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Iran-Nucléaire : Le directeur de l’AIEA veut se rendre à Téhéran


Mercredi 17 Février 2021

Téhéran limiterait l’accès des inspecteurs de l’AIEA à ses installations dès la semaine prochaine, le patron de l’Agence propose de se rendre à Téhéran pour une solution.



Iran-Nucléaire : Le directeur de l’AIEA veut se rendre à Téhéran
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a proposé de se rendre en Iran pour tenter de «trouver une solution», alors que Téhéran compte prochainement limiter l’accès des inspecteurs à certaines installations.

Dans un rapport remis mardi aux Etats membres, Rafael Grossi a confirmé avoir été informé par l’Iran du fait qu’à compter du 23 février, «le pays cesserait de mettre en œuvre des mesures volontaires de transparence», selon une déclaration de l’agence transmise à l’AFP. Le chef de l’agence onusienne confirme ainsi un bref message posté lundi sur Twitter par Kazem Gharibabadi, représentant de l’Iran au siège de l’AIEA à Vienne.

Le Parlement iranien a adopté en décembre une loi imposant en substance au gouvernement modéré-réformateur d’arrêter en février «la mise en œuvre du protocole additionnel» au Traité sur la nonprolifération des armes nucléaires (TNP) si les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis 2018 n’étaient pas supprimées d’ici là.

Cela signifierait, entre autres, que Téhéran cesserait d’autoriser aux inspecteurs de l’AIEA un accès à des installations non nucléaires, notamment militaires, sous certaines conditions, en cas de soupçons d’activités nucléaires illégales.

Face à cette situation, le responsable de l’AIEA «propose de voyager en Iran afin de trouver une solution mutuellement acceptable et de permettre à l’AEIA de poursuivre son travail essentiel de vérification».

Il ajoute «poursuivre les consultations» avec Téhéran, sans plus de détails sur cette éventuelle visite.

Pressions sur Washington

Depuis sa prise de fonctions fin 2019, Rafael Grossi s’est rendu une seule fois en Iran, en août 2020, et ce déplacement avait été fructueux: les inspecteurs avaient pu avoir accès dans la foulée à deux sites, où des activités nucléaires non déclarées auraient pu avoir lieu au début des années 2000.

Par cette mesure d’interdiction, Téhéran cherche à accentuer la pression sur la nouvelle administration américaine pour qu’elle lève ses sanctions. Le président Joe Biden a déclaré récemment que les Iraniens devaient d’abord cesser d’enrichir de l’uranium à des niveaux prohibés par l’accord de Vienne avant d’envisager une telle possibilité.

Depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions, l’Iran s’est affranchi progressivement de nombre de limites qu’il avait acceptées en échange justement d’un allègement des rétorsions internationales à son encontre.

Le président américain Joe Biden s’est dit prêt à sauver ce Plan d’action global commun (PAGC), censé empêcher l’Iran de se doser de l’arme atomique, mais seulement une fois que Téhéran aura renoué avec les restrictions prévues par le texte.

Or la République islamique exige de son côté que Washington lève au préalable toutes ces mesures punitives.

Dans le cadre de l’accord de 2015, l’Iran s’était engagé à autoriser les inspections de ses installations nucléaires par l’ONU en échange du retrait des sanctions économiques sévères. L’accord reste aujourd’hui au point mort, mais les choses pourraient changer avec le président Biden, qui a affirmé être prêt à revenir parmi les signataires sous certaines conditions.

Un rôle européen à jouer

Par ailleurs, sur Euronews, le représentant permanent de l’Iran auprès des Nations unies, Majid Takht Ravanchi, a déclaré que l’Europe pourrait contribuer à sauver l’accord : «L’Union Européenne peut et doit jouer un rôle spécifique. L’une des questions qui ont été mentionnées par notre ministre des affaires étrangères, M. Zarif, concernait le rôle que l’UE peut jouer pour faciliter le retour des États-Unis au sein de l’accord. Le rôle que l’UE peut jouer est donc très clair et se fonde sur ce qui est écrit dans le plan d’action et dans la résolution 2231 des Nations unies».

L’ambassadeur a également contredit la récente déclaration du ministre iranien des renseignements, qui avait sous-entendu que le pays pourrait chercher à se doter de la bombe atomique si les sanctions n’étaient pas levées. «Les armes nucléaires n’ont pas leur place dans notre doctrine défensive, a assuré Majid Takht Ravanchi. La fatwa de notre Guide suprême a clairement souligné que l’Iran n’avait aucun intérêt à posséder des armes nucléaires. En fait, les armes nucléaires sont interdites par la fatwa du Guide suprême. Par conséquent, nous n’avons aucun intérêt à acquérir des armes nucléaires et il n’y a pas eu de changement dans notre police en faveur de ces armes».

Israël ne suivrait pas Biden dans sa stratégie sur le nucléaire iranien
 
Israël pourrait ne pas soutenir la stratégie du nouveau président américain Joe Biden concernant Téhéran si Washington réintègre l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, a déclaré mardi l’ambassadeur israélien auprès des Nations unies.

Ces propos interviennent alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en campagne en vue des élections législatives du 23 mars, a renoué avec un langage dur vis-à-vis de l’Iran, sans avoir encore eu d’échange direct avec le nouveau locataire de la Maison Blanche.

Sous la présidence de Donald Trump, les EtatsUnis se sont retirés en 2018 de l’accord de Vienne et ont rétabli par la suite des sanctions contre Téhéran.

La nouvelle administration américaine a déclaré souhaiter un retour des Etats-Unis dans cet accord si l’Iran respecte ses engagements. Washington souhaite également s’entretenir avec ses partenaires du Moyen-Orient sur ce dossier

«Nous ne pourrons pas faire partie d’un tel processus si la nouvelle administration revient sur cet accord», a déclaré Gilad Erdan à la radio de l’armée israélienne.



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