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Interview avec RedOne : « Le Maroc était le choix naturel pour me lancer dans le cinéma »


Rédigé par Mariem LEMRAJNI Lundi 15 Septembre 2025

Après avoir conquis la scène musicale internationale, RedOne s’attaque au grand écran. Avec « Casa Guira », son deuxième film co-signé avec Omar Lotfi, il choisit de poser ses caméras au Maroc. Une reconversion artistique qu’il assume pleinement, et dont il livre ici les dessous à travers sa nouvelle casquette de producteur cinéma.



  • Un an après L’Batal, vous signez Casa Guira, une comédie d’action 100 % marocaine. Quelle est la trame de ce nouveau projet ?

Le film raconte l’histoire d’Ismaïl, un personnage qui sort de prison après avoir passé 12 ans derrière les barreaux pour un braquage d’or. À sa sortie, il retrouve Nassim, son ami d’enfance, qui rentre tout juste de Turquie. Et ensemble, ils se lancent dans une sorte de mission un peu folle pour retrouver un vieux coffre rempli d’or. C’est une histoire à la fois drôle, pleine de suspense, avec des scènes d’action ; mais toujours avec ce ton populaire et chaleureux qu’on connaît bien chez nous. Le scénario a été écrit par El Mehdi Chehab, et dès le début, j’ai senti qu’il y avait un vrai potentiel. On a décidé, avec Omar Lotfi, le réalisateur, de miser sur l’humour populaire marocain. On voulait parler au public dans un langage qu’il reconnaît, qu’il ressent. L’histoire fait sourire, elle est pleine de complicité, d’énergie positive, et, surtout, elle reste profondément marocaine.

Pour moi, c’est important de soutenir ce genre de projets. Le Maroc a des histoires fortes, uniques, et il est temps qu’on leur donne toute la place qu’elles méritent. Je crois vraiment au cinéma marocain et surtout à cette nouvelle génération de créateurs, d’acteurs, de techniciens… Il y a du talent, il y a de l’envie, et il y a un public qui attend quelque chose de vrai. Avec Casa Guira, on a voulu proposer un film original, drôle, mais en même temps universel. Quelque chose qui parle aux Marocains d’abord, mais qui peut aussi toucher au-delà de nos frontières. C’est une fierté pour moi de faire partie de cette aventure. Le film débarque dans toutes les salles du Maroc à partir du 17 septembre 2025. On espère que le public sera au rendez-vous.
 
  • Qu’est-ce qui vous a poussé à faire le saut vers la production, pour la première fois, et pourquoi avoir décidé de le faire au Maroc ?

L’idée de produire un film, je l’ai en tête depuis environ quatre ans. C’est un projet que je mûris depuis longtemps, et dès le départ, je savais que je voulais que ça se passe ici, au Maroc. J’ai eu des opportunités à l’étranger, notamment aux États-Unis, mais pour moi, c’était important de commencer cette aventure dans mon propre pays. Le Maroc a des histoires fortes, un public incroyable et un potentiel énorme dans le domaine du cinéma.
 
J’ai donc choisi de m’entourer de Omar Lotfi, en qui j’ai entièrement confiance. C’est un ami proche, mais aussi un artiste talentueux. Beaucoup de gens ont du mal à croire qu’un acteur puisse passer à la réalisation… mais moi, j’y ai cru. Je l’ai vu à l’œuvre, je connais sa vision, sa rigueur, sa créativité. Et surtout, après le succès de L’Batal, qui a eu un très bon accueil et qui a été largement vu, j’étais encore plus convaincu qu’il avait ce qu’il faut pour passer derrière la caméra. Ce film, Casa Guira, n’est que le début. Il y en aura d’autres. On a des idées, des histoires à raconter, une énergie à transmettre. Et je crois que le public marocain est prêt, lui aussi, à découvrir une nouvelle vague de cinéma local.

D’ailleurs, ce film sera également projeté à l’étranger, afin de faire découvrir notre cinéma et nos histoires à un public international. C’est une belle opportunité de montrer la richesse culturelle et la créativité du Maroc sur la scène mondiale.

  • Comment avez-vous géré l’encadrement de l’équipe sur le tournage, notamment avec l’arrivée de nouveaux visages qui ont suscité certaines polémiques ?

Ça s’est très bien passé, même si, pour être honnête, je n’ai pas pu être présent physiquement sur le tournage. J’étais engagé sur plusieurs autres projets en parallèle, ce qui m’a empêché de suivre le processus de manière directe sur le plateau. Cela dit, j’ai toujours gardé un œil attentif à distance. Je donnais mes remarques et mes retours régulièrement, en fonction des avancées, et on échangeait souvent, même à distance.
 
J’ai eu une totale confiance en Omar Radi pour la réalisation. C’est quelqu’un de très rigoureux, passionné, et qui sait exactement où il va sur le plan artistique. Je connaissais la vision qu’il portait pour ce film, et je savais qu’elle était en phase avec ce qu’on voulait raconter. Dès le début, j’ai adhéré à ses choix artistiques, que ce soit au niveau du casting, de la direction d’acteurs ou du ton général du film.

Ce qui m’a vraiment touché, c’est que même quand je voyageais, l’équipe prenait le soin de m’envoyer les coulisses du tournage, des vidéos, des photos… Il y avait une vraie volonté de garder le lien, de partager l’aventure, et ça, ça m’a énormément touché. J’avais l’impression d’être là, même à distance. Aujourd’hui, je suis vraiment fier du travail qu’ils ont accompli. L’équipe a fait preuve d’un professionnalisme incroyable, et le résultat est à la hauteur de nos espérances.
 
  • Quel regard portez-vous, aujourd’hui, sur la scène artistique marocaine ? Quels sont, selon vous, les changements nécessaires pour la faire évoluer ?

Je pense que c’est surtout le système qui doit s’améliorer pour que l’industrie artistique au Maroc puisse vraiment décoller. Les artistes, les auteurs de chansons, les producteurs, tous ceux qui travaillent dans l’ombre, doivent pouvoir vivre dignement de leur métier. La musique génère de l’argent, c’est certain, mais ici au Maroc, il n’existe pas encore un système qui gère tout ça à 100 %.
 
Ces dix dernières années, on a fait des progrès, on commence à mettre en place des structures et des mécanismes, mais ce n’est pas encore suffisant. Il faut que ça évolue davantage pour que ces talents, surtout ceux qui restent dans l’ombre comme les auteurs, les producteurs, les techniciens, puissent vivre de leur passion sans se soucier des problèmes financiers.

On a énormément de talents ici, mais sans un cadre solide, beaucoup risquent de devoir abandonner ou chercher ailleurs. Pour que l’industrie artistique devienne un vrai métier au Maroc, il faut que le système soit capable d’assurer un revenu stable et juste à tous ceux qui contribuent à cette chaîne créative. C’est un défi, mais c’est essentiel pour l’avenir de notre culture et de notre musique.

Interview avec RedOne : « Le Maroc était le choix naturel pour me lancer dans le cinéma »
  • Vous préparez actuellement une chanson pour les Marocains en vue de la Coupe d'Afrique des Nations et du Mondial ?

Je suis habitué à créer des chansons de ce genre, notamment lors d’événements sportifs internationaux. Par exemple, au Qatar, j’étais responsable de la partie musicale. Cependant, pour la Coupe du Monde, je ne serai pas directement impliqué dans la création musicale. Ce sera d’autres professionnels qui prendront en charge cette mission, avec leurs propres idées et leur propre approche.
 
Cela dit, même si rien n’est encore officialisé ou concret pour le moment, il n’est pas impossible que je travaille sur une chanson de mon côté. J’aime bien garder cette porte ouverte, car la musique est une passion, et quand on me donne l’occasion de contribuer à un événement aussi important, j’essaie toujours d’apporter ma touche personnelle. Pour l’instant, l’essentiel est de se concentrer sur la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Cet événement est crucial, non pas seulement pour le Maroc, mais aussi pour toute l’Afrique. J’espère que nous pourrons créer une chanson forte, rassembleuse, qui parle aux Marocains mais aussi à tous les Africains.

Je suis convaincu que la musique peut jouer un rôle puissant dans ces grands moments sportifs. Donc, même si je ne suis pas encore certain de ma participation officielle pour le Mondial, je garde cette idée dans un coin de ma tête, prêt à me lancer si l’occasion se présente. Mais pour l’heure, tout mon focus est sur la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et sur la possibilité d’y contribuer avec un morceau qui marquera les esprits.
 
  • Quels sont vos prochains projets ?

En ce moment, je suis en pleine phase de création, je travaille sur l’écriture de plusieurs chansons. C’est une étape importante où les idées commencent à prendre forme, mais rien n’est encore fixé ni définitif.







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