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Interview avec Vieux Farka Touré : « Pour moi, la musique sert à gommer les différences entre les peuples du monde »


Rédigé par Yassine Elalami Mercredi 8 Juin 2022

Après une éclipse de deux ans à cause de la pandémie de Covid-19, le Festival de Gnaoua est de retour, sous forme de caravane, sur les plateformes à Essaouira, Marrakech, Casablanca et Rabat. Le géant du blues malien, Vieux Farka Touré, nous a accordé un entretien à cette occasion.



- Est-ce qu’il s’agit de votre première expérience au festival Gnaoua ?

- C’est la première fois, en réalité, que je viens participer au Festival Gnaoua à Essaouia, mais ce n’est pas mon premier festival au Maroc.


- Comment trouvez-vous l’énergie que dégage la ville d’Essaouira ?

- Surpris, parce que jusqu’à 23h, minuit, tu vas trouver les gens dans les rues en train de faire la fête, partout et à chaque coin de la rue, ce qui fait plaisir, parce que pour nous en tant qu’ artistes et musiciens, quand on voit de telles choses, ça nous envahit des bons sentiments de l’inspiration « la vie revient ».

Etant donné que depuis quelques mois les gouvernements mettaient des restrictions sur la mobilité des gens et limitaient les réunions autant que possible pour arrêter la propagation du virus, alors qu’ aujourd’hui à Essaouira, on peut voir qu’à chaque coin de rue les citadins ainsi que les touristes, venant de partout dans le monde, s’amusent et profitent de l’atmosphère. Les éclats de rire qu’on entend en rodant dans les ruelles de cette merveilleuse ville, c’est ça la vie et c’est comme ça que la vie revient telle qu’elle était avant la Covid-19.

Pour nous, les artistes, tout ce que je viens de citer montre que les choses reprennent et que le travail commence, et si le travail commence, le bonheur arrive.


- Après 2 ans de rupture avec les festivals à cause de la pandémie, comment trouvez-vous cette reprise ?

- Ça reprend très fort, pas qu’ au Maroc, le monde entier est en train de mettre en place moins de restrictions pour regagner les moments de bonheur, en vitesse et vigueur. De ma part, depuis que la pandémie de Covid-19 est finie, les tournées ne cessent de s’enchaîner, du coup, on ne peut qu’être content.


- Pour l’avenir des genres musicaux africains, comment voyez-vous leur évolution avec tous les mélanges musicaux que nous sommes en train d’expérimenter ?

- J’estime que ça ne sera que du bien, même très bien, dirais-je. Tu sais, la musique en réalité, c’est la collaboration, l’art en général, c’est des échanges culturels. La musique pour moi, c’est la seule chose qui fait réunir tous les peuples du monde quelles que soient leurs différences.

Il faut échanger pour comprendre, puisque ce n’est pas que ta musique qu’on peut considérer dans les règles de l’art, vu que la musique n’est pas faite pour une seule personne ou un seul peuple, l’art est tout un échange culturel entre tous les habitants de la planète, peu importe leur ethnie, leur couleur et leur langue. C’est là où tu te rends compte que c’est toute une vie qui se déroule, toute une nation qui s’interagit et surmonte les divergences de vues.

Aujourd’hui, le Mali et tous le Maliens savent que je suis à Essaouira, et quand je vais rentrer, je serai fier de raconter cette aimable expérience et de parler des moments précieux que j’ai eus avec les musiciens ici présents lors du Festival Gnaoua 2022 Tour. La chose qui me donnerait peut-être envie de me demander : pourquoi ne pas collaborer avec un musicien marocain ? Et c’est comme ça que les choses viennent et les genres musicaux africains évoluent.



Recueillis par Yassine ELALAMI

Biographie


Tel père, tel fils
 
L’un des musiciens ouest-africains les plus titrés au niveau international des années 90, est son père Ali Farka Touré qui a été décrit comme «le John Lee Hooker africain» tant de fois que cela a probablement commencé à taper sur les nerfs de Touré et de Hooker. Il y a beaucoup de vérité dans la comparaison, cependant, et ce n’est pas exactement une insulte.

Le guitariste, qui jouait également d’autres instruments tels que la calebasse et les bongos, partageait avec Hooker (et des bluesmen américains similaires comme Lightning Hopkins) une prédilection pour les voix graves et les rythmes midtempo, jouant souvent avec un accompagnement minimal. La prestation de Touré était moins abrasive que celle de Hooker, et le ton général de son matériel un peu plus doux. Le succès généralisé de l’ordre de Hooker était cependant quelque peu insaisissable, car Touré chantait en plusieurs langues, et seulement occasionnellement en anglais.

Comme il l’a dit un jour, ses chansons sont « sur l’éducation, le travail, l’amour et la société. «Si lui et Hooker sonnaient assez similaires, ce n’est probablement pas par conception consciente, mais parce que les deux se sont inspirés des traditions rythmiques et musicales africaines qui remontent à de nombreuses générations.

Touré approchait de l’âge de 50 ans lorsqu’il attira l’attention de la communauté en plein essor de la musique du monde en Occident via un album éponyme à la fin des années 80.

Dans les années suivantes, il fait des tournées souvent en Amérique du Nord et en Europe, et enregistra fréquemment, parfois avec des contributions de Taj Mahal et de membres des Chieftains.

En 1990, Touré se retire complètement de la musique pour se consacrer à la riziculture, mais est convaincu par son producteur de reprendre la guitare pour enregistrer Talking Timbuktu en 1994, sur lequel il est rejoint par RyCooder. C’était son effort le mieux accueilli à ce jour, ce qui lui a valu un Grammy du Meilleur Album de Musique du Monde.


Y. E.

 







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