L'Enquête Nationale sur le Niveau de Vie des Ménages (ENNVM) 2022, conduite par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), dévoile les réalités socio-économiques des citoyens marocains. Cette quatrième édition, réalisée auprès de 18.000 ménages sur une année entière, analyse en profondeur les dépenses de consommation et les revenus des foyers, mettant en lumière les dynamiques de pauvreté, de vulnérabilité et d'inégalités à travers le pays.
Le Maroc a enregistré une réduction significative de la pauvreté multidimensionnelle au cours des deux dernières décennies, une évolution saluée par le Haut-Commissariat au Plan . Les résultats d'une enquête nationale sur le niveau de vie des ménages révèlent des progrès notables qui méritent d'être mis en lumière.
Selon le HCP, le taux de pauvreté multidimensionnelle au Maroc a chuté de manière impressionnante, passant de 40% en 2001 à 9,1% en 2014, puis à 5,7% en 2022. Cette évolution positive découle principalement d'une baisse marquée de la pauvreté en milieu rural, où le taux est passé de 73,4% en 2001 à 19,4% en 2014, avant d'atteindre 11,2% en 2022. En milieu urbain, la réduction a été également significative, passant de 13,8% en 2001 à 2,2% en 2014, avant de connaître une légère hausse à 2,6% en 2022.
La diminution de la pauvreté multidimensionnelle a touché toutes les régions du Maroc. Les régions de "Tanger-Tétouan-Al Hoceima", "Oriental", "Rabat-Salé-Kénitra", "Souss-Massa", "Casablanca-Settat", "Marrakech-Safi" et "Drâa-Tafilalet" ont particulièrement bénéficié de cette baisse, avec une réduction annuelle moyenne dépassant les 10%. Cependant, malgré ces avancées, les régions de "Béni Mellal-Khénifra" et "Fès-Meknès" restent les plus touchées par la pauvreté, avec des taux respectifs de 11,6% et 10,4% en 2022.
L'enquête du HCP met en lumière les composantes de la pauvreté multidimensionnelle. La pauvreté monétaire est identifiée comme le principal facteur, représentant plus de la moitié de la pauvreté multidimensionnelle (52%) en 2022, contre 37,8% en 2014. Le manque d'accès aux services sociaux de base (eau, électricité, assainissement) et les déficits en matière d'éducation contribuent également de manière significative, avec des parts respectives de 25% et 23% en 2022.
Selon l’enquête, 83,7% des ménages marocains arrivent à couvrir leurs dépenses, dont 70,1% avec difficulté et 13,6% sans difficulté. Ce constat émane de l'étude intitulée « L’évolution du niveau de vie de la population à la lumière des résultats de l’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022 ».
Le rapport indique que seulement 4,2% des ménages réussissent à épargner, 4,4% puisent dans leurs réserves et 7,6% s'endettent pour subvenir à leurs besoins. Parmi les 10% les plus aisés, 78,9% arrivent à couvrir leurs dépenses (33,7% facilement et 45,2% difficilement), tandis que chez les 10% les moins aisés, cette proportion est de 80,4% (2% facilement et 78,4% difficilement).
D'après le HCP, 75,1% des chefs de ménage estiment que leur niveau de vie s'est détérioré par rapport à la période avant la pandémie de Covid-19, tandis que 23,5% le trouvent stable et seulement 1% considèrent qu'il s'est amélioré. La dégradation est particulièrement ressentie par 86,9% des ménages parmi les 10% les moins aisés, contre 50,4% parmi les 10% les plus aisés.
Le rapport souligne que parmi les ménages ayant déclaré une détérioration de leur niveau de vie, 45,3% attribuent cette situation à la "cherté de la vie". Les autres raisons mentionnées incluent l'apparition de nouveaux besoins (17,7%), la réduction ou la perte de revenus en raison de la perte d'emploi (13,1%) et la sécheresse (12,3%).
En prévision des 12 prochains mois, les préoccupations principales des ménages portent sur le coût du panier alimentaire (24,9%), les dépenses de soins de santé (19,2%), les dépenses d'habillement (12,8%) et les frais de transport (11%).
L'analyse régionale révèle des disparités importantes. Dans la région de "Drâa-Tafilalet", la pauvreté monétaire représente une contribution massive de 78,9% à la pauvreté multidimensionnelle en 2022. Cette part est de 64,3% dans la région de "Fès-Meknès", de 60,3% dans "Souss-Massa", de 58,8% dans les régions du Sud, de 51,2% dans "Marrakech-Safi" et de 50,9% dans "Casablanca-Settat".
Les répercussions majeures de la pandémie de Covid-19, de l'inflation croissante et des périodes récurrentes de sécheresse ont exacerbé les disparités socioéconomiques et territoriales parmi les ménages au Maroc. L'évolution des dépenses entre 2014 et 2022 révèle une distribution de plus en plus inégale du niveau de vie : la moitié la plus aisée de la population, représentant 50% du segment social supérieur, concentre 76,1% des dépenses totales, contre 75,1% en 2019 et 75,8% en 2014.
En revanche, la moitié la moins aisée ne dispose que de 23,9% (24,9% en 2019 et 24,2% en 2014). Les 20% les plus riches réalisent 48,1% des dépenses totales des ménages en 2022, comparé à 46,2% en 2019 et 47,0% en 2014, tandis que la part des 20% les plus pauvres s'élève à seulement 6,7% en 2022 (7% en 2019 et 6,7% en 2014). À l'échelle nationale, le revenu moyen par personne s'établit à 49.634 DH par an pour les 20% les plus riches, contre 6.943 DH pour les 20% les plus pauvres, un écart relatif de 7,1 fois. Cette enquête exhaustive, menée auprès de 18.000 ménages à travers le pays sur une année, du 15 mars 2022 au 14 mars 2023, illustre la diversité socio-économique et régionale du Royaume.
La réduction de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc est un témoignage des efforts continus et des politiques ciblées visant à améliorer les conditions de vie des citoyens. Cependant, les disparités régionales et la persistance de certaines formes de pauvreté indiquent qu'il reste encore du chemin à parcourir. Les résultats de cette enquête fournissent une feuille de route précieuse pour orienter les futures stratégies de développement social et économique du Royaume.
L'évolution du panier alimentaire des ménages marocains révèle des disparités significatives selon le niveau de vie, portant sur les résultats de l'Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022. Les ménages les moins aisés consacrent une part plus importante de leur budget aux céréales, légumes frais, corps gras, volailles, légumineuses et sucreries, tandis que les plus aisés dépensent davantage pour les produits laitiers, poissons, fruits et viandes rouges. Parallèlement, la part des "Aliments et boissons pris à l'extérieur" a doublé dans le panier alimentaire global entre 2014 et 2022, passant de 6,5% à 12,8%, avec des différences notables entre les milieux urbain et rural.
En 2022, l'enquête du HCP sur le niveau de vie des ménages marocains a mis en lumière des évolutions significatives dans la répartition des dépenses entre alimentation et autres postes de consommation. Malgré une légère hausse à 38,2%, la part des dépenses alimentaires reste en deçà du niveau observé en 2007, signalant une reprise après des années de déclin depuis 2014. Cette dynamique est observée aussi bien en milieu urbain (35,2%) qu'en milieu rural (48,6%), reflétant des spécificités de consommation liées aux contextes socio-économiques différents.
Parallèlement, les dépenses non alimentaires montrent des tendances contrastées : une augmentation notable pour le logement et l'énergie, l'hygiène et la communication, indiquant une adaptation des ménages aux nouveaux besoins et aux évolutions technologiques. En revanche, des baisses sont enregistrées dans les budgets alloués aux loisirs et à la culture, aux équipements ménagers, au transport et aux soins médicaux, suggérant une révision des priorités de consommation face aux pressions économiques et sociales.
L'analyse par niveau de vie révèle des disparités marquées : les ménages les plus aisés consacrent une part substantielle de leur budget aux dépenses non alimentaires telles que le transport, les soins de santé, l'enseignement et les loisirs, contrastant avec les ménages moins aisés qui concentrent davantage leurs ressources sur l'alimentation et les dépenses essentielles comme le logement et l'énergie. Ces écarts soulignent les défis persistants en termes d'accès aux services sociaux et de répartition des richesses, tout en illustrant les dynamiques économiques et sociales complexes qui façonnent le paysage de la consommation au Maroc.
Le Maroc a enregistré une réduction significative de la pauvreté multidimensionnelle au cours des deux dernières décennies, une évolution saluée par le Haut-Commissariat au Plan . Les résultats d'une enquête nationale sur le niveau de vie des ménages révèlent des progrès notables qui méritent d'être mis en lumière.
Des progrès remarquables
Selon le HCP, le taux de pauvreté multidimensionnelle au Maroc a chuté de manière impressionnante, passant de 40% en 2001 à 9,1% en 2014, puis à 5,7% en 2022. Cette évolution positive découle principalement d'une baisse marquée de la pauvreté en milieu rural, où le taux est passé de 73,4% en 2001 à 19,4% en 2014, avant d'atteindre 11,2% en 2022. En milieu urbain, la réduction a été également significative, passant de 13,8% en 2001 à 2,2% en 2014, avant de connaître une légère hausse à 2,6% en 2022.
La diminution de la pauvreté multidimensionnelle a touché toutes les régions du Maroc. Les régions de "Tanger-Tétouan-Al Hoceima", "Oriental", "Rabat-Salé-Kénitra", "Souss-Massa", "Casablanca-Settat", "Marrakech-Safi" et "Drâa-Tafilalet" ont particulièrement bénéficié de cette baisse, avec une réduction annuelle moyenne dépassant les 10%. Cependant, malgré ces avancées, les régions de "Béni Mellal-Khénifra" et "Fès-Meknès" restent les plus touchées par la pauvreté, avec des taux respectifs de 11,6% et 10,4% en 2022.
L'enquête du HCP met en lumière les composantes de la pauvreté multidimensionnelle. La pauvreté monétaire est identifiée comme le principal facteur, représentant plus de la moitié de la pauvreté multidimensionnelle (52%) en 2022, contre 37,8% en 2014. Le manque d'accès aux services sociaux de base (eau, électricité, assainissement) et les déficits en matière d'éducation contribuent également de manière significative, avec des parts respectives de 25% et 23% en 2022.
Budget maîtrisé
Selon l’enquête, 83,7% des ménages marocains arrivent à couvrir leurs dépenses, dont 70,1% avec difficulté et 13,6% sans difficulté. Ce constat émane de l'étude intitulée « L’évolution du niveau de vie de la population à la lumière des résultats de l’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022 ».
Le rapport indique que seulement 4,2% des ménages réussissent à épargner, 4,4% puisent dans leurs réserves et 7,6% s'endettent pour subvenir à leurs besoins. Parmi les 10% les plus aisés, 78,9% arrivent à couvrir leurs dépenses (33,7% facilement et 45,2% difficilement), tandis que chez les 10% les moins aisés, cette proportion est de 80,4% (2% facilement et 78,4% difficilement).
D'après le HCP, 75,1% des chefs de ménage estiment que leur niveau de vie s'est détérioré par rapport à la période avant la pandémie de Covid-19, tandis que 23,5% le trouvent stable et seulement 1% considèrent qu'il s'est amélioré. La dégradation est particulièrement ressentie par 86,9% des ménages parmi les 10% les moins aisés, contre 50,4% parmi les 10% les plus aisés.
Le rapport souligne que parmi les ménages ayant déclaré une détérioration de leur niveau de vie, 45,3% attribuent cette situation à la "cherté de la vie". Les autres raisons mentionnées incluent l'apparition de nouveaux besoins (17,7%), la réduction ou la perte de revenus en raison de la perte d'emploi (13,1%) et la sécheresse (12,3%).
En prévision des 12 prochains mois, les préoccupations principales des ménages portent sur le coût du panier alimentaire (24,9%), les dépenses de soins de santé (19,2%), les dépenses d'habillement (12,8%) et les frais de transport (11%).
Analyse régionale de la pauvreté
L'analyse régionale révèle des disparités importantes. Dans la région de "Drâa-Tafilalet", la pauvreté monétaire représente une contribution massive de 78,9% à la pauvreté multidimensionnelle en 2022. Cette part est de 64,3% dans la région de "Fès-Meknès", de 60,3% dans "Souss-Massa", de 58,8% dans les régions du Sud, de 51,2% dans "Marrakech-Safi" et de 50,9% dans "Casablanca-Settat".
2022, année d'aggravation des inégalités
Les répercussions majeures de la pandémie de Covid-19, de l'inflation croissante et des périodes récurrentes de sécheresse ont exacerbé les disparités socioéconomiques et territoriales parmi les ménages au Maroc. L'évolution des dépenses entre 2014 et 2022 révèle une distribution de plus en plus inégale du niveau de vie : la moitié la plus aisée de la population, représentant 50% du segment social supérieur, concentre 76,1% des dépenses totales, contre 75,1% en 2019 et 75,8% en 2014.
En revanche, la moitié la moins aisée ne dispose que de 23,9% (24,9% en 2019 et 24,2% en 2014). Les 20% les plus riches réalisent 48,1% des dépenses totales des ménages en 2022, comparé à 46,2% en 2019 et 47,0% en 2014, tandis que la part des 20% les plus pauvres s'élève à seulement 6,7% en 2022 (7% en 2019 et 6,7% en 2014). À l'échelle nationale, le revenu moyen par personne s'établit à 49.634 DH par an pour les 20% les plus riches, contre 6.943 DH pour les 20% les plus pauvres, un écart relatif de 7,1 fois. Cette enquête exhaustive, menée auprès de 18.000 ménages à travers le pays sur une année, du 15 mars 2022 au 14 mars 2023, illustre la diversité socio-économique et régionale du Royaume.
La réduction de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc est un témoignage des efforts continus et des politiques ciblées visant à améliorer les conditions de vie des citoyens. Cependant, les disparités régionales et la persistance de certaines formes de pauvreté indiquent qu'il reste encore du chemin à parcourir. Les résultats de cette enquête fournissent une feuille de route précieuse pour orienter les futures stratégies de développement social et économique du Royaume.
Disparités alimentaires
L'évolution du panier alimentaire des ménages marocains révèle des disparités significatives selon le niveau de vie, portant sur les résultats de l'Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022. Les ménages les moins aisés consacrent une part plus importante de leur budget aux céréales, légumes frais, corps gras, volailles, légumineuses et sucreries, tandis que les plus aisés dépensent davantage pour les produits laitiers, poissons, fruits et viandes rouges. Parallèlement, la part des "Aliments et boissons pris à l'extérieur" a doublé dans le panier alimentaire global entre 2014 et 2022, passant de 6,5% à 12,8%, avec des différences notables entre les milieux urbain et rural.
Dynamiques de consommation
En 2022, l'enquête du HCP sur le niveau de vie des ménages marocains a mis en lumière des évolutions significatives dans la répartition des dépenses entre alimentation et autres postes de consommation. Malgré une légère hausse à 38,2%, la part des dépenses alimentaires reste en deçà du niveau observé en 2007, signalant une reprise après des années de déclin depuis 2014. Cette dynamique est observée aussi bien en milieu urbain (35,2%) qu'en milieu rural (48,6%), reflétant des spécificités de consommation liées aux contextes socio-économiques différents.
Parallèlement, les dépenses non alimentaires montrent des tendances contrastées : une augmentation notable pour le logement et l'énergie, l'hygiène et la communication, indiquant une adaptation des ménages aux nouveaux besoins et aux évolutions technologiques. En revanche, des baisses sont enregistrées dans les budgets alloués aux loisirs et à la culture, aux équipements ménagers, au transport et aux soins médicaux, suggérant une révision des priorités de consommation face aux pressions économiques et sociales.
L'analyse par niveau de vie révèle des disparités marquées : les ménages les plus aisés consacrent une part substantielle de leur budget aux dépenses non alimentaires telles que le transport, les soins de santé, l'enseignement et les loisirs, contrastant avec les ménages moins aisés qui concentrent davantage leurs ressources sur l'alimentation et les dépenses essentielles comme le logement et l'énergie. Ces écarts soulignent les défis persistants en termes d'accès aux services sociaux et de répartition des richesses, tout en illustrant les dynamiques économiques et sociales complexes qui façonnent le paysage de la consommation au Maroc.