Lors de la présentation du projet de budget sectoriel du ministère des Habous et des Affaires islamiques devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale, des Affaires islamiques, des Affaires migratoires et des Marocains résidant à l’étranger à la Chambre des Représentants, le ministre de tutelle Ahmed Toufiq a affirmé que «le ministère poursuivra, en coordination avec le Secrétariat général du Conseil supérieur des Oulémas, le soutien à la mise en œuvre du plan de diffusion du message religieux afin de renforcer l’impact de la religiosité dans l’application des valeurs de l’Islam dans les différents domaines de la vie».
Il a précisé que ce plan vise à consolider la présence de la religion comme acteur dans les programmes de développement de divers secteurs, facteur de prévention contre les fléaux sociaux, et moteur du sens moral et spirituel dans les professions et les responsabilités.
Le ministre a également indiqué que la mise en œuvre de ce plan sera accélérée en élargissant les zones d’expérimentation, passant de 636 mosquées en 2025 à 23.014 mosquées en 2026.
Le responsable gouvernemental a précisé qu’un budget de 235,6 millions de dirhams sera alloué en 2026 au Secrétariat général du Conseil supérieur des Oulémas et aux Conseils scientifiques régionaux et locaux pour appuyer la mise en œuvre du plan.
Toufiq a ajouté que l’action du ministère portera aussi sur le soutien du Conseil supérieur des Oulémas afin d’organiser des Conseils religieux et des activités spirituelles variées dans le cadre de la fatwa relative à la zakat, ainsi que sur la création d’un site Internet dédié aux règles de la zakat.
Ahmed Toufiq a indiqué que le ministère mettra en œuvre les programmes du plan “Charte des Oulémas” visant la qualification et la formation des cadres religieux, avec un budget de 109,5 millions de dirhams. Ce plan comprend la formation continue des prédicateurs des mosquées, des imams contractuels, ainsi que des imams, guides religieux et guides-femmes chargés de la prédication de proximité.
Pour l’année 2026, le ministère prévoit de poursuivre la mise en œuvre des programmes de formation destinés aux cadres religieux, en coordination avec le Secrétariat général du Conseil supérieur des Oulémas, en généralisant la formation sur la pratique du “tahlil” (invocation religieuse) à tous les imams des différentes régions du Royaume en poursuivant des programmes de formation pour les imams, guides et guides-femmes.
Ces programmes de formation incitent à la formation en langue amazighe et en dialecte hassani, en partenariat avec l’Institut Royal de la Culture Amazighe, ainsi que la formation dans le domaine de la communication familiale, en partenariat avec le ministère de la Solidarité et de l’Intégration sociale, sans oublier le lancement d’un programme de formation continue au profit des guides religieux des casernes militaires.
Amélioration des conditions des cadres religieux
Ahmed Toufiq a affirmé que pour l’année 2026, un budget de 2,65 milliards de dirhams sera alloué pour soutenir les indemnités des cadres religieux, ainsi qu’un montant de 280 millions de dirhams destiné à financer une augmentation mensuelle de 300 dirhams en faveur des imams et des mouadhins de l’ensemble des mosquées du Royaume. Cette mesure traduit la Haute Sollicitude Royale envers l’amélioration des conditions matérielles de ces acteurs religieux.
Un budget complémentaire de 272,2 millions de dirhams sera également consacré en 2026 à l’amélioration des services de couverture médicale au profit de tous les cadres religieux et de leurs ayants droit, ainsi qu’à leur intégration au régime de retraite géré par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Le ministère poursuivra par ailleurs les campagnes de sensibilisation et de communication destinées aux cadres religieux afin de mieux les informer sur la couverture santé et de faciliter leurs démarches via la plateforme “Moltamissi”, conçue pour répondre à leurs questions administratives et sociales.
De son côté, la Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales des cadres religieux continuera à programmer ses dépenses pour couvrir les coûts des services et programmes sociaux essentiels destinés aux cadres religieux et à leurs familles, avec une enveloppe de 178 millions de dirhams prévue pour l’exercice budgétaire 2026.
105 MDH pour l’encadrement religieux des MRE
Dans le même contexte, en réponse à une question orale sur «le soutien aux centres islamiques dédiés à la communauté marocaine résidant à l'étranger et la promotion de leur rôle enmatière d'encadrement», le ministre a souligné que 18 associations en Europe et au Canada ont bénéficié d'un soutien financier à hauteur de 105 millions de dirhams, dans le cadre des efforts déployés par le ministère pour accompagner l'encadrement religieux des Marocains résidant à l'étranger
Le responsable a ajouté que parmi les mesures de soutien destinées aux MRE figurent la création du Conseil marocain des Oulémas pour l'Europe, le renforcement de la coopération avec les ambassades, les consulats et les associations représentant les mosquées à l'étranger, l'envoi de 372 encadrants religieux pendant le mois de Ramadan dans 9 pays, ainsi que la remise de 345.000 exemplaires du Saint Coran aux mosquées et aux centres islamiques.
Dans ce sens, Toufiq a fait savoir que le ministère prépare un programme d'information religieuse en plusieurs langues destiné aux Marocains du monde, précisant qu'il s'agit d'un programme interactif qui sera diffusé quotidiennement.
D'autre part, en réponse à une question sur «le bilan du programme de réhabilitation des mosquées endommagées par le séisme», le ministre a affirmé que dans le cadre de ce programme, 4.959 expertises et études ont été réalisées pour diagnostiquer et déterminer la nature des travaux pour un coût total d'environ 112 MDH, alors que 901 opérations de réhabilitation et de restauration ont été achevées pour un coût global de 426 MDH.
Il a également fait état de la réouverture de 1.239 mosquées, la mise à disposition de 640 salles de prière alternatives ainsi que l'hébergement de 569 préposés religieux dont les logements ont été endommagés ou détruits, afin de garantir la continuité des rites religieux dans les zones sinistrées.
