L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Gestion intégrée : Pour que la gestion efficiente de l’eau soit l’affaire de tous


Rédigé par L'Opinion Mercredi 22 Mars 2023

Revoir les politiques sectorielles en intégrant les défis hydriques et augmenter l’implication et l’engagement des Marocains sont des enjeux majeurs pour assurer une gestion efficiente de l’eau.



En plus de la réalisation des barrages, de la mobilisation des ressources hydriques non conventionnelles, du transfert de l’eau ou encore de l’innovation technique pour raccorder les barrages aux réseaux d’eau potable, les enjeux hydriques du Royaume passent également par l’implication de toutes les parties prenantes dans la gestion efficiente de l’eau. A cet égard, le discours de SM le Roi Mohammed VI (prononcé en octobre dernier au parlement à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 2ème année législative de la 11ème législature) a souligné que « le problème de l’eau ne doit pas servir de prétexte à la surenchère politique, ni d’argument pour alimenter des tensions sociales. Il nous incombe, à nous tous, en tant que Marocains, de redoubler d’efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l’eau », et d’ajouter qu’il est essentiel de garder à l’esprit que « la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais qu’elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs ». Clé de voute de la gestion intégrée de l’eau, les contrats de nappe sont justement un mécanisme qui permet de rassembler tous les types d’usagers locaux de l’eau et d’estimer la part qui sera allouée à chacun à la lumière des ressources hydriques disponibles. « Le travail de rationalisation de l’utilisation de l’eau se poursuit actuellement à travers la mise en place des contrats de nappe qui permettent un engagement participatif et un partage de responsabilité entre les usagers », a récemment souligné le ministre de l’Equipement et de l’Eau en citant les exemples de territoires où les contrats de nappe ont été établis, à savoir : Agadir, R’mel, Berrechid, Boudnib ou encore la région de Berkane. A cela s’ajoutent les divers programmes de sensibilisation lancés par le Département de l’Eau à travers les médias audiovisuels, le partenariat avec le ministère des Habous, ainsi que l’organisation de salons régionaux de l’Eau au niveau de chaque Agence de Bassin Hydraulique. Ces efforts de transformation des usages liés à l’eau sont certainement un enjeu majeur qui logiquement devrait précéder un chantier également recommandé par le discours Royal : prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût. A noter que le chantier de re-tarification de l’eau a été fortement recommandé par la Commission spéciale sur le modèle de développement.

Mesures d’urgence pour mitiger les impacts désastreux de la sécheresse

Suite aux difficultés imposées par la récente vague de sècheresse, les autorités concernées ont dû prendre plusieurs mesures d’urgence sous le pilotage d’un comité national de suivi. Des programmes contractuels ont ainsi été mis en place dans plusieurs régions touchées par la pénurie hydrique (Moulouya, Oum Rbii, Tensift, Bouregreg, Draa-Tafilalt). Ainsi, durant plusieurs mois, près de 2.700.000 habitants des zones rurales ont dû être régulièrement alimentés en eau potable à travers les camions-citernes. Plus de 1000 forages de prospection dans tous les bassins hydrauliques ont par ailleurs été réalisés et pour certains exploités sur le champ. Ces mesures ont permis de mitiger les retombées de la pénurie hydrique surtout pendant la saison estivale.

Efficience de l’irrigation

S’exprimant à propos des efforts d’économie de l’eau, le ministre de l’Equipement et de l’Eau a évoqué la poursuite du programme d’amélioration des systèmes d’irrigation en le transformant vers le système d’irrigation localisée, notant que 700.000 hectares de culture ont déjà été convertis sachant que l’objectif assigné dans ce domaine et d’atteindre un million d’hectares convertis à l’irrigation localisée à l’horizon 2030. A cela s’ajoutent également les efforts de maintenance et de modernisation des canaux multi usages.