Après avoir brillé à Cannes et à Bruxelles, votre film vient d'être projeté pour la première fois devant le public marocain. Pouvez-vous nous dire ce que cela représente pour vous ?
Honnêtement, la projection au Maroc était plus stressante qu'à Cannes, étant donné que c’était la première rencontre avec le public marocain. Cependant, la réaction positive des spectateurs à Marrakech nous a vraiment soulagés, moi et toute l’équipe. Cette projection revêtait une importance particulière, le film ayant participé aux Ateliers de l’Atlas lors de son développement. Il était en quelque sorte « né » ici à Marrakech, et le voir revenir pour sa première était une étape émotionnelle significative.
Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de revenir au Maroc pour faire du cinéma ?
Ayant grandi à Casablanca, les premières histoires que j'avais envie de raconter venaient de là. Il y a tant à dire sur le Maroc, et sur Casablanca en particulier, avec une profusion de talents. Travailler avec des acteurs non-professionnels apporte une énergie et une créativité qui me stimulent pour réaliser des films.
Comment l'expérience du tournage de votre court-métrage « L’Homme au chien » a-t-elle influencé votre approche lors de l'écriture du scénario de « Les Meutes » ?
L'élaboration du scénario de « Les Meutes » a débuté en marge du tournage de mon court-métrage « L’Homme au chien ». Alors que nous nous trouvions dans les quartiers de Casablanca, je faisais la rencontre de visages témoignant des marques de la vie, et j'écoutais les témoignages d'hommes forcés par la misère à adopter une forme de survie. Parfois, cela les conduisait à accepter des situations avilissantes. Initialement, j'avais entrepris la rédaction d'un récit plutôt conventionnel, mais je me trouvais dans une impasse. C'est à ce moment précis que j'ai opté pour la reprise de l'idée d'une unité de temps (la nuit) et de lieu, une approche que j'avais déjà explorée dans mon court-métrage. Ainsi, l'histoire du père et de son fils se retrouvant confrontés à une situation qui les dépasse a émergé rapidement, comme si elle attendait depuis longtemps d'être contée.
D'où vient le choix de deux comédiens non-professionnels qui font leur première apparition dans votre film ?
La recherche d'authenticité et de vérité a guidé ce choix. Ayant déjà travaillé avec de nombreux comédiens non-professionnels pour mes court-métrages, j'ai découvert que lorsqu'on crée autour d'eux une méthode de travail les mettant à l'aise, ils peuvent apporter un réalisme incroyable au projet. Leur contribution, basée sur leur vision unique, élève le film à un niveau supérieur. Bien que cette méthode puisse ne pas convenir à tous, elle correspond à ma vision artistique et me pousse à poursuivre dans cette voie.
Votre film déclenche une gamme de sentiments chez les spectateurs, allant des éclats de rire à un silence assourdissant. Était-ce votre intention initiale ?
Le film est sombre et brutal, tourné la nuit dans les quartiers les plus défavorisés de Casablanca. Pour atténuer la tension, j'ai voulu intégrer des touches burlesques et comiques de temps en temps. C'était un pari fait lors de l'écriture, et ces effets ont été dosés au moment du montage pour trouver un équilibre entre les différentes émotions ressenties par le spectateur.
Quel est votre regard sur le cinéma marocain contemporain ?
Le cinéma marocain contemporain présente, d'une part, des réalisateurs confirmés comme Nabil Ayouch et Maryam Touzani, qui rayonnent à l'international. D'autre part, une nouvelle génération arrive avec de nouvelles thématiques. Le Maroc bénéficie de bons techniciens formés sur des coproductions étrangères, et le gouvernement marocain soutient activement le développement de projets.
La sortie officielle de votre film dans les salles est fixée pour quelle date ?
La date vient d'être fixée récemment. La sortie est prévue pour fin janvier 2024 dans les salles de cinéma marocaines.
Honnêtement, la projection au Maroc était plus stressante qu'à Cannes, étant donné que c’était la première rencontre avec le public marocain. Cependant, la réaction positive des spectateurs à Marrakech nous a vraiment soulagés, moi et toute l’équipe. Cette projection revêtait une importance particulière, le film ayant participé aux Ateliers de l’Atlas lors de son développement. Il était en quelque sorte « né » ici à Marrakech, et le voir revenir pour sa première était une étape émotionnelle significative.
Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de revenir au Maroc pour faire du cinéma ?
Ayant grandi à Casablanca, les premières histoires que j'avais envie de raconter venaient de là. Il y a tant à dire sur le Maroc, et sur Casablanca en particulier, avec une profusion de talents. Travailler avec des acteurs non-professionnels apporte une énergie et une créativité qui me stimulent pour réaliser des films.
Comment l'expérience du tournage de votre court-métrage « L’Homme au chien » a-t-elle influencé votre approche lors de l'écriture du scénario de « Les Meutes » ?
L'élaboration du scénario de « Les Meutes » a débuté en marge du tournage de mon court-métrage « L’Homme au chien ». Alors que nous nous trouvions dans les quartiers de Casablanca, je faisais la rencontre de visages témoignant des marques de la vie, et j'écoutais les témoignages d'hommes forcés par la misère à adopter une forme de survie. Parfois, cela les conduisait à accepter des situations avilissantes. Initialement, j'avais entrepris la rédaction d'un récit plutôt conventionnel, mais je me trouvais dans une impasse. C'est à ce moment précis que j'ai opté pour la reprise de l'idée d'une unité de temps (la nuit) et de lieu, une approche que j'avais déjà explorée dans mon court-métrage. Ainsi, l'histoire du père et de son fils se retrouvant confrontés à une situation qui les dépasse a émergé rapidement, comme si elle attendait depuis longtemps d'être contée.
D'où vient le choix de deux comédiens non-professionnels qui font leur première apparition dans votre film ?
La recherche d'authenticité et de vérité a guidé ce choix. Ayant déjà travaillé avec de nombreux comédiens non-professionnels pour mes court-métrages, j'ai découvert que lorsqu'on crée autour d'eux une méthode de travail les mettant à l'aise, ils peuvent apporter un réalisme incroyable au projet. Leur contribution, basée sur leur vision unique, élève le film à un niveau supérieur. Bien que cette méthode puisse ne pas convenir à tous, elle correspond à ma vision artistique et me pousse à poursuivre dans cette voie.
Votre film déclenche une gamme de sentiments chez les spectateurs, allant des éclats de rire à un silence assourdissant. Était-ce votre intention initiale ?
Le film est sombre et brutal, tourné la nuit dans les quartiers les plus défavorisés de Casablanca. Pour atténuer la tension, j'ai voulu intégrer des touches burlesques et comiques de temps en temps. C'était un pari fait lors de l'écriture, et ces effets ont été dosés au moment du montage pour trouver un équilibre entre les différentes émotions ressenties par le spectateur.
Quel est votre regard sur le cinéma marocain contemporain ?
Le cinéma marocain contemporain présente, d'une part, des réalisateurs confirmés comme Nabil Ayouch et Maryam Touzani, qui rayonnent à l'international. D'autre part, une nouvelle génération arrive avec de nouvelles thématiques. Le Maroc bénéficie de bons techniciens formés sur des coproductions étrangères, et le gouvernement marocain soutient activement le développement de projets.
La sortie officielle de votre film dans les salles est fixée pour quelle date ?
La date vient d'être fixée récemment. La sortie est prévue pour fin janvier 2024 dans les salles de cinéma marocaines.
« Les Meutes » : Dans l'ombre de la cité blanche
Tourné dans les entrailles de la célèbre banlieue Al Hank, le réalisme implacable de « Les Meutes » se dévoile sans artifice. L'œuvre n'hésite pas à exposer les aspects les plus crus de la réalité urbaine, choix renforcé par la performance saisissante des comédiens Abdellatif Masstouri, dans le rôle du père Hassan, et Ayoub Elaid, qui incarne avec brio le fils Issam. Deux comédiens non professionnels dont l'immersion dans le 7ème Art transcende les frontières de la définition basique du cinéma, grâce à la vision distinctive de Kamal Lazraq.
Cette histoire âpre et fascinante dépeint un père et son fils pris dans un engrenage vertigineux. Ce qui semblait être, au départ, comme un petit boulot innocent se transforme en enlèvement crapuleux, laissant derrière eux un cadavre. L'épopée nocturne abyssale qui s'ensuit est racontée avec maestria, mettant en lumière les silences, évoquant subtilement les conditions sociales et économiques tout en exposant la violence quotidienne de leur environnement.
Projeté dimanche matin au Palais des Congrès, majestueuse toile de fond de la 20ème édition du Festival International du Film de Marrakech, le film a suscité une gamme d'émotions chez les spectateurs. Des éclats de rire ont traversé la salle, laissant place à un silence assourdissant, témoignant de l'atmosphère riche et captivante du film. « Les Meutes » a maintenu l'attention du public tout au long de ses séquences, déclenchant une ovation de près de 10 minutes immédiatement après la dernière scène, une reconnaissance méritée pour Lazraq et les deux acteurs présents.
Avant Marrakech, le film a brillé à Cannes, remportant le Prix du Jury « Un Certain Regard ». Au Festival international du film de Bruxelles, « Les Meutes » a ajouté le Grand Prix à sa liste de distinctions, confirmant ainsi son statut d'œuvre exceptionnelle parcourant les festivals européens et internationaux.
En explorant les ruelles obscures de la cité blanche, « Les Meutes » se révèle comme une œuvre cinématographique brutale et poignante, offrant une perspective saisissante sur la réalité urbaine et sociale du Maroc contemporain.
Cette histoire âpre et fascinante dépeint un père et son fils pris dans un engrenage vertigineux. Ce qui semblait être, au départ, comme un petit boulot innocent se transforme en enlèvement crapuleux, laissant derrière eux un cadavre. L'épopée nocturne abyssale qui s'ensuit est racontée avec maestria, mettant en lumière les silences, évoquant subtilement les conditions sociales et économiques tout en exposant la violence quotidienne de leur environnement.
Projeté dimanche matin au Palais des Congrès, majestueuse toile de fond de la 20ème édition du Festival International du Film de Marrakech, le film a suscité une gamme d'émotions chez les spectateurs. Des éclats de rire ont traversé la salle, laissant place à un silence assourdissant, témoignant de l'atmosphère riche et captivante du film. « Les Meutes » a maintenu l'attention du public tout au long de ses séquences, déclenchant une ovation de près de 10 minutes immédiatement après la dernière scène, une reconnaissance méritée pour Lazraq et les deux acteurs présents.
Avant Marrakech, le film a brillé à Cannes, remportant le Prix du Jury « Un Certain Regard ». Au Festival international du film de Bruxelles, « Les Meutes » a ajouté le Grand Prix à sa liste de distinctions, confirmant ainsi son statut d'œuvre exceptionnelle parcourant les festivals européens et internationaux.
En explorant les ruelles obscures de la cité blanche, « Les Meutes » se révèle comme une œuvre cinématographique brutale et poignante, offrant une perspective saisissante sur la réalité urbaine et sociale du Maroc contemporain.