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Gouvernance : Les ministres répondent au bilan cinglant de la Cour des Comptes


Rédigé par Rime Taybouta Mercredi 15 Juin 2022

Après les multiples lacunes de gouvernance et les défaillances sectorielles relevées par le dernier rapport de la Cour des Comptes, les ministres ont exposé, mardi à la deuxième Chambre, les efforts déployés pour remédier aux dysfonctionnements



Le mois dernier, la Cour des Comptes a rendu public son rapport annuel qui, une fois n’est pas coutume, englobe les exercices 2019 et 2020. Les juges de l’Institution présidée par Zineb El Adaoui ont dressé un bilan qui fait mal, relavant moult lacunes structurelles dans le système de gouvernance du pays. Faiblesse de l’emploi, lacunes du tissu productif, manquement dans les systèmes de Santé et de l’Education… les défaillances sont d’envergure et donc les défis à relever son de taille. C’est ainsi que les élus de la Chambre des Conseillers ont appelé, mardi, le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier aux dysfonctionnements sectoriels évoqués dans ledit rapport. Les ministres n’ont pas tardé à répondre à cette requête en listant les efforts déployés pour remédier aux dysfonctionnements dans certains départements ministériels.

L’ANAPEC, ça bouge !

Ainsi, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younès Sekkouri, a indiqué que l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) est bien déterminée à garantir l’application et le suivi des recommandations de la Cour des Comptes, annonçant que cette agence a, d’ores et déjà, entamé le chantier de mise à niveau du système contractuel avec ses services provinciaux et régionaux tout en planchant sur la mise en place des mécanismes de matérialisation de ses plans de développement à travers la consécration du principe de la spécificité spatiale.

Dans une allocution lue en son nom par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, il a ajouté que cette agence veille actuellement au parachèvement du chantier de la transition numérique à travers une refondation de son système informatique, soulignant que ce chantier, qui sera bouclé avant la fin de l’année en cours, permettra d’asseoir les fondamentaux d’un nouveau système informatique en phase avec la nouvelle stratégie de l’Agence et les évolutions dans le domaine de l’intermédiation sur le plan de l’emploi.

Pôle social et Santé publique : des chantiers stratégiques lancés

Pour sa part, Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, a fait savoir que la vision stratégique du pôle social repose sur des diagnostics et des études préalables qui permettent de mieux définir les besoins des catégories ciblées, tout en veillant à ce que la conception des stratégies se fasse dans une démarche participative.

Une stratégie qui vise à fixer des objectifs en phase avec des attentes et des priorités claires et précises, a-t-elle ajouté, avant de noter que cette stratégie comprend des plans d’action regroupant les mesures à prendre selon un agenda bien défini, outre la mobilisation des moyens nécessaires et la mise en place d’un mécanisme de suivi, de réalisation et d’évaluation.

Pour sa part, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a fait état d’une révision profonde et globale en cours des mécanismes de gouvernance concernant l’ensemble du département, et ce, dans le cadre du chantier de réforme du système de santé lancé conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, tout en ajoutant que cette réforme sera aussi l’occasion de faire le bilan des réalisations et de mettre en place des mécanismes de suivi de ce chantier.

Industrie, agriculture et démographie

De son côté, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, Mohamed Sadiki, a mis en exergue les efforts déployés dans le domaine de l’aviculture, un des principaux secteurs de production dans le pays au vu de son importance sur les plans économique et social, et qui plus est occupe, selon lui, une place prioritaire dans le plan Maroc Vert pour sa contribution prépondérante dans le produit intérieur brut agricole.

Autre intervention, celle de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, qui a relevé que l’essor démographique que connaît le pays a aggravé les difficultés concernant la collecte et la valorisation des déchets ménagers dont le volume s’élève à 6 millions de tonnes par an, indiquant que le plan national de gestion des déchets ménagers, doté d’un budget d’environ 21 milliards de dirhams à fin 2021 dont une contribution de son département de l’ordre de 3 milliards de dirhams, a permis d’augmenter la fréquence de collecte des déchets dans les centres urbains qui est passée de 44% en 2008 à 96% actuellement.

Elle a ajouté que ce plan a permis également d’augmenter le volume de traitement des déchets dans les décharges contrôlées et les zones d’enfouissement tout en aidant à valoriser les déchets à hauteur de 63% contre 10% en 2008, outre la réalisation de 13 centres de tri et de valorisation des déchets ainsi que la réhabilitation de 66 décharges anarchiques.

De son côté, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, Porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a assuré que le gouvernement est résolument engagé à soutenir les associations pour promouvoir leur action, annonçant que son département a mis en oeuvre une nouvelle stratégie régissant ses relations avec la société civile pour les années 2022-2026, et ce, pour en faire un acteur agissant et un partenaire majeur dans le processus de développement avec à l’appui un total de 11 programmes et 21 projets.

Pour sa part, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Riyad Mezzour, a fait savoir que son département a pris en ligne de compte les remarques et recommandations contenues dans le rapport de la Cour des Comptes au sujet du système national d’infrastructure et de qualité ainsi que l’Institut Marocain de Normalisation, veillant à élaborer une politique nationale de qualité en partenariat avec une soixantaine de partenaires dans les secteurs public, privé et associatif.

Les Conseillers, qui intervenaient lors d’une séance plénière, ont ainsi préconisé l’application des recommandations contenues dans le rapport de ladite Cour à travers des mesures pratiques à même d’en finir avec les carences et autres lacunes en matière de gestion dans les différents départements ciblés ainsi que dans les programmes publics.

Les parlementaires ont, par ailleurs, évoqué les contraintes auxquelles sont confrontés les régimes de retraite, appelant le gouvernement à trouver des solutions adaptées pour garantir leur durabilité et leur équilibre financier sans recourir aux options d’augmentation des cotisations, des années de travail ou encore la révision à la baisse des pensions de retraite.



Rime TAYBOUTA