Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé, à l'occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la communauté internationale à adopter une Résolution qui vise, de manière décisive et contraignante, l’application immédiate d’un cessez-le-feu durable à Gaza.
Responsabilité de la communauté internationale
L’aggravation du drame humanitaire à Gaza et l’acharnement contre les civils interpellent la communauté internationale, plus particulièrement les puissances agissantes et le Conseil de Sécurité, organe onusien chargé du maintien de la sécurité, de la stabilité et de la paix dans le monde, a affirmé le Souverain dans un message au président du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Cheikh Niang.
Sa Majesté le Roi a appelé, à cet égard, les puissances agissantes et le Conseil de Sécurité à "mettre de côté leurs dissensions pour œuvrer de concert à l’adoption d’une Résolution qui vise, de manière décisive et contraignante, l’application immédiate d’un cessez-le-feu durable, selon les règles du droit international et du droit international humanitaire".
Le Souverain a rappelé, dans ce cadre, les quatre priorités urgentes définies par Sa Majesté pour faire cesser le massacre de vies humaines, portant sur une désescalade urgente et concrète et sur la fin des agressions militaires pour aboutir à un cessez-le-feu durable et vérifiable, la protection des civils, l'acheminement fluide et en quantités suffisantes des aides humanitaires au profit des populations de Gaza, et une perspective politique pour la question palestinienne, de nature à relancer la solution à deux États.
Responsabilité israélienne
La dernière escalade, a souligné Sa Majesté le Roi, est la conséquence inéluctable de l’absence de tout horizon de règlement politique de la question palestinienne, alors même que cette perspective est la clé de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans la région.
"Elle est également le résultat de la multiplication méthodique de pratiques extrémistes israéliennes, d’initiatives unilatérales et d’actes de provocation récurrents à Al-Qods", a ajouté Sa Majesté le Roi, notant que ces agissements ne peuvent que compromettre les efforts d’apaisement et saper les initiatives internationales visant à mettre fin aux tensions et à sortir du cercle vicieux de la violence.
Le Souverain a relevé que les représailles militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont mis en évidence de flagrantes violations des dispositions du droit international et du droit international humanitaire, réaffirmant à ce propos Son rejet et Sa condamnation "de toutes les exactions commises, de la politique de punition collective, de déplacement forcé et de toute tentative visant à imposer un nouveau fait accompli".
"La bande de Gaza fait partie intégrante des territoires palestiniens et de l'État unifié de Palestine", a réitéré Sa Majesté le Roi, qui a insisté sur "la nécessité de faire bénéficier les frères palestiniens dans la bande de Gaza des secours qui doivent leur parvenir en quantités suffisantes et sans entraves, de manière sûre et durable".
Le Souverain a, dans ce contexte, rappelé l’envoi par le Maroc d’aides humanitaires d’urgence au profit de la population dans la bande de Gaza, précisant qu’il s’agit d’une contribution du Royaume aux efforts de secours et d’assistance fournis par la communauté internationale.
En dépit de cette situation sombre et de l’absence de perspectives d’un règlement du conflit au Moyen-Orient, Sa Majesté le Roi affirme garder "bon espoir que les membres de la communauté internationale mutualisent leurs efforts pour relancer le processus de paix", précisant que la paix, une option stratégique, est la seule voie qui puisse assurer sécurité et stabilité pour tous les peuples de la région et les protéger contre la spirale de la violence et des tourments de la guerre.
Le Souverain a assuré que la clef de cette paix "réside dans la solution à deux Etats : issue réaliste convenue par la communauté internationale et dont la concrétisation passe impérativement par le processus de négociations".
A cet égard, Sa Majesté le Roi a réitéré la position inébranlable du Maroc en faveur de la Cause palestinienne juste, et réaffirmé Son soutien aux droits légitimes du peuple palestinien frère, liés à l’établissement de son Etat indépendant ayant Al-Qods orientale comme capitale.
Le Souverain, Président du Comité Al-Qods, a insisté à nouveau sur la nécessité de préserver le cachet singulier de la Ville d’Al-Qods et de ne pas altérer son statut juridique, civilisationnel, historique et démographique, "car elle constitue un haut lieu spirituel de coexistence et d’entente entre les adeptes des trois religions monothéistes".
(avec MAP)
3 questions à Abu Jazar Ramadan : «Il est illusoire de penser à enterrer la question palestinienne»
Abu Jazar Ramadan, expert palestinien en relations internationales et spécialiste du Moyen Orient, a répondu à nos questions.
On parle souvent d’une volonté de déplacement forcé des habitants de Gaza, pensez-vous qu’Israël, qui dit vouloir reprendre les bombardements après la trêve, pousse vers cette direction ?
N’oublions pas qu'Israël n’a eu de cesse de mener des guerres successives sur Gaza au cours des deux dernières décennies. La résistance du peuple palestinien a toujours survécu. L’armée israélienne a tenté, en ciblant des zones résidentielles, de pousser les populations de Gaza vers la zone Sud afin de les contraindre ensuite à quitter la bande parce que même la zone Sud où s’est déplacé près d’un million et demi de personnes n’est pas à l’abri du feu israélien. Le gouvernement israélien a voulu pousser les populations vers les frontières égyptiennes dans l’espoir de contraindre l’Egypte, sous pression humanitaire, à les accueillir.
- Après la trêve et tout le carnage qui a eu lieu sans résultats palpables pour Tsahal, pensez-vous qu’Israël aurait compris qu’il n’y a nulle possibilité d’enterrer la solution politique ?
Il est illusoire de penser que la cause palestinienne sera réglée par les voies martiales. Tous ceux qui ont cru que la cause était en voie de liquidation se sont trompés. Preuve en est ce qui s’est passé après le 7 octobre. Il y a toujours eu des indices qui montrent que la cause est toujours vivante puisqu’elle reflète le combat de tout un peuple.
Quelles sont les conditions qui pourraient préparer le champ à la reprise des négociations de paix ?
D’abord, il est indispensable que le gouvernement extrémiste de Netanyahu quitte le pouvoir parce que c’est lui qui est responsable de tout ce qui s’est passé en encourageant la colonisation et en s'obstinant à annexer la Cisjordanie et les territoires palestiniens pour plaire à ses alliés extrémistes au gouvernement. Aujourd’hui, la solution des deux Etats est l’unique porte pour sortir de l’impasse. Les Palestiniens ont montré qu’ils sont pour la paix dans le cadre des Résolutions de l’ONU. La majeure partie de la Communauté internationale en convient.
N’oublions pas qu'Israël n’a eu de cesse de mener des guerres successives sur Gaza au cours des deux dernières décennies. La résistance du peuple palestinien a toujours survécu. L’armée israélienne a tenté, en ciblant des zones résidentielles, de pousser les populations de Gaza vers la zone Sud afin de les contraindre ensuite à quitter la bande parce que même la zone Sud où s’est déplacé près d’un million et demi de personnes n’est pas à l’abri du feu israélien. Le gouvernement israélien a voulu pousser les populations vers les frontières égyptiennes dans l’espoir de contraindre l’Egypte, sous pression humanitaire, à les accueillir.
- Après la trêve et tout le carnage qui a eu lieu sans résultats palpables pour Tsahal, pensez-vous qu’Israël aurait compris qu’il n’y a nulle possibilité d’enterrer la solution politique ?
Il est illusoire de penser que la cause palestinienne sera réglée par les voies martiales. Tous ceux qui ont cru que la cause était en voie de liquidation se sont trompés. Preuve en est ce qui s’est passé après le 7 octobre. Il y a toujours eu des indices qui montrent que la cause est toujours vivante puisqu’elle reflète le combat de tout un peuple.
Quelles sont les conditions qui pourraient préparer le champ à la reprise des négociations de paix ?
D’abord, il est indispensable que le gouvernement extrémiste de Netanyahu quitte le pouvoir parce que c’est lui qui est responsable de tout ce qui s’est passé en encourageant la colonisation et en s'obstinant à annexer la Cisjordanie et les territoires palestiniens pour plaire à ses alliés extrémistes au gouvernement. Aujourd’hui, la solution des deux Etats est l’unique porte pour sortir de l’impasse. Les Palestiniens ont montré qu’ils sont pour la paix dans le cadre des Résolutions de l’ONU. La majeure partie de la Communauté internationale en convient.
Trêve humanitaire : L’espoir d’une fin des hostilités
Cela fait près de sept jours que la trêve humanitaire est en vigueur. Après s’être mis d’accord sur l’échange de prisonniers et des otages grâce aux bons offices du Qatar, le gouvernement israélien et le Hamas ont prolongé la pause de 48 heures supplémentaires. Cette nouvelle prolongation, qui devrait échoir jeudi à 05H00 GMT, devrait conduire à la libération de 20 otages du Hamas et de 60 prisonniers palestiniens supplémentaires.
L’échange se fait quotidiennement à raison d’une dizaine d’otages israéliens libres chaque jour contre un nombre trois fois supérieur de prisonniers palestiniens. Depuis la signature de l’accord initial, 60 otages israéliens et 180 Palestiniens ont été libérés. La communauté internationale parie sur cet élan positif pour pousser vers une cessation définitive des hostilités. Les Etats-Unis tentent de prolonger la trêve, selon le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, qui a fait part de la volonté de son pays de voir cette pause prolongée, en marge d’une réunion de l’OTAN. De son côté, le Hamas s’est dit prêt à prolonger la trêve de quatre jours, selon une source proche du mouvement, citée par l’AFP.
La même source a précisé que l’organisation est en mesure de libérer des prisonniers israéliens qu’elle retient avec d’autres mouvements de la résistance et d’autres parties durant cette période, dans le cadre de l’accord actuel et aux mêmes conditions.
L’échange se fait quotidiennement à raison d’une dizaine d’otages israéliens libres chaque jour contre un nombre trois fois supérieur de prisonniers palestiniens. Depuis la signature de l’accord initial, 60 otages israéliens et 180 Palestiniens ont été libérés. La communauté internationale parie sur cet élan positif pour pousser vers une cessation définitive des hostilités. Les Etats-Unis tentent de prolonger la trêve, selon le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, qui a fait part de la volonté de son pays de voir cette pause prolongée, en marge d’une réunion de l’OTAN. De son côté, le Hamas s’est dit prêt à prolonger la trêve de quatre jours, selon une source proche du mouvement, citée par l’AFP.
La même source a précisé que l’organisation est en mesure de libérer des prisonniers israéliens qu’elle retient avec d’autres mouvements de la résistance et d’autres parties durant cette période, dans le cadre de l’accord actuel et aux mêmes conditions.