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Actu Maroc

L’agriculture bio et organique en plein essor au Maroc


Dimanche 7 Novembre 2021

Depuis quelques années le bio et l’organique connaissent un grand essor au Maroc, notamment grâce à une forte demande locale et surtout à l’export. Éclairage



 L’agriculture biologique est en forte expansion au Maroc avec 10 300 hectares de cultures bio en 2020 contre 4 000 seulement en 2011, toutefois, selon le président de l’Union marocaine des producteurs d’agriculture biologique, Reda Tahiri, « Cela reste très en deçà du potentiel d’un pays agricole comme le Maroc », a-t-il expliqué à l’AFP. 
En effet, ayant commencé en 1986 à Marrakech avec l’olivier, l’agriculture biologique marocaine a connu une croissance plus ou moins rapide, au fil des dernières années. En plus des efforts du Plan Maroc Vert, le royaume dispose de plusieurs atouts dans la production agricole favorisant l’émergence de l’agriculture biologique. De nos jours, Le Maroc dispose aussi de près de 300.000 Ha de cultures spontanées en plantes aromatiques et médicinales, comme l’arganier ou le cèdre.

Les principales zones de culture biologique

L’agriculture biologique concerne principalement huit (8) régions. Les plantations cultivées se localisent à Rabat, Azzemour, Fès, Taza, Béni Mellal, Marrakech, Agadir et Taroudant.
Les plantes médicinales et aromatiques se retrouvent au niveau de presque toutes les régions. Cependant, la région de Marrakech se distingue pour la verveine tandis que Taroudant se particularise avec le safran et Fès avec le câprier.
La vallée de Souss-Massa ressort comme la principale région maraîchère, en raison de son climat subtropical propice pour les productions hors-saison. Certaines régions côtières (Azemmour et Rabat) sont également qualifiées pour ce genre de production.
Les productions fruitières émanent de deux régions essentielles : Marrakech et Agadir. Les autres régions fruitières du royaume telles que Meknès, Azrou, Midelt et Errachidia sont encore exclues du paysage agrobiologique actuel. Celles-ci présentent cependant un potentiel énorme à exploiter.
En termes de production, la filière a généré en 2019 un volume de 120.000 tonnes contre 40.000 tonnes en 2010. C’est principalement dans les régions Fès-Meknès (19%), Marrakech-Safi (18%), Souss-Massa (16%), Casablanca-Settat (16%) et Rabat-Salé-Kénitra (14%) où se localisent 80% de la superficie cultivée sous mode biologique.
 
Le bio au Maroc, quel avenir ?

Pour promouvoir l’agriculture biologique au Maroc, le gouvernement a développé des stratégies qui visent à la fois à inciter les producteurs à s’orienter vers la production biologique, puis à se convertir au biologique, 
Pour les produits bio d’origine végétale, les subventions sont fixées selon la superficie de l’unité de production. Ces dernières varient entre un taux  de 90%  pour l’unité dont la superficie est égale ou supérieure à 0.5 Ha et inférieure à 5 Ha avec un plafond de 10.000 DH pour chaque unité par an, ainsi qu’un taux de 70%  pour celle supérieure à 20 ha avec un plafond annuel de 40.000 DH par unité.
En ce qui concerne les animaux d’élevage et produits apicoles, le taux de la subvention est de 80% du coût global de certification des animaux d’élevage et des produits apicoles avec un plafond de 25.000 DH au profit de l’unité de production par an.
Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture prévoit d’atteindre les 100.000 Ha de superficie cultivée d’ici 2030 et une production de 900.000 tonnes par an, dont un tiers destinée au marché local et deux tiers à l’export. Selon le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement, le royaume cultivait à peine 1 200 hectares en 2013 dont 81 étaient destinées au bio. En 2020, sur près de 130.000 tonnes, environ 14.000 tonnes de produits frais (fruits et légumes) et transformés (jus d’agrumes, fraises congelées ou huile d’olive) ont été exportées vers l’Union européenne, le Canada, la Suisse ou les Etats-Unis. « Il faut sensibiliser les consommateurs et augmenter les marges bénéficiaires des producteurs si l’on veut accélérer le mouvement », a indiqué M. Tahiri.