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Interview avec Reda El Fakir : Démocratiser les cours de soutien scolaire est notre but ultime


Rédigé par Safaa KSAANI Mercredi 7 Avril 2021

Plus de 40.000 élèves consultent la plateforme Kezakoo quotidiennement pour réviser leurs cours. La société vient de compléter son premier tour de financement de 2 millions de Dhs pour compléter sa gamme de produits.



L'Opinion: Kezakoo est une Edtech (un terme né de la contraction d'« éducation » et de « technologie », NDLR) marocaine spécialisée dans le soutien scolaire. Combien de visiteurs et étudiants accèdent à votre plateforme et qui est derrière votre contenu éducatif ? 

 

Notre plateforme connaît 2.5 millions de visiteurs par an. A l'approche des examens, plus de 40.000 élèves bénéficient chaque jour des contenus de notre site. Notre plateforme existe depuis 2013 sous un modèle entièrement gratuit, subventionné par l'apport de différents partenaires dans le secteur privé. Aujourd'hui, nous sommes en phase de transformation vers un modèle Freemium qui permettra non seulement de garder notre base d'utilisateurs gratuits, mais également de proposer des services payants pour ceux qui cherchent un accompagnement personnalisé. Au niveau du contenu, trois intervenants majeurs : des professeurs permanents, des élèves ingénieurs pour les matières scientifiques et les professeurs agrégés. Le travail des deux premiers est supervisé par des professeurs agrégés, dont le rôle est de valider la conformité du contenu avec la circulaire du ministère de l’Education nationale. Nous avons également des équipes internes chargées du volet technique et artistique de notre plateforme.  
 

L'Opinion: Vous venez de compléter le premier tour de financement de 2 millions de Dhs auprès de la société d’investissement WITAMAX One, conjointement créée par le cabinet Southbridge A&I et AXXAM Family Office. Comment comptez-vous compléter et enrichir votre gamme de produits au service des lycéens? 

 

Nous allons complètement refondre notre plateforme web et développer une application mobile qui offrira une expérience d'apprentissage complète pour toutes les filières au Lycée. Cette expérience sera personnalisée selon les besoins et les objectifs de l'élève qui pourra accéder à un contenu riche en vidéos, exercices, Quiz et fiches de révision. Les parents pourront également y accéder pour suivre, d'une part, l'évolution du niveau de leur enfant, et, d'une autre, son assiduité.  
 

L'Opinion: A quel point votre plateforme participera-t-elle à améliorer l’éducation nationale au Royaume ?


Notre plateforme se veut accessible à tous les élèves marocains, peu importe leur région et le niveau social de leurs familles. Étant principalement gratuite et accessible via n'importe quel smartphone ou ordinateur, notre plateforme a pour but de démocratiser l'accès à un soutien scolaire de qualité pour tous afin de restaurer l'égalité des chances. Notre vision est d'accompagner 100% des élèves marocains dans leur scolarité d'ici l'horizon 2025.
 

L'Opinion: En période de confinement, le nombre d'utilisateurs accédant à votre plateforme a-t-il augmenté ? 

 

Effectivement. Mais, je tiens à préciser que cette augmentation est venue dans une logique de continuité. En termes d’appareils connectés, on était à 300.000 lors du lancement, entre 2014 et 2015. Entre 2016 et 2017, on était à 600.000. On a franchi les 1,5 million en 2018. Au cours des deux dernières années,on était à 2,5 millions. Encore une fois, c’était structuré, organique et attendu. Cette année, on table sur les 3 millions d'appareils connectés. Par ailleurs, l’année dernière, lors du confinement, nous avons signé un accord de partenariat avec la Fondation Joud pour la création d’un contenu qui a été diffusé sur la chaîne “Al Amazighia”, au profit des étudiants de la 6ème année du primaire et la 3ème année du collège. Le taux d’audience de la télévision est très élevé. Cela prouve la conformité avec les normes du ministère de l’Education nationale, en termes de qualité. Nous étions les seuls à avoir un contenu en stock en période de confinement.        
 

 
 

 

Portrait: L'Education chevillée au corps et à l'âme

En 2015, alors qu’il avait 19 ans, Réda El Fakir a eu le courage de se porter candidat aux élections communales et régionales du 4 septembre de la même année. Il a voulu transmettre un message fort à l’élite et aux décideurs politiques marocains : les jeunes ont leur mot à dire par rapport à l’avenir du pays.
 

Ce lauréat de l'ISCAE et du Student Leaders Program de l'Université américaine Georgetown University, un programme financé par l'Ambassade des Etats Unis au Maroc, occupe actuellement le poste de gérant de la startup Kezakoo. Cette transition professionnelle vient consolider son militantisme pour l'éducation entamé depuis 2014.

 

Issu de Derb Sultan à Casablanca, un quartier populaire et un produit pur de l'école publique, il considère toujours qu’elle est l'école de la vie, et devrait jouer pleinement son rôle pour le développement humain, économique et social de notre pays. “C'est dans cette optique que j'ai fondé l'association Share It qui visait à démocratiser la connaissance et le savoir dans les écoles publiques à travers des cours de soutien, des workshops d'orientation et des soft skills”, nous raconte-t-il. Share It Academy est un programme présent aujourd'hui à Derb Sultan et sera prochainement à Hay Mohammadi. Objectif : “Former les enfants des quartiers défavorisés dans les Soft Skills à travers le sport, tout en réservant des modules sur l'histoire et l'identité de leurs quartiers populaires. Le tout est financé par les MRE issus du même quartier”, détaille-t-il. 
 

Par ailleurs, il a démarré son parcours professionnel dans un cabinet d'audit et de conseil international de renom, avant de rejoindre le Think tank Al Mountada où “j'avais l'honneur de travailler sur une mission spéciale qu'est la contribution du Think tank sur le nouveau modèle de développement, fruit d'une série de cercles de réflexion organisés dans les 12 régions du royaume et d'une réflexion collective sur le devenir du pays”.

 









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