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Actu Maroc

Gestion gouvernementale : Le réquisitoire sans concessions de Nizar Baraka


Rédigé par Saad Jafri Dimanche 20 Septembre 2020

Lors de l’émission «Sans langue de bois», le SG du Parti de la Balance n’est pas allé de main morte dans ses réponses aux questions sur une gestion gouvernementale en roue-libre.



Invité de l’émission « Sans langue de bois », animée par Redouane Ramdani, le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, n’y est pas allé par quatre chemins pour exprimer son avis sur le travail de l’actuel gouvernement.

Sur un ton ferme, il a qualifié la majorité d’El Othmani par « le gouvernement des opportunités perdues », soulignant qu’au lieu de se concentrer sur la réforme et l’amélioration des conditions de vie des Marocains, elle est restée « préoccupée par les conflits internes entre ses composantes et les calculs électoralistes des prochaines législatives. Chose qui a complètement paralysé son travail ».

Le SG du Parti de la Balance a également tiré à boulets rouges sur la gestion gouvernementale de la pandémie, pointant du doigt son incapacité constante à gérer la crise sanitaire et ses répercussions, et ce, malgré les moyens importants que l’Etat a alloués pour protéger les citoyens et sauver l’économie nationale. Sans oublier que depuis le début de la crise sanitaire au Maroc, les décisions des pouvoirs publics sont prises de façon unilatérale, hâtive et entachée d’un manque de perspective globale. «Aujourd’hui, les Marocains ont peur pour leurs vies et ont perdu toute confiance en le système national de Santé, du fait qu’ils n’arrivent plus à trouver une place dans les hôpitaux et parce qu’ils n’arrivent plus à trouver certains médicaments dans les officines », précise M. Baraka, notant que le gouvernement a eu 80 jours pour se préparer à la phase post-confinement, pourtant il n’a pas exploité convenablement ce délai pour doter les établissements sanitaires des équipements et mécanismes médicaux nécessaires, et fournir des structures d’accueil adéquates pour les patients.

Cette absence de planning et de vision prospective trahit la faiblesse et les lacunes de l’Exécutif en matière de gouvernance.

Prix des carburants : un gouvernement qui manque de volonté

Concernant l’épineux dossier de la concurrence sur le marché des hydrocarbures liquides, objet d’attente de l’opinion publique nationale, Nizar Baraka a souligné qu’au moment où il y a eu la libéralisation du marché, les opérateurs du secteur ont vu leur marge de gain grandir au détriment « des Marocains, ce qui a eu des conséquences considérables sur leur pouvoir d’achat ». M. Baraka a responsabilisé le gouvernement sur cette affaire, car « à l’époque de la libéralisation, il n’a pas fixé des prix de référence ». Pis encore, à l’époque où les prix du gasoil et de l’essence ont explosé, le gouvernement avait toujours la possibilité d’imposer le plafonnement des marges, pourtant, il n’a pas bougé d’un iota. Ainsi, la majorité a failli à sa mission « de protéger les citoyens » contre la pauvreté et la cupidité des hommes d’affaires.

De son intervention riche en prises de positions franches et sans détours, on retiendra surtout l’allusion de Nizar Baraka à la prochaine Loi des Finances qui sera, selon lui, un véritable tournant dans la position du Parti de l’Istiqlal vis-à-vis du champ politique et des grandes questions qui l’animent, notamment celles ayant trait aux dates et formes des prochains scrutins. Révélateur le plus logique et le plus pragmatique des intentions de l’actuel du gouvernement, cette loi annonciatrice de sa philosophie de gestion de la crise du Coronavirus et de ses répercussions sera ainsi scrutée et analysée sans concession par le Parti de l’Istiqlal et son Secrétaire Général, qui, faut-il le rappeler, a déjà coiffé la casquette de ministre des Finances et de l’Economie et celle de Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).