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HCP : Le moral des ménages reprend sa tendance baissière


Rédigé par L'Opinion Mardi 16 Janvier 2024

Au travers des données alarmantes publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), une image sombre émerge, mettant en lumière les inquiétudes croissantes des ménages marocains face à une détérioration persistante de leur niveau de vie.



L'enquête trimestrielle du Haut-Commissariat au Plan (HCP) offre un éclairage inquiétant sur le moral des ménages marocains, révélant des chiffres préoccupants et des tendances qui soulignent les défis auxquels la société est confrontée. L'Indice de Confiance des Ménages (ICM), pivot de cette analyse, témoigne d'une chute significative, passant de 46,5 points au trimestre précédent à 44,3 points au dernier trimestre de 2023. Cette baisse, la plus marquée depuis 2008, pointe vers un pessimisme généralisé parmi la population.

Les chiffres relatifs à l'évolution passée du niveau de vie révèlent des pressions économiques persistantes qui pèsent sur la vie quotidienne avec un solde d'opinion négatif de moins 83,2 points, contre moins 81,5 points au trimestre précédent. Ces données suggèrent que la perception des ménages sur leur situation récente est en nette détérioration.

La projection des attentes futures aggrave encore le tableau, accentuant le sentiment de pessimisme et révélant des inquiétudes profondes quant à l'avenir. Plus de la moitié des ménages (57,9%) anticipent une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 prochains mois. Seuls 33,2% tablent sur un statu quo, tandis que seulement 8,9% espèrent une amélioration.

Un constat alarmant se dégage des déclarations des ménages, où 87,0% rapportent une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois. Ces chiffres soulignent l'impact concret des défis économiques et sociaux sur le quotidien des citoyens, générant une préoccupation généralisée.

Épargne en péril, les prix alimentaires en cause
 
L'enquête met en lumière une inquiétude croissante parmi les ménages marocains, illustrant des préoccupations quant à leur capacité future à épargner, exacerbées par l'augmentation continue des prix alimentaires.

Au quatrième trimestre de 2023, seuls 9,6% des ménages se disent optimistes quant à leur capacité à épargner au cours des 12 prochains mois, tandis que la vaste majorité, soit 90,4%, anticipe une incapacité à mettre de l'argent de côté. Cette perception pessimiste se traduit par un solde d'opinion négatif de moins 80,7 points, reflétant une détérioration par rapport aux trimestres précédents.

La flambée des prix alimentaires exerce une pression considérable sur les ménages marocains. Près de 97,7% d'entre eux rapportent une augmentation des prix des produits alimentaires au cours des 12 derniers mois. Le solde d'opinion reste profondément négatif, à moins 97,4 points, soulignant les difficultés croissantes auxquelles les ménages sont confrontés.

Les perspectives à court terme ne montrent aucun répit. Plus de 81,3% des ménages anticipent une augmentation continue des prix des produits alimentaires au cours des 12 prochains mois. Seulement 3,7% envisagent une baisse, alimentant ainsi un solde d'opinion négatif de moins 77,6 points. Ces chiffres indiquent une préoccupation généralisée quant à la capacité des ménages à faire face à une augmentation constante du coût de la vie.
 

Le spectre du chômage plane
 
Les résultats du HCP peignent des anticipations inquiétantes, avec une préoccupation majeure qui domine toutes les autres : la peur du chômage. Un pourcentage alarmant de 86,3% des ménages marocains redoute une augmentation du chômage. Seulement 6,0% restent optimistes quant à la stabilité de l'emploi. Le solde d'opinion, mesurant la différence entre les perspectives pessimistes et optimistes, reste nettement négatif à moins 80,3 points. Bien que légèrement en retrait par rapport au trimestre précédent, cette baisse ne fait que renforcer les angoisses persistantes au sein de la population.
 
Précipice financier, la confiance en berne
 
Une majorité écrasante des ménages marocains lutte pour équilibrer les livres financiers, tandis que les signes de détresse financière se multiplient, révèle le rapport, notant que la santé financière des ménages marocains reste précaire. Chiffres sur l’appui, seulement 56,1% des ménages estiment que leurs revenus parviennent à couvrir leurs dépenses. En revanche, 42,1% se trouvent contraints de s'endetter ou de puiser dans leur épargne, soulignant des défis financiers majeurs. À peine 1,8% affirment pouvoir épargner une partie de leurs revenus.
 

Une lueur d’espoir
 
Au début du nouvel an, la scène politique marocaine s'est illuminée de nouvelles perspectives avec l'introduction de mesures majeures dans la Loi de Finances 2024. Ces changements, détaillés par le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, témoignent de l'engagement continu envers la vision sociale du Royaume.

Le Chef du Gouvernement a souligné à plusieurs reprises la détermination de l’Exécutif à renforcer la vision sociale du pays. Les nouvelles mesures inscrites dans la Loi de Finances 2024 reflètent cet engagement, visant à instaurer un État social solide.

Une des annonces les plus marquantes a été celle du lancement de l'opération des versements des aides sociales directes. Réalisée avant la fin de l'année 2023, cette initiative a touché près d'un million et demi de familles qui ont reçu un montant financier dépassant les 524 millions de dirhams. Ce programme a suscité un vif intérêt, avec près de 2,9 millions de demandes enregistrées, démontrant ainsi la portée significative de ces mesures sociales.

De bonnes nouvelles aussi dans le cadre de la stratégie nationale d’extension de la couverture sanitaire, initiée sous les directives de SM le Roi ; le ministre de la Santé a annoncé que la barre des 22 millions de bénéficiaires supplémentaires a été franchie.

« Cette réalisation historique garantit que désormais, légalement, aucun citoyen marocain n’est laissé pour compte en matière de santé et de protection sociale, quelles que soient ses circonstances », a signifié le ministre Khalid Aït Taleb, dimanche dernier.

Aït Taleb a mis en lumière l’importance de cette extension, soulignant qu’elle “inclut désormais tous les citoyens, indépendamment de leur situation économique ou sociale. Ce programme de couverture universelle s’adresse aussi bien aux travailleurs salariés qu’aux non-salariés, et même à ceux qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité financière, faisant de la solidarité un pilier central de cette initiative”.

Il a mis en lumière l'aspect fondamental de la solidarité nationale dans cette démarche. Cette avancée n'est pas simplement une question de couverture légale, mais une manifestation concrète de la solidarité nationale. Le ministre a souligné que l'extension de la couverture sociale et sanitaire s'inscrit dans une volonté plus large de garantir l'accès aux soins de santé nécessaires à chaque Marocain, indépendamment de son statut économique.
 








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