisée jeudi 14 mai via vidéoconférence, le Conseil a validé son rapport annuel pour l'année 2019. Plusieurs points ont été abordés à l'issue de cette réunion, sauf celui, épineux, des hydrocarbures.

Le reste de la réponse de Rabbah, réduit davantage l’espoir des Marocains sur le sujet, «nous avons tenu deux réunions avec le Conseil sous l’ère de l'ancien président Abdelali Benamour portant sur la réforme des énergies et du gaz». Rappelons que ces déclarations floues viennent dans un contexte où les citoyens ont les yeux rivés sur les cours des marchés internationaux et s’attendent, légitimement, à voir se refléter les fluctuations sur les tarifs affichés à l’échelle nationale.

Les spécificités du marché national

Par ailleurs, le ministre de l'Énergie, des mines et de l'environnement, a mis en exergue les spécificités du marché national des carburants, marqué par la diversité des sources et les lieux d'importation et d'entrepôts de stockage au niveau des ports d'importation à travers le territoire national, ainsi que la multiplicité des acteurs dans le secteur, permettant ainsi de contribuer à augmenter les capacités nationales de stockage, qui s'élevaient à 2,09 millions m3, dont 91% sont liées aux ports.

Dans ce sens, il a souligné que d’énormes investissements ont été réalisés, en particulier en termes d’amélioration des capacités nationales de stockage et de distribution et d’incitation du secteur privé.

Cependant, malgré ces «investissements» qui, normalement, devraient améliorer les prix au niveau national en cette période, marquée par la chute du prix des hydrocarbures, les avantages pour les consommateurs paraissent peu évidents. Ainsi, pour améliorer, les conditions du marché des hydrocarbures en faveur des citoyens, il faudrait «suspendre la libéralisation du marché des hydrocarbures jusqu’à l’instauration des conditions et instruments garantissant une bonne concurrence», nous confie le président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), Ouadi Madih, précisant que «de nouvelles sociétés d’importation et de stockage d’hydrocarbures devraient être autorisées».  

Les ventes du carburant en chute libre

En outre, lors de la réunion, il a été signalé que la réduction de la circulation et le ralentissement de l'activité industrielle depuis l'entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire le 20 mars 2020 ont eu un impact significatif sur l'activité des sociétés de distribution de carburants, marquée par une forte baisse des ventes de carburant, estimée à 70% dans certaines régions, et une baisse des ventes du fuel et du carburant pour avions suite à l'arrêt du trafic aérien.

Ceci dit, le ministre n’a pas manqué de chanter les louanges de «la forte» mobilisation des «différents opérateurs dans le secteur des carburants», ajoutant que le Maroc a pu maintenir un approvisionnement régulier en produits pétroliers pour les ménages et les différents secteurs économiques.