L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Interview exclusive : Le Patron de la Loterie Nationale nous dit tout sur le plus gros jackpot de l’Histoire du loto au Maroc

Entretien avec Mohamed Sulaimani, Directeur Général de la Société de Gestion de la Loterie Nationale


Rédigé par Safaa KSAANI Lundi 1 Février 2021

« Le prochain gagnant sera le nouveau plus grand gagnant de l’Histoire du LOTO marocain », selon le DG de la SGLN. Détails dans cet entretien exclusif.



Mohamed Sulaimani
Mohamed Sulaimani
- Depuis la création du jeu Loto marocain, peut-on dire que le gros lot qui est actuellement en jeu est historique ?
- C’est effectivement un record. Les jackpots ayant été remportés ont plusieurs fois frôlé les 20 millions de DH comme en juin 2001 avec 19.879.155 DH et en novembre 2009 avec 19.946.300 DH.Cependant, c’est en juin 2009 qu’un gagnant, ayant joué à Kasbat Tadla, a remporté la plus grande cagnotte depuis la création du jeu en empochant 20.956.561 DH. Aujourd’hui, le montant en jeu dépasse les 22 millions de DH, un montant jamais atteint jusqu’ici et qui continue de grimper. Le prochain gagnant sera donc avec certitude le nouveau plus grand gagnant de l’Histoire du LOTO marocain.

- Quel impact a eu ce seuil atteint sur les mises ?
- Pour les tirages relatifs au jackpot de plus de 20 millions de DH par rapport à un autre de plus de 10 millions de DH, le nombre de transactions a quasiment doublé. Toutefois, ce nombre reste limité avec 60.000 transactions enregistrées pour ce seuil de prix. De notre point de vue, l’impact n’est pas considérable, mais l’engouement exprimé sur les canaux de communication digitaux est à la hauteur du niveau record du jackpot.

Statistiquement, pour trouver 6 numéros parmi 49 à un tirage, il y a une chance sur 13.983.816 possibilités. Depuis le passage à un jackpot de plus de 20 millions de DH, le nombre de combinaisons jouées à chaque tirage reste relativement bas avec en moyenne près de 460.000 grilles jouées au maximum à chaque tirage, ce qui représente 3,3 % de l’ensemble des combinaisons possibles. Il est ainsi peu probable mais pas impossible d’avoir une tombée du jackpot.

Il faut savoir que l’intégrité et la transparence des tirages sont garanties puisqu’elles se déroulent en présence d’une commission de contrôle composée d’un représentant du Préfet de Police rattaché au lieu du siège social de la SGLN, du contrôleur de la Loterie Nationale, d’un représentant de la Société de Gestion de la Loterie Nationale et du Secrétaire Greffier du Tribunal. Les tirages du LOTO sont ouverts au public et ont lieu tous les lundi, mercredi et samedi.

- Il y a deux années, la Loterie Nationale changeait de prestataire pour la gestion de ses jeux en contractant avec l’italien Sisal, quel bilan en faites-vous ?
- Le bilan est positif. La transition vers ce nouvel opérateur ayant remporté l’Appel d’Offres International et le démarrage de l’activité le 1er janvier 2019 ont été une réussite et notre partenaire est en train de mettre en œuvre son plan de développement en phase avec le plan stratégique de la Loterie Nationale.

- La Loterie Nationale étant une entreprise publique, quels sont les fondements de votre politique RSE, notamment en matière de lutte contre l’addiction aux jeux ?
- Avant toute chose, je voudrais préciser que l’activité de la Loterie Nationale n’a pas d’objectif lucratif. La Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) est en réalité inscrite dans notre ADN depuis le premier jour, que ce soit en termes de respect des droits humains ou en termes de gestion des impacts environnementaux ou encore dans la gestion opérationnelle au quotidien. Nous disposons d’ailleurs aujourd’hui du Label RSE de la CGEM.

Au-delà de cet engagement, je tiens également à rappeler que l’entreprise a été créée avec une mission d’intérêt général claire, reposant sur trois grands axes d’intervention. Le premier consiste à mettre en place un environnement de jeu sécurisé pour encadrer les joueurs, car il y aura toujours un seuil incompressible, quelle que soit l’évolution de la société, de joueurs qu’il convient d’accompagner pour limiter les risques inhérents aux jeux illégaux et clandestins.

Le second axe est celui de la construction d’une offre de jeux responsables, en évitant, autant que faire se peut, de mettre les joueurs en situation d’addiction, en excluant également les mineurs. Nous avons également mis en place un suivi psychologique pour les gagnants, ainsi que pour les personnes présentant des risques d’addiction avec un accompagnement sur dix séances, en plus de campagnes de sensibilisation et de communication.

Enfin, le troisième axe porte sur la redistribution des produits des jeux collectés selon des règles prédéfinies. Dans ce sens, notre modèle économique est basé sur la solidarité et la transparence. Nous reversons la majorité de nos revenus directement ou indirectement à des causes sociales et citoyennes. La partie directe est constituée de tous nos programmes de mécénat à travers lesquels nous soutenons des fondations et des associations d’utilité publique. La partie indirecte est gérée par l’Etat.

Recueillis par Safaa KSAANI 

Portrait

Le maître du « grand jeu » est ingénieur
Mohamed Sulaimani est un quinquagénaire, ingénieur d’Etat de l’Ecole Mohammedia d’Ingénieurs (EMI-Rabat), ayant obtenu un diplôme de la Société Française des Analystes Financiers ainsi qu’un Master en Management de l’Ecole des Mines de Paris.

Après une expérience à l’international et au Maroc au sein de l’Omnium Nord-Africain (ONA) au début des années 90, de l’Office d’Exploitation des Ports (ODEP), puis à la Société Nationale d’Aménagement Communal (SONADAC), avant de rejoindre, en 2003, le groupe CDG.

Quelques années plus tard, en 2012 précisément, il occupe le poste de Directeur général de la Société de Gestion de la Loterie Nationale (SGLN). Dès lors, il est chargé du développement et de la diversification des activités, et de l’instauration avec l’Etat du nouveau modèle économique basé sur la répartition transparente en amont du produit brut des jeux. 

Durant son mandat, la SGLN a obtenu et maintenu plusieurs distinctions relatives au jeu responsable, ainsi que les certifications du système de management de la Sécurité de l’Information et le Prix CGEM de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (2020).

« Nous avons obtenu des certifications internationales, notamment la certification Jeu Responsable des Loteries Européennes (European Lotteries – E.L.) ainsi que le plus haut niveau, soit le niveau 4, de certification aux standards Jeu Responsable de la World Lottery Association (W.L.A.) », explique-t-il. 

S. K.

Repères

20% des joueurs sont des femmes
Selon les dernières études marketing menées, la population concernée de joueurs LOTO est très réduite et est composée essentiellement d’hommes, âgés en moyenne de 39 ans en situation professionnelle active. Ils sont majoritairement mariés, avec un niveau d’instruction supérieur et provenant essentiellement de classes moyennes. Le pourcentage des femmes est estimé à 20% parmi les joueurs LOTO, selon M. Mohamed Sulaimani. 
RSE : la Loterie Nationale décroche le label de la CGEM
Le Comité d’attribution du Label Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) de la CGEM, qui a eu lieu le 7 octobre dernier, avait octroyé ce label au Holding Al Omrane et à la Société de Gestion de la Loterie Nationale. Rappelons que le label RSE de la CGEM est décerné à la suite d’une évaluation des pratiques des entreprises sur les neufs domaines d’actions constituant la charte de responsabilité sociétale de la Confédération, en conformité avec les objectifs universels de responsabilité sociétale et de développement durable. Il s’agit des droits de l’Homme, des relations et conditions de travail, de l’environnement, de la prévention de la corruption, de la saine concurrence, de la gouvernance d’entreprise, des intérêts des clients et des consommateurs, des questions relatives aux fournisseurs et aux sous-traitants et de l’engagement envers la communauté.








🔴 Top News