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Actu Maroc

Jӧrg Frieden : “Le Maroc a réagi de façon très active à la crise du Covid-19”


Rédigé par Anass Machloukh Mercredi 1 Décembre 2021

À l’occasion du cycle de conférences organisé par l’ambassade de suisse qui célèbre le centenaire de la présence diplomatique de la Suisse au Maroc, le président du Fonds d’investissement suisse SIFEM, Jӧrg Frieden, est intervenu à l’Académie du Royaume sur les difficultés d’investissement dans les pays en développement. Interrogé sur le Maroc, le financier suisse nous donne sa vision sur le potentiel du Royaume dans l'attraction des IDE et des capitaux internationaux après la rude épreuve du Covid-19. Détails.



La Crise du Covid-19 a porté un coup dur à l'économie mondiale. La reprise est menacée par la recrudescence de la pandémie après l’apparition du variant omicron qui a contraint plusieurs pays dont le Maroc à fermer leurs frontières. Ceci compromet les chances de la relance et l’attraction des IDE. Comment s’en sortir ? La réponse est difficile, estime Jӧrg Frieden, président du conseil d’administration du Fonds d’Investissement Suisse pour les Marchés Émergents (SIFEM), présent sur le marché marocain, avec des prises de participation dans 16 entreprises.

Dans une déclaration à L’Opinion en marge de la conférence qu’il a donnée à l’Académie du Royaume dans le cadre des cycle de conférences organisé par l’Ambassade de suisse au Maroc, M. Frieden, a souligné la résilience de l’économie marocaine face à la crise du Covid-19. “Le Maroc s’est démarqué par sa résilience et sa capacité à vacciner sa population, ce qui est en soi un bon signal pour les investisseurs étrangers", a-t-il précisé, tout en attirant l’attention sur l'urgence d’une plus grande ouverture des économies en développement sur l’économie internationale.
 
Les coups portés par la crise du covid-19 sont tellement douloureux pour les pays en développement, y compris le Maroc, qu’il faut changer radicalement le mode d’action. Bien que la pandémie ait ralenti les flux des IDE, des pays comme le Maroc peuvent en attirer davantage dans les années à venir, à condition de s’adapter au changement de l’économie mondiale, qui se penche désormais vers le numérique et la relocalisation des chaînes de valeur. Selon l’expert qui dirige le fonds d’investissement suisse, pour surmonter les effets de la crise, il faut parier sur l’attractivité pour une plus grande ouverture sur les investisseurs internationaux. La clé, selon notre interlocuteur, est d’agir sur les obstacles à l’investissement privé tout en insistant sur le terme "responsable", c’est-à-dire des investissements socialement et écologiquement responsables qui respectent les objectifs de développement en matière d’égalité des sexes, de protection des salariés, de respect de l’environnement.
 
La pandémie a montré la vitalité des domaines de l’écologie et de l’industrie médicale, le Royaume s’est investi d’ores et déjà dans le développement de l’industrie. Pour attirer plus d’investisseurs, M. Frieden juge judicieux de miser sur les opérateurs locaux qui ont la capacité de s’intégrer dans la chaîne mondiale de valeur. “ Aux yeux des fonds d’investissements, tels que le nôtre, il est plus rassurant d’investir dans des entreprises locales, quoique émergentes, ayant la capacité de s’insérer dans la chaîne de valeur internationale”, a-t-il souligné. Le Maroc semble avoir emprunté ce chemin. Dans le domaine des vaccins, le pays a fait le choix de se spécialiser dans l’industrie de remplissage, dans une première étape, pour atteindre cet objectif.
 
Interrogé sur l’image du Maroc en tant que porte d’entrée en Afrique, le patron de SIFEM reconnait que le Royaume a acquis ce statut par mérite, citant l’exemple de deux entreprises dans lesquelles son fonds investit, qui ont des plans d’expansion en Afrique au sud du Sahara. “Le Maroc est bel et bien perçu comme une porte d’entrée au marché africain, c’est une réalité et non pas seulement une image médiatique”, a-t-il affirmé, ajoutant que c’est un pari juste qui plaît aux investisseurs internationaux.
 
De son côté, l’Ambassadeur de Suisse au Maroc Guillaume Scheurer a rappelé, lors de l'ouverture de la conférence, que SIFEM est un outil crucial pour la Suisse, grâce auquel son pays peut jouer pleinement son rôle d’acteur responsable au service du développement durable, qu’il soit économique, financier, scientifique ou sociétal. “Grâce à sa capacité de financement, le SIFEM effectue d’importants investissements qui, outre leur dimension financière, incluent une valeur ajoutée supplémentaire : des transferts de savoir-faire et d’assistance technique aux gestionnaires de fonds et aux entreprises du portefeuille.