- Votre marque « Zora » garantie «haut de gamme, vegan, …”. Pensez-vous que le vegan est le futur des produits alimentaires ?
- Je pense que de plus en plus de marques se lancent dans les produits vegan, du moins partiellement. Je crois fort que le futur des produits alimentaires se trouve dans l’inclusion. C’est -à -dire que les marques deviendront plus attentionnées et conscientes des besoins des consommateurs d’un point de vue sanitaire.
D’ailleurs, plusieurs études ont démontré que le nombre de consommateurs qui demandent des produits vegan et plus sains augmente de façon exponentielle. Cela concerne aussi bien le sans gluten, sans sucre … les consommateurs deviennent aussi exigeants en termes de transparence sur l’origine des ingrédients, les conditions de fabrication,... Je pense que le consommateur est devenu très exigeant et demande aux fabricants de faire preuve de plus de responsabilité.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer une marque de chocolat ? Une volonté d’améliorer les capacités des producteurs de cacao africains ?
- Après avoir obtenu mon MBA à l’Université Bentley de Boston, j’ai décidé de m’immerger dans l’industrie du chocolat. Un produit aimé par beaucoup de personnes dans le monde. Personnellement, je mange du chocolat pratiquement tous les jours ou au moins plusieurs fois par semaine, pour me faire plaisir ou faire plaisir à d’autres personnes (rires). Donc, je voulais vraiment en savoir plus sur la façon de commercialiser ce produit, sa fabrication, et des problèmes rencontrés dans cette industrie.
En tant que consommateurs, on ne se pose pas forcément ces questions. Je trouve que le chocolat est un produit assez unique sur tous les plans. En me plongeant dans cette industrie, j’ai appris que l’Afrique de l’Ouest représente plus de 70% de la production mondiale du cacao, que l’industrie du chocolat pèse plus de 100 milliards de dollars, mais n’attribue qu’environ 4% du bénéfice net aux agriculteurs. Il y a une disparité énorme entre les bénéfices de l’industrie et la rémunération des agriculteurs, ce qui conduisait à un cycle de pauvreté perpétuel. J
e tiens à souligner que ces agriculteurs de cacao ont du mal à avoir accès aux besoins de base, notamment la scolarisation de leurs enfants. Ils travaillent dans des conditions misérables. Zora émerge de ce besoin de créer une marque de chocolat, non seulement équitable, mais aussi qui représente et qui célèbre les agriculteurs de cacao africains.
- Les fabricants de chocolat n’utilisent pas beaucoup le cacao de l’Afrique de l’Ouest pour conquérir d’autres marchés. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
- Selon mon expérience, aux Etats-Unis, il y a des entreprises qui décident de ne pas exploiter le marché ouest-africain. Cela me choquait. Je ne comprenais pas pourquoi. J’avais l’opportunité d’être entourée d’experts du secteur, ce qui m’a permis de mener une sorte d’investigation. J’essayais de répondre à cette question : pourquoi on n’amène pas le cacao de l’Afrique de l’Ouest ? J’ai ensuite réalisé qu’il y avait une perception très négative sur cette région.
Pour se justifier, les industriels disent viser du cacao de haute qualité et que “le cacao de l’Afrique de l’Ouest est réservé aux marques de bas de gamme”. “On ne veut pas associer nos marques aux conditions des fermes et à l’emploi des enfants”. Or, on peut avoir un chocolat de très haute qualité de l’Afrique de l’Ouest tout en travaillant avec des fermiers qui optent pour des pratiques équitables, éthiques et morales. En tant qu’entreprise qui veut avoir un impact, je trouve illogique qu’on ne se focalise pas sur cette région.
Zora s’engage à soutenir un commerce équitable et direct de cacao en éliminant la plupart des intermédiaires et en garantissant un approvisionnement transparent à partir du Ghana avec des bénéfices quatre fois plus élevés au profit des communautés de producteurs de cacao dans les zones rurales du Ghana.
- La chaîne d’approvisionnement est-elle donc si longue et complexe ?
- Notre chaîne d’approvisionnement, appelée bean-to-bar (de la fève à la tablette), nous permet de tracer la fabrication du chocolat, de la récolte jusqu’au produit fini, qui aboutit à plus de transparence.
On sait donc la provenance du cacao, comment il est fabriqué,... Une fois qu’on reçoit les fèves de cacao, notre recette est contrôlée, ce qui fait du produit un produit de qualité supérieure. On sous-traite actuellement la production du chocolat bean-to-bar, ce qui nous permet de minimiser les coûts de démarrage. Le chocolat est produit dans une usine en micro-lots, avec une attention et un soin particuliers, pour mettre en valeur les profils de saveur des fèves en premier lieu. Le but est d’avoir un produit Made in Africa.
- Concernant le Made in Africa, qui nous amène à parler du Made in Morocco, y a-t-il un engouement pour les produits marocains aux Etats-Unis d’Amérique ?
- Je trouve que cela dépend de la catégorie du produit. C’est vraiment du cas par cas. Il y a des produits qui peuvent être facilement acceptés par les Américains. D’après mon expérience, j’ai remarqué qu’ils se sont plus ouverts sur les produits marocains en comparaison avec 2012, quand je suis arrivée pour mes études. C’est probablement parceque le Maroc est devenu une destination touristique prisée des Américains.
- Je pense que de plus en plus de marques se lancent dans les produits vegan, du moins partiellement. Je crois fort que le futur des produits alimentaires se trouve dans l’inclusion. C’est -à -dire que les marques deviendront plus attentionnées et conscientes des besoins des consommateurs d’un point de vue sanitaire.
D’ailleurs, plusieurs études ont démontré que le nombre de consommateurs qui demandent des produits vegan et plus sains augmente de façon exponentielle. Cela concerne aussi bien le sans gluten, sans sucre … les consommateurs deviennent aussi exigeants en termes de transparence sur l’origine des ingrédients, les conditions de fabrication,... Je pense que le consommateur est devenu très exigeant et demande aux fabricants de faire preuve de plus de responsabilité.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer une marque de chocolat ? Une volonté d’améliorer les capacités des producteurs de cacao africains ?
- Après avoir obtenu mon MBA à l’Université Bentley de Boston, j’ai décidé de m’immerger dans l’industrie du chocolat. Un produit aimé par beaucoup de personnes dans le monde. Personnellement, je mange du chocolat pratiquement tous les jours ou au moins plusieurs fois par semaine, pour me faire plaisir ou faire plaisir à d’autres personnes (rires). Donc, je voulais vraiment en savoir plus sur la façon de commercialiser ce produit, sa fabrication, et des problèmes rencontrés dans cette industrie.
En tant que consommateurs, on ne se pose pas forcément ces questions. Je trouve que le chocolat est un produit assez unique sur tous les plans. En me plongeant dans cette industrie, j’ai appris que l’Afrique de l’Ouest représente plus de 70% de la production mondiale du cacao, que l’industrie du chocolat pèse plus de 100 milliards de dollars, mais n’attribue qu’environ 4% du bénéfice net aux agriculteurs. Il y a une disparité énorme entre les bénéfices de l’industrie et la rémunération des agriculteurs, ce qui conduisait à un cycle de pauvreté perpétuel. J
e tiens à souligner que ces agriculteurs de cacao ont du mal à avoir accès aux besoins de base, notamment la scolarisation de leurs enfants. Ils travaillent dans des conditions misérables. Zora émerge de ce besoin de créer une marque de chocolat, non seulement équitable, mais aussi qui représente et qui célèbre les agriculteurs de cacao africains.
- Les fabricants de chocolat n’utilisent pas beaucoup le cacao de l’Afrique de l’Ouest pour conquérir d’autres marchés. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
- Selon mon expérience, aux Etats-Unis, il y a des entreprises qui décident de ne pas exploiter le marché ouest-africain. Cela me choquait. Je ne comprenais pas pourquoi. J’avais l’opportunité d’être entourée d’experts du secteur, ce qui m’a permis de mener une sorte d’investigation. J’essayais de répondre à cette question : pourquoi on n’amène pas le cacao de l’Afrique de l’Ouest ? J’ai ensuite réalisé qu’il y avait une perception très négative sur cette région.
Pour se justifier, les industriels disent viser du cacao de haute qualité et que “le cacao de l’Afrique de l’Ouest est réservé aux marques de bas de gamme”. “On ne veut pas associer nos marques aux conditions des fermes et à l’emploi des enfants”. Or, on peut avoir un chocolat de très haute qualité de l’Afrique de l’Ouest tout en travaillant avec des fermiers qui optent pour des pratiques équitables, éthiques et morales. En tant qu’entreprise qui veut avoir un impact, je trouve illogique qu’on ne se focalise pas sur cette région.
Zora s’engage à soutenir un commerce équitable et direct de cacao en éliminant la plupart des intermédiaires et en garantissant un approvisionnement transparent à partir du Ghana avec des bénéfices quatre fois plus élevés au profit des communautés de producteurs de cacao dans les zones rurales du Ghana.
- La chaîne d’approvisionnement est-elle donc si longue et complexe ?
- Notre chaîne d’approvisionnement, appelée bean-to-bar (de la fève à la tablette), nous permet de tracer la fabrication du chocolat, de la récolte jusqu’au produit fini, qui aboutit à plus de transparence.
On sait donc la provenance du cacao, comment il est fabriqué,... Une fois qu’on reçoit les fèves de cacao, notre recette est contrôlée, ce qui fait du produit un produit de qualité supérieure. On sous-traite actuellement la production du chocolat bean-to-bar, ce qui nous permet de minimiser les coûts de démarrage. Le chocolat est produit dans une usine en micro-lots, avec une attention et un soin particuliers, pour mettre en valeur les profils de saveur des fèves en premier lieu. Le but est d’avoir un produit Made in Africa.
- Concernant le Made in Africa, qui nous amène à parler du Made in Morocco, y a-t-il un engouement pour les produits marocains aux Etats-Unis d’Amérique ?
- Je trouve que cela dépend de la catégorie du produit. C’est vraiment du cas par cas. Il y a des produits qui peuvent être facilement acceptés par les Américains. D’après mon expérience, j’ai remarqué qu’ils se sont plus ouverts sur les produits marocains en comparaison avec 2012, quand je suis arrivée pour mes études. C’est probablement parceque le Maroc est devenu une destination touristique prisée des Américains.
« Plusieurs études ont démontré que le nombre de consommateurs qui demandent des produits vegan et plus sains augmente de façon exponentielle »
- Zora attire certainement sa clientèle. Pensez-vous dépasser vos concurrents, comme Nestlé, Pralinor... ?
- On vise une clientèle qui est complètement différente de celle de ces marques. Notre marché cible sont des consommateurs de chocolat qui apprécient une qualité supérieure et qui sont socialement conscients et souhaitent soutenir des causes qu’ils jugent importantes. La recette de base du chocolat « Zora » est constituée de trois ingrédients : les fèves de cacao organique, le beurre de cacao et le sucre de canne. Les barres de chocolat garantie haut de gamme, vegan, sans gluten, sans soja, sans produits conservateurs. On rajoute des huiles essentielles pour créer des saveurs.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
Une aventurière entrepreneure
Animée par une forte volonté d’améliorer les capacités des producteurs de cacao africains, Fatima Zohra Hakam n’a pas lésiné sur les moyens. Elle lance sa propre marque de chocolat raffinée «Zora». Son aventure entrepreneuriale commence aux Etats-unis, en intégrant l’ONG «Chocolate Institute», spécialisée dans le développement et la promotion du cacao et du chocolat de qualité.
“J’ai toujours aimé travailler dans cette industrie avec une profonde passion pour les questions d’approvisionnement. Ce qui m’a le plus encouragé à démarrer Zora, c’est le manque de représentation et d’espace de la région ouest-africaine dans le domaine du chocolat de qualité”, nous confie-t-elle.
Après avoir obtenu son MBA à l’Université Bentley de Boston, la jeune entrepreneure a décidé de s’immerger dans l’industrie du chocolat, en travaillant comme responsable Marketing pour le Fine Cacao and Chocolate Institute et assistante de recherche à l’Université Harvard sous l’égide du professeur Carla Martin, expert de l’industrie. Elle a également consulté et travaillé comme assistante administrative pour Zorzal Cacao, une ferme de cacao biologique en République dominicaine.
“J’ai travaillé pour une société de conseil à New York et j’ai fait du bénévolat pour l’institut The Fine Cacao and Chocolate pendant mon temps libre. C’est là ou j’ai réalisé que je voulais m’immerger dans le monde du chocolat. J’ai donc travaillé à plein temps pour l’organisation FCCI, dirigée par Dr Carla Martin, qui est aussi professeur à Harvard dans le département africain et afro-américain. J’ai eu aussi l’occasion de travailler pour un producteur de cacao en République dominicaine, qui s’appelle Zorzal Cacao, qui se spécialise dans l’agriculture biologique et la conservation des oiseaux”, nous raconte-t-elle.
“J’ai toujours aimé travailler dans cette industrie avec une profonde passion pour les questions d’approvisionnement. Ce qui m’a le plus encouragé à démarrer Zora, c’est le manque de représentation et d’espace de la région ouest-africaine dans le domaine du chocolat de qualité”, nous confie-t-elle.
Après avoir obtenu son MBA à l’Université Bentley de Boston, la jeune entrepreneure a décidé de s’immerger dans l’industrie du chocolat, en travaillant comme responsable Marketing pour le Fine Cacao and Chocolate Institute et assistante de recherche à l’Université Harvard sous l’égide du professeur Carla Martin, expert de l’industrie. Elle a également consulté et travaillé comme assistante administrative pour Zorzal Cacao, une ferme de cacao biologique en République dominicaine.
“J’ai travaillé pour une société de conseil à New York et j’ai fait du bénévolat pour l’institut The Fine Cacao and Chocolate pendant mon temps libre. C’est là ou j’ai réalisé que je voulais m’immerger dans le monde du chocolat. J’ai donc travaillé à plein temps pour l’organisation FCCI, dirigée par Dr Carla Martin, qui est aussi professeur à Harvard dans le département africain et afro-américain. J’ai eu aussi l’occasion de travailler pour un producteur de cacao en République dominicaine, qui s’appelle Zorzal Cacao, qui se spécialise dans l’agriculture biologique et la conservation des oiseaux”, nous raconte-t-elle.