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Interview avec Hala Benlahssen : « On veut retenir les étudiants du tourisme dans le secteur »

DG et fondatrice de Halo Consulting


Rédigé par Safaa KSAANI Mercredi 14 Juin 2023

Sous sa casquette de membre du Comité exécutif du Future Leaders Challenge (FLC) Maroc, Hala Benlahssen nous parle des tenants et aboutissants de cette initiative, la première en son genre à l’échelle nationale.



-La première édition du Future Leaders Challenge (FLC) Maroc, tenue les 12 et 13 juin à Tanger au Hilton Houara, réunit les écoles d’hôtellerie et de tourisme du pays et les professionnels du tourisme. Quels objectifs assignez-vous à cette initiative ?

-C’est une initiative qui vise à encourager les jeunes étudiants dans l’hôtellerie, la restauration et le tourisme, à les accompagner et à les encourager afin de devenir les futurs leaders dans le secteur. On veut les retenir et les garder dans le secteur du tourisme et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique (MEA).
Cette première édition du FLC Maroc réunit onze écoles et universités nationales qui ont fait le challenge de présenter leurs idées innovantes autour d’une problématique en lien avec le secteur. Les trois écoles choisies par les membres du jury participeront à la finale qui va se dérouler à Dubaï en 2024.

- Quel est le rôle des professionnels du secteur aujourd’hui pour accompagner ces étudiants vers le leadership ?

- Il convient de noter que cette initiative a été lancée pour encourager les jeunes talents dans l’hôtellerie. Le secteur du tourisme est passé par une période assez difficile à cause du Covid. Les gens étaient réticents et n’étaient pas encouragés à travailler dans le secteur. Nous, acteurs et professionnels du secteur, notre rôle est d’accompagner ces jeunes, leur montrer les atouts qu’ils peuvent développer à travers ce secteur, et ce, à travers les rencontres qu’ils ont eues pendant ces deux jours avec les professionnels du secteur. A cette occasion, ils ont eu l’occasion de rencontrer les directeurs de grands groupes hôteliers comme le Hilton, qui est le sponsor officiel de cet événement, ainsi que d’autres partenaires comme le groupe Accor et le Radisson Hotels & Resorts, ainsi que les directeurs des ressources humaines, ce qui a donné lieu à des contacts directs avec les professionnels. Et en même temps, il s’agit de bénéficier de formations pour être préparés au monde professionnel et y rester.

- Vous insistez sur l’importance de retenir dans le secteur les jeunes étudiants. De quel constat est née cette volonté ?

- Il y a pas mal de formations dans le secteur. Pourtant, on trouve des personnes qui ont suivi des formations dans le tourisme et le management hôtelier pendant trois à cinq ans, mais qui, après les études, vont aller vers d’autres secteurs plus faciles pour eux de réaliser leur intégration.
Aujourd’hui, la première question qu’on se pose est : pourquoi vont-ils vers d’autres secteurs ? Et est-ce qu’il y a un effort à faire de notre part en tant que professionnels du secteur pour les garder dans ce domaine ?
De l’autre côté, il importe d’essayer de comprendre qu’est ce qui est offert dans les autres secteurs et que les étudiants ne trouvent pas dans le nôtre.
Le constat est là. Il y a une fuite des cerveaux dans d’autres secteurs, notamment la communication, le commercial, la finance… puisqu’on a des talents dans toutes ces spécialités grâce aux écoles et universités de ce secteur.

- A quel point cet événement permet-il de positionner le pays comme leader dans la région MEA ?

- Le FLC est un promoteur de talents dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique pour les garder dans cette région. Cet événement, organisé localement ici, vise à promouvoir les talents du Maroc dans cette région mais aussi à avoir une connexion avec les autres pays de la région.

- C’est peut-être aussi l’occasion d’attirer des investisseurs étrangers ?

- C’est plutôt l’occasion de créer une rencontre entre les grands leaders du secteur et les jeunes. Ce n’est pas un événement à but lucratif ou qui vise à ramener les investisseurs au Maroc. Pour une fois, on s’intéresse aux jeunes étudiants. On sort de cette partie commerciale du secteur et on rentre dans une partie humaine et purement sociale qui permet de booster les jeunes talents.

- Selon vous, comment peut-on améliorer l’offre touristique au Maroc, à la lumière de la nouvelle feuille de route ?

- Les efforts sont déjà entrepris par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Premièrement, à travers des campagnes de marketing réussies qui ont permis d’internationaliser la destination marocaine et la promouvoir auprès des grands voyageurs partout dans le monde.
Deuxièmement, un grand effort a été fait par le développement de jeunes entrepreneurs dans le tourisme grâce à des solutions de financement, d’investissement, d’accompagnement et de formations initiées par le ministère de tutelle.
Le troisième levier est la promotion des destinations en allant vers un tourisme régional et en mettant en avant les petits recoins du pays pour ne pas rester concentré sur les grandes villes touristiques. Ce tourisme est bénéfique pour ces petites régions et c’est ce qui représente la richesse culturelle du pays. Pas mal d’investissements hôteliers se sont faits dans des régions à fort potentiel touristique.

- Quelles sont les nouvelles exigences des touristes après le Covid-19 ?

- Il y en a pas mal ! On a vu une grande évolution du comportement du voyageur depuis le Covid. On a eu plusieurs périodes de flottement. Des périodes où les gens étaient très réticents, d’autres étaient très sensibles à la sécurité, à l’hygiène mais aussi à la flexibilité. Aujourd’hui, il y a de nouvelles tendances, dans le voyage d’affaires par exemple, avec de plus en plus de jeunes voyageurs nomades - « digital nomads » - qui travaillent à distance. On a aussi cette émergence de tourisme « Bleisure » (Business et plaisir).

- Quelles perspectives pour la saison d’été prochaine ?

- Vu les chiffres avec lesquels on a démarré cette année et ceux qu’on a aujourd’hui sur les différentes régions, je pense que l’été s’annonce très bien. On espère dépasser les résultats qu’on a eus après le Covid. A Marrakech, on est à 50% d’évolution par rapport à l’année dernière sur le nombre d’arrivées de touristes.

Propos recueillis par Safaa KSAANI

Future Leaders Challenge

Un coup de pouce aux étudiants en tourisme


Prépaprer la relève en restauration, tourisme et hôtellerie et être un tremplin exceptionnel entre les études et le marché du travail sont, entre autres, les ambitions des organisateurs du Future Leaders Challenge (FLC) Maroc.

Lors de la cérémonie de remise des Prix de la première édition de la FLC Maroc, organisée mardi 13 juin, les noms des trois écoles gagnantes ont été proclamées et sont, par ordre de mérite, School of Hospitality Business and Management (SHBM) (1ère), l’Institut Supérieur International de Tourisme de Tanger (ISITT) (2ème), OSTELEA Tourism Management School Campus Rabat (3ème).

Ces étudiants se sont démarqués par la qualité de leur présentation, qui a captivé l’attention du jury, a annoncé Raouf Benchedli, directeur général de Hilton de la région Maroc et Tunisie, à cette occasion.

Du côté des étudiants, cette compétition a permis à certains de confirmer leur choix de carrière et pour d’autres, c’est un coup de pouce nécessaire à la réalisation de leurs ambitions.

Selon le Directeur de l’Institut supérieur international de tourisme de Tanger (ISITT), Adnane Afquir, cet événement revêt un caractère important dans la mesure où « il permet à plusieurs établissements, qui proposent une offre de formation supérieure dans le tourisme, de se rencontrer. C’est une occasion pour les étudiants d’exprimer leurs talents. Participer dans cette compétition est, à mon sens, extrêmement importante puisqu’elle met le leadership au centre de sa démarche ».

S.K.








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